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Dénonçant l’Europe pour sa position sur l’Iran, Netanyahu décolle pour Varsovie

Netanyahu, le seul chef d'État à assister à la conférence consacrée à l'Iran et au processus de paix au Moyen-Orient, espère s'entretenir avec un des ministres arabes attendus

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'adresse à des journalistes à l'aéroport Ben Gurion avant son départ pour une conférence en Pologne, le 11 février 2019. (Crédit : Raphael Ahren/Times of Israel)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'adresse à des journalistes à l'aéroport Ben Gurion avant son départ pour une conférence en Pologne, le 11 février 2019. (Crédit : Raphael Ahren/Times of Israel)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a pris la direction de Varsovie mardi soir pour participer à la conférence américano-polonaise sur le Moyen-Orient, qui doit se concentrer sur l’Iran et les efforts de paix entre Israéliens et Palestiniens.

Il semblerait que Netanyahu se servira de ce sommet, auquel doivent assister plusieurs officiels de haut-rang de pays musulmans de la région, pour étendre les relations avec le monde arabe.

La réunion sera la première rencontre internationale entre un dirigeant israélien et des officiels arabes autour du Moyen-Orient depuis la conférence de paix de Madrid en 1991, qui avait servi de base aux célèbres accords d’Oslo conclus entre Israël et les Palestiniens.

Avant de décoller, Netanyahu a affirmé que ce serait l’Iran, et pas les négociations de paix, qui serait au cœur des discussions de ce sommet. Il en a profité pour dénoncer les pays européens qui continuent de travailler avec l’Iran.

« L’Iran envoie des terroristes dans les capitales européennes et dans le même temps… certains pays d’Europe de l’ouest apportent leur aide à l’Iran. C’est ahurissant, » a-t-il déploré.

« Ce n’est pas la première fois que nous observons une telle sottise, » a-t-il ajouté, faisant apparemment référence aux puissances européennes qui suivaient une politique d’apaisement avec l’Allemagne nazie en 1938.

À Varsovie, Netanyahu — seul chef de gouvernement à assister à la conférence — doit rencontrer le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo et le vice-président Mike Pence, visiter le musée juif de la ville et déposer une gerbe de fleurs au monument dédié aux héros du ghetto, qui commémore le soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943.

Dimanche, il a fait savoir qu’il rencontrerait d’autres « dirigeants internationaux », mais sans donner davantage de précisions.

« Je compte voir tous ceux qui seront présents, » a-t-il déclaré, ajoutant qu’Israël avait de bonnes relations avec tout le monde dans la région sauf la Syrie.

Aucune réunion avec des officiels arabes n’est prévue, malgré des tentatives en ce sens, d’après la chaîne Kan.

La Jordanie, le Bahreïn, l’Arabie saoudite, le Yémen, les EAU, le Koweït et le Maroc enverront tous leurs ministres des Affaires étrangères, d’après la Pologne.

Netanyahu et les officiels arabes partageront l’estrade lors de la traditionnelle photo de groupe. La dernière rencontre en personne entre Netanyahu et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait eu lieu lors d’une photo du même genre en 2015 à Paris, dans le cadre de la COP21.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors de la photo de famille de la COP21, la conférence des Nations unies sur le changement climatique, au Bourget , le 30 novembre 2015 (Crédit : Martin Bureau/Pool/AFP)

Cette fois-ci, néanmoins, Abbas ne sera pas présent, les Palestiniens ayant fortement critiqué la conférence.

Les offensives iraniennes seront au cœur des discussions de cet événement, officiellement appelé « Réunion ministérielle visant à promouvoir un avenir de paix et de sécurité au Moyen-Orient », même si au moins une session sera consacrée au plan de paix israélo-palestinienne préparé par les États-Unis.

« L’Iran sera le principal sujet de la conférence : comment continuer à l’empêcher de s’enraciner en Syrie, comment contrecarrer son agressivité dans la région et, surtout, comment empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire », a fait savoir Benjamin Netanyahu dimanche lors de la réunion hebdomadaire de son Cabinet.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Brasilia, le 1er janvier 2019 (Crédit : Avi Ohayon/GPO)

Les États-Unis et la Pologne — qui coorganisent le sommet — ont soutenu que l’objectif principal n’était pas de taper sur l’Iran.

La conférence abordera « toute la région et les défis qu’elle rencontre, que ce soit les guerres civiles, le terrorisme, l’énergie ou la cyber-securité, » a assuré cette semaine l’ambassadeur polonais en Israël Marek Magierowski au Times of Israël.

« La nature de cette conférence n’est donc, d’après nous, absolument pas anti-Iran. »

Les dirigeants iraniens ont cependant vivement critiqué l’événement comme une tentative de les isoler, et a menacé la Pologne de sanctions.

Les officiels palestiniens ont, quant à eux, décrit la réunion comme une tentative par les Etats-Unis de faire la promotion de ses positions anti-palestiniennes.

« Pour être clair : la Palestine n’a désigné personne pour parler en son nom. Malgré les efforts américains de promouvoir la normalisation des relations diplomatiques entre les états arabes et Israël, aucune modification de l’Initiative de paix arabe ne sera accepté, » a assuré le secrétaire-général de l’Organisation de libération de la Palestine, Saeb Erekat dans une tribune publiée mardi.

« La normalisation intégrale des relations avec Israël ne se fera qu’après la conclusion d’un accord sur le statut final, et la fin du contrôle d’Israël sur les territoires arabes occupés depuis 1967, y compris dans le plateau du Golan syrien et à Jérusalem-Est en Palestine.”

« La conférence de Varsovie est une tentative d’outrepasser l’Initiative de paix arabe et de détruire le projet national palestinien », a ajouté Erekat, faisant référence à une proposition saoudienne d’élargir la reconnaissance par les pays arabes de l’Etat juif en échange d’un retrait aux lignes d’armistice pré-1967 et de la mise en place d’une « solution équitable » pour les réfugiés palestiniens.

Des manifestants palestiniens brandissent des portraits du feu leader palestinien Yasser Arafat et du président américain Donald Trump lors d’un rassemblement en soutien au Fatah, à Naplouse, en Cisjordanie, le 17 juillet 2018 (Crédit : AFP Photo/Jaafar Ashtiyeh)

La déclaration d’Erekat est survenue au lendemain de propos du ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne qualifiant la conférence de « complot américain ».

Un responsable de la Maison Blanche avait indiqué aux journalistes que les Palestiniens avaient été conviés à la conférence.

L’Autorité palestinienne refuse tout dialogue avec les Etats-Unis depuis l’annonce en décembre 2017 par le président Donald Trump du transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, une décision qu’elle estime décrédibiliser et mettre fin au rôle de médiateur des Américains dans tous pourparlers de pays.

Les relations entre les deux parties ont continué, depuis, à se détériorer. L’administration américaine a mis un terme aux aides fournies aux Palestiniens et a coupé ses versements au président de l’AP Mahmoud Abbas en raison de son refus d’entrer dans des négociations et des paiements effectués par Ramallah aux terroristes condamnés et à leurs familles.

Selon un haut-responsable américain, Jared Kushner, le conseiller de Trump – également son gendre – évoquera l’initiative de paix de la Maison Blanche pendant le sommet et répondra aux questions du public.

« Nous aurions été très heureux d’entendre le point de vue de l’Autorité palestinienne au cours de ces discussions. Je veux vraiment souligner qu’il ne s’agit pas de négociations mais bien d’un débat et que nous sommes impatients d’avoir une conversation constructive à Varsovie », aurait ajouté le responsable, selon Reuters.

Sur cette photo du jeudi 21 juin 2018, prise par l’agence de presse égyptienne MENA, le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi, (à droite), rencontre le gendre et conseiller principal du président Donald Trump, Jared Kushner, (deuxième à gauche), et l’envoyé au Moyen-Orient Jason Greenblatt au Caire, en Égypte, lors de la dernière étape d’une tournée régionale pour examiner un schéma directeur pour un accord de paix Israélo-palestinien. (Crédit : MENA via AP)

Kushner sera accompagné en Pologne par Jason Greenblatt, envoyé de Trump pour la paix israélo-palestinienne.

Le plan de paix américain comprendrait une proposition de développement économique en faveur des Palestiniens qui prévoirait des travaux industriels et d’infrastructure majeurs, particulièrement dans la bande de Gaza. Pour que le plan réussisse, il aura besoin du soutien initial de l’Etat juif et des Palestiniens ainsi que des États du Golfe – à qui, selon les responsables, il pourrait être demandé de substantiellement financer le volet économique.

Un responsable américain a indiqué la semaine dernière au Times of Israel que la date de divulgation du plan n’avait pas encore été décidée, reconnaissant que « de nombreuses considérations » étaient susceptibles de jouer un rôle et qu’il serait, au mieux, rendu public à la mi-mai.

La première rencontre de Benjamin Netanyahu est prévue avec Mike Pompeo mercredi à 16 h 15, d’après le programme officiel envoyé aux journalistes, ce qui laisse du temps pour des rencontres secrètes avec des officiels arabes en ville pour l’événement.

Plus tard dans la journée, Netanyahu assistera à une cérémonie d’accueil des chefs des délégations au Château royal historique de Varsovie.

Jeudi matin, le ministre des Affaires étrangères polonais Jacek Czaputowicz et Mike Pompeo ouvriront la conférence, qui aura lieu au stade PGE Narodowy Stadium.

Le cabinet de Netanyahu a assuré que Benjamin Netanyahu également s’exprimera lors de la séance inaugurale, même si son nom n’apparaît pas dans le programme publié par le ministre polonais des Affaires étrangères.

Après une photo de groupe entre dignitaires étrangers, la délégation d’officiels participeront à un déjeuner de travail, qui sera dirigé par Pence et le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.

Après ce déjeuner, Netanyahu et Pence se rendront au Monument pour les héros du ghetto et y déposeront une gerbe de fleurs. Les deux dirigeants se rendront ensuite à pied au POLIN — Musée sur l’histoire des Juifs polonais, où ils tiendront une réunion d e travail.

La délégation du Premier ministre doit faire son retour jeudi soir en Israël.

L’équipe du Times of Israël ont contribué à cet article.

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