Israël en guerre - Jour 473

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Réclamant un accord, des familles d’otages campent devant le domicile de Netanyahu à Césarée

Les familles ont interpellé le Premier ministre ; la fille de l'otage Ohad Ben-Ami presse Netanyahu de "prendre l'initiative courageuse de faire revenir ceux qui sont encore vivants"

Carmit Palty Katzir tenant un poster de son frère Elad alors que des parents et des amis d'otages sont assis dans une rue devant la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Césarée, le 20 janvier 2024. (Crédit : Leo Correa/AP Photo)
Carmit Palty Katzir tenant un poster de son frère Elad alors que des parents et des amis d'otages sont assis dans une rue devant la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Césarée, le 20 janvier 2024. (Crédit : Leo Correa/AP Photo)

Des dizaines de proches des otages israéliens détenus à Gaza, soutenus par les activistes, se sont rassemblés aux abords du domicile privé du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Césarée, vendredi soir. Ils y ont campé pour protester contre ce qu’ils perçoivent comme une inaction du gouvernement sur la question de la libération de leurs êtres chers, affirmant que « le temps est compté » pour ceux qui sont détenus par les terroristes dans la bande de Gaza.

« Les jours de grâce où vous traîniez les pieds sont terminés », a indiqué un communiqué du Forum des familles des otages et des portés-disparus qui était adressé à Netanyahu.

« Cela fait 105 jours que nous vous supplions et aujourd’hui, nous vous le demandons – arrêtez l’exécution des otages », ont-elles ajouté dans le communiqué.

« Prouvez votre esprit de leadership et prenez une initiative courageuse qui fera avancer le plan qui, nous le savons, est sur la table. Il ne s’agit pas de sauver des otages ; il s’agit de sauver des vies. »

Shelly Shem-Tov, dont le fils Omer, âgé de 21 ans, fait partie des otages détenus à Gaza, a lancé un appel désespéré aux sympathisants pour qu’ils se joignent aux familles afin de montrer au gouvernement que l’opinion publique est favorable à un accord.

« Savez-vous où votre enfant a dormi la nuit dernière ? », a-t-elle demandé aux personnes présentes.

Shelly Shem-Tov, dont le fils Omer est retenu en otage à Gaza, plaidant en faveur d’un accord pour sa libération, le 20 janvier 2024. (Crédit : Capture d’écran de la Douzième chaîne ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur les droits d’auteur)

« Pouvez-vous appeler votre enfant en ce moment même et lui demander comment il va ? Cela fait 105 jours que je ne sais pas où est mon enfant », s’est-elle écriée.

« Je sais qu’il est avec des meurtriers et j’ai l’impression qu’on nous embrouille à nouveau. Il y a cent cinq jours, j’ai crié mon âme rue Kaplan et j’ai dit que trop, c’était trop. Et maintenant, cent cinq jours plus tard, nous sommes à nouveau dans la confusion », a-t-elle déploré devant les caméras de la Douzième chaîne lors d’un événement nautique organisé en l’honneur de son fils.

« Levez-vous de votre canapé et venez nous soutenir à Césarée, chez le Premier ministre. Soyez à nos côtés. Les familles des personnes enlevées sont votre famille », a-t-elle affirmé.

« Ce n’est pas une question de politique. Nous avons besoin de votre soutien pour donner à Netanyahu et au cabinet le mandat de ramener nos proches à la maison. »

Omer participait au Festival Supernova organisé à proximité du kibboutz Reïm, le 7 octobre, lorsque l’attaque du groupe terroriste palestinien du Hamas a été lancée. Il souffre d’asthme et de la maladie cœliaque, qui ne nécessite pas de médicaments mais qui peut-être potentiellement grave, exigeant l’éviction du gluten à vie – comme il y en a dans le pain qui, selon de nombreux otages libérés, constituait la principale nourriture fournie en captivité par le Hamas.

Omer Shem-Tov, détenu en captivité dans la bande de Gaza après avoir été pris en otage au Festival Supernova le 7 octobre. (Crédit : Autorisation)

Carmit Palty Katzir, dont la mère Hanna a été libérée de Gaza pendant la trêve d’une semaine à la fin novembre, a déclaré que s’il était trop tard pour son père Rami, assassiné le 7 octobre, il y avait encore une chance de sauver son frère Elad, qui est toujours détenu à Gaza.

« Ma mère est revenue de captivité après 49 jours, je ne peux pas imaginer dans quel état se trouvent les gens après 105 jours », a déclaré Palty Katzir. Hanna Katzir avait été rapatriée de Gaza dans un état de santé catastrophique.

« Pendant 105 jours, le gouvernement israélien les a abandonnés à leur sort, à la mort, aux bombardements de Tsahal, les a abandonnés aux mains d’assassins psychopathes », a-t-elle ajouté.

S’adressant à Netanyahu et au gouvernement, Palty Katzir a déclaré : « Leur sang est sur vos mains. Leurs vies sont votre responsabilité. Vous les avez abandonnés le 7 octobre et vous continuez à les abandonner aujourd’hui. Chaque jour qui passe les ramènera chez eux dans des cercueils. »

« Vous avez deux options : soit vous passez un accord, soit vous sortez de votre maison pour me dire : ‘Carmit, j’ai choisi de sacrifier la vie de ton frère parce que la défaite du Hamas est plus importante pour moi' », a-t-elle ajouté.

« Ils nous disent qu’ils font tout ce qu’ils peuvent, mais ce n’est pas vrai. Vous nous mentez. Ils ne font qu’une chose : ils exercent des pressions militaires et cette pression militaire tue les otages. »

« Ces pressions ont tué Yossi Sharabi et Itai Svirsky, qui ont survécu à 99 jours de captivité, et pour quoi ? Si vous aviez fait tout ce que vous pouviez, vous auriez arrêté les combats et libéré les personnes enlevées », a-t-elle ajouté.

Palty Katzir faisait apparemment référence à l’affirmation de Merav Svirsky, sœur de l’otage Itay Svirsky dont la mort a été déclarée à Gaza, selon laquelle, d’après l’armée, Svirsky a été tué par ses ravisseurs après une frappe israélienne survenue à proximité de son lieu de détention. Sharabi a également été déclaré mort cette semaine.

Des parents et des amis d’otages assis dans un camp installé devant la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Césarée, en Israël, le 20 janvier 2024. (Crédit : Leo Correa/AP Photo)

Gil Dickmann, un cousin de Carmel Gat qui a été emmenée de force à Gaza par le Hamas le 7 octobre, a déclaré que la police avait séparé les parents des otages des membres de la foule qui étaient venus les soutenir.

« C’est une honte que la police sépare les familles des soutiens », a-t-il affirmé.

« Tous les otages doivent rentrer chez eux immédiatement. Signez l’accord et ramenez-les à la maison. »

Les familles ont interpellé Netanyahu en lui demandant de sortir pour s’entretenir avec elles.

Ella Ben-Ami avec une affiche montrant son père Ohad, otage du Hamas qui a été kidnappé pendant l’assaut du 7 octobre, au cours d’une manifestation aux abords du domicile du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans la ville côtière de Césarée, le 20 janvier 2024.(Crédit : Capture d’écran X ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur les droits d’auteur)

Ella Ben-Ami, dont le père Ohad est encore maintenu en détention à Gaza après avoir été kidnappé avec sa mère Raz – qui a été libérée par le Hamas dans le cadre d’une trêve d’une semaine, à la fin du mois de novembre – a exprimé une inquiétude similaire sur le bien-être des captifs.

« On est passé de supplier qu’ils reviennent à supplier de leur sauver la vie. C’est une affaire de vie ou de mort », a-t-elle dit lors de la manifestation qui a eu lieu à Césarée.

Elle a ajouté que les familles demandent « une conférence internationale réunissant le Qatar, l’Égypte, les États-Unis et Israël, avec tous les pays dans une seule pièce qui trouveront un accord sur la manière de faire revenir les otages chez eux ».

S’adressant à Netanyahu, Ella Ben-Ami l’a appelé à « prendre l’initiative courageuse de faire revenir à la maison tous ceux qui sont encore en vie et les dépouilles de ceux qui sont morts afin de pouvoir, comme elles le méritent, être inhumées en Israël ».

Eli Shtivi qui a entamé une grève de la faim, dont le fils Idan, âgé de 28 ans, est détenu à Gaza depuis qu’il a été enlevé au Festival Supernova le 7 octobre, dans une rue devant la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Césarée, le 20 janvier 2024. (Crédit : Leo Correa/AP Photo)

« Les objectifs de la guerre, tels qu’ils nous sont dits, sont contradictoires », a noté Merav Svirsky, faisant référence à l’objectif de vaincre le groupe terroriste et de libérer les otages.

« Nous avons affirmé que les combats mettaient les otages en danger, qu’ils les tuaient. »

Eli Shtivi, le père d’Idan Shtivi, qui était également à Césarée, avait indiqué, en début de soirée, qu’il commençait une grève de la faim.

« Les otages sont torturés », a-t-il indiqué.

« Nous ne pouvons pas attendre (…). Nous avons franchi le cap des cent jours et c’était notre ligne rouge. À partir de maintenant, nos actions seront de plus en plus sévères. »

Ce mouvement de protestation a été organisé après que la presse israélienne a fait savoir que Netanyahu avait décidé, de manière unilatérale, de durcir une série de directives, mercredi, qui avaient été récemment établies par le gouvernement concernant un accord potentiel de libération des otages qui se trouvent encore entre les mains du groupe terroriste palestinien du Hamas, au pouvoir à Gaza – une décision qui a entraîné la colère des membres du cabinet de guerre.

Au centième jour de la guerre – qui correspondait aussi au centième jour de détention des otages – le cabinet de guerre était apparemment divisé sur les paramètres jugés acceptables dans le cadre d’un accord sur la libération des otages. Gadi Eisenkot, observateur au sein du cabinet, pousserait à la mise en place d’une longue trêve en échange de la libération des otages – une initiative soutenue par le chef de son parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz. Pour leur part, Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant s’y opposeraient fermement.

Des tentes dressées par des proches des otages qui se trouvent aux mains du Hamas et de leurs soutiens pendant une manifestation aux abords du domicile du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Césarée, le 19 janvier 2024. (Crédit : Forum des familles des otages et disparus)

Netanyahu et Gallant ont déclaré à maintes reprises que le seul moyen de récupérer les otages était de continuer à exercer une pression militaire sur Gaza en poursuivant la guerre.

Un accord conclu au mois de novembre avait permis à 105 otages d’être relâchés pendant une trêve qui avait duré une semaine. Dans ce cadre, Israël avait accepté de prolonger la pause dans les combats d’une journée pour chaque otage libéré. En échange de chaque captif israélien, trois prisonniers palestiniens – femmes ou mineurs – avaient été remis en liberté.

Dans un autre accord, conclu cette semaine, Israël a assuré la délivrance de médicaments déterminants pour certains otages qui, à Gaza, souffrent de maladies chroniques et nécessitent des traitements médicaux. Un officiel du Hamas a indiqué que pour chaque boîte de médicament destinée aux captifs, il y avait 1000 boîtes supplémentaires pour les Palestiniens de l’enclave côtière.

Les familles des otages affirment qu’elles n’ont pas reçu la preuve que les médicaments sont parvenus à leurs proches.

Les proches des otages détenus par le Hamas et leurs soutiens manifestent aux abords de la maison du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Césarée, le 19 janvier 2024. (Crédit : Forum des familles des otages et disparus)

La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage plus de 240 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une opération militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.

132 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouveraient encore à Gaza – mais certains ne seraient plus en vie – après la remise en liberté de 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre.

Quatre otages avaient été libérées avant cela, et une soldate avait été secourue par l’armée israélienne. Les corps sans vie de huit otages ont également été retrouvés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée le 15 décembre.

L’armée a confirmé le décès de 27 otages – notamment de deux captifs dont la mort a été annoncée mardi – qui se trouvaient encore à Gaza, citant de nouveaux renseignements et autres informations obtenues par les militaires en opération sur le terrain, au sein de l’enclave côtière. Une personne est encore considérée comme portée-disparue depuis le 7 octobre et son sort reste indéterminé.

Le Hamas conserve aussi les dépouilles d’Oron Shaul et de Hadar Goldin, morts dans la bande en 2014. Il garde aussi en captivité deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore vivants après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015 respectivement.

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