De Google à Microsoft, les géants aident Israël après l’assaut terroriste du Hamas
La firme américaine Jefferies a donné 13 M de $ à dix organisations qui aident les victimes du terrorisme ; General Catalyst donnera 250 000 dollars et Oracle un million de dollars
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Les leaders mondiaux du secteur des technologies, de Google à Microsoft, ont promis de soutenir Israël suite à l’assaut brutal lancé par le groupe terroriste du Hamas et des firmes de capital-risque collectent actuellement des fonds qui financeront l’aide humanitaire alors qu’un grand nombre des 300 000 réservistes qui ont été rappelés dans l’armée, ces derniers jours, figurent parmi leurs employés.
Satya Nadella, directeur-général de Microsoft, a écrit sur X – ex-Twitter – dans la journée de mercredi qu’il était « bouleversé par les attaques terroristes horribles qui ont pris pour cible Israël et par le conflit qui s’intensifie » – des attaques qui ont entraîné la mort de plus de 1 300 civils et qui ont fait des milliers de blessés.
Dans une lettre écrite à ses employés, le géant technologique américain a condamné « la haine et la brutalité » de l’assaut de l’organisation terroriste du Hamas.
« Nous avons presque 3 000 employés en Israël qui sont directement impactés », a écrit Microsoft dans son courrier. « Nous avons des employés juifs dans le monde entier qui, eux aussi, sont en proie au chagrin, à l’anxiété et à la crainte alors que la haine et les attaques au vitriol se multiplient ».
Microsoft a implanté des centres de développement à Haïfa, à Tel Aviv et à Nazareth. La majorité de ses employés, dans ces centres, travaillent sur des projets qui sont notamment liés à la cyber-sécurité, aux technologies relatives à l’intelligence artificielle, aux méga-données et aux soins de santé, ainsi qu’au commerce et au marketing. En 2021, Microsoft avait annoncé avoir pour projet d’ouvrir cinq sites supplémentaires en Israël et de doubler – au minimum – sa main-d’œuvre en R&D dans le pays à l’horizon 2025.
La compagnie avait ouvert une branche locale en Israël en 1989, et elle avait établi son tout premier centre de R&D hors des frontières américaines en Israël, en 1991.
Le directeur-général de Google, Sundar Pichai, a fait savoir mardi qu’il était « profondément attristé par les attaques terroristes en Israël (…) et par le conflit en escalade en cours ».
« Google a deux bureaux et plus de 2 000 employés en Israël. Ce qu’ils sont en train de vivre est inimaginable », a-t-il ajouté. « Nous sommes maintenant entrés en contact avec tous nos employés locaux et nous continuerons à leur apporter notre soutien. »
« Nous œuvrons également à fournir des informations fiables et exactes par le biais de nos produits et à partager les cyber-activités que nos experts sont amenés à observer », a-t-il continué.
Pichai a indiqué que le géant de la recherche s’engageait à soutenir les organisations humanitaires et d’aide aux victimes sur le terrain.
Google mène des activités de R&D au sein de l’État juif depuis 2005, principalement à Haïfa et à Tel Aviv, avec des équipes qui travaillent sur l’apprentissage automatique, l’intelligence artificielle, le traitement automatique du langage, le cloud ou les défis relatifs à la perception par ordinateur.
Les géants multinationaux comme Google, Microsoft et Facebook, Intel et Nvidia ont tous, ces dernières années, établi ou élargi leurs opérations en Israël – cimentant la position et le statut du pays en tant qu’acteur technologique de premier plan, que succursale de la Silicon Valley et en tant que Startup Nation.
L’industrie high-tech israélienne contribue au PIB local à hauteur de 18 % contre moins de 10 % aux États-Unis et environ 6 % au sein de l’Union européenne. A peu près 14 % de tous les employés travaillent dans ce secteur et à des postes technologiques dans d’autres domaines. L’économie israélienne s’appuie sur les produits et sur les exportations technologiques qui représentent environ 50 % du total des exportations, ainsi que sur les impôts issus des entreprises high-tech.
Le secteur technologique local dépend lourdement également des investissements étrangers – largement américains – avec des start-ups et des firmes qui collectent des fonds auprès des firmes de capital-risque, de fonds de placement ou d’investisseurs privés.
Rejoignant la vague de financement et de dons, la firme de services financiers américaine Jefferies a annoncé qu’elle allait donner 13 millions de dollars à dix organisations caritatives qui apporteront des aides aux personnes touchées par les violences et par le terrorisme en Israël. La plus grande partie de ces fonds a été prélevée sur les revenus issus des commissions de trading et auprès des plus de 5 000 employés de l’entreprise. Jefferies a fait savoir que la firme elle-même donnerait directement la somme d’un million de dollars. 4,4 millions de dollars supplémentaires ont été soulevés auprès d’autres investisseurs et clients, parmi lesquels Mike Bloomberg.
« Nous sommes dévastés par les violences et par le terrorisme qui ont touché les familles et les communautés d’Israël », a commenté le directeur-général de Jefferies, Rich Handler. « Les organisations caritatives qui œuvrent à fournir des aides et des services aux blessés, aux personnes traumatisées ou déplacées recevront notre soutien ».
Parmi les organisations caritatives qui recevront ce soutien, les groupes de premier secours d’United Hatzalah et du Magen David Adom, ainsi que des hôpitaux, notamment l’hôpital Barzilaï qui se trouve à Ashkelon, dans le sud du pays, et l’hôpital Soroka de Beer Sheva, où des centaines de civils israéliens blessés pendant l’assaut du Hamas sont actuellement pris en charge.
Jefferies mène des opérations en Israël depuis plus de 25 ans, et la firme a mis en place une équipe de dix employés qui se consacrent exclusivement à l’État juif au cours des six dernières années. La compagnie a ouvert un bureau en 2023 et l’équipe d’Israël partage son temps entre l’État juif, New York et Londres.
Du côté des firmes de capital-risque, General Catalyst et Insight Partners ont promis de faire des dons qui viendront financer le travail d’aide humanitaire qui suit les attaques contre Israël. General Catalyst a indiqué s’être engagé à donner initialement 250 000 dollars pour soutenir les efforts humanitaires sur le terrain.
« Le monde a été témoin d’un assaut d’une cruauté sans précédent mené contre Israël et sa population », a indiqué General Catalyst dans un communiqué. « Nous encourageons les autres membres de la communauté internationale du capital-risque à se tenir à nos côtés dans notre détermination à soutenir Israël, et à nous rejoindre en promettant des fonds qui permettront des aides humanitaires continues ».
« Nous nous sommes aussi mis en contact avec nos compagnies de portefeuille et avec nos partenaires qui se trouvent en Israël et nous nous engageons à faire tout ce qui sera possible pour les soutenir et pour les assister dans ce moment critique », a ajouté le fonds de capital-risque.
General Catalyst a investi dans des firmes israéliennes comme Rapyd, une société spécialisée dans la fintech ; Aidoc, fabricant de logiciels basés sur l’intelligence artificielle ; la start-up de gaming Superplay et la start-up Apiiro, qui consacre ses activités à la cybersécurité.
Le géant technologique américain Oracle, actif en Israël depuis plus de vingt ans, avait annoncé, au début de la semaine, un don d’un million de dollars au Magen David Adom. De plus, Oracle a lancé une campagne mondiale de collecte de fonds en faveur du MDA auprès de ses 150 000 employés du monde entier, promettant de doubler les fonds soulevés. Pour le moment, les employés d’Oracle ont collecté plus de 600 000 dollars.
300 Israéliens travaillent pour Oracle sur deux sites de R&D à Petach-Tikva et à Beer Sheva, dans le domaine des technologies de pointe et notamment dans le cloud, l’intelligence artificielle et autres applications.
Au mois d’octobre 2021, Oracle, dirigé par son directeur-général Safra Kitz, né en Israël, a fait construire un centre de données souterrain à Jérusalem pour un coût total de 200 millions de dollars, qui fonctionne comme fournisseur régional de cloud pour des clients israéliens.