Des membres du Congrès américain exhortent Macron à reconsidérer ses propos sur Israël
Le chef de l'État avait suscité la consternation alors qu'il s'était dit en faveur d'un embargo sur les livraisons armes à Gaza
Une lettre bi-partisane datée du 29 octobre 2024 a été envoyée par 18 membres du Congrès américain au président français Emmanuel Macron pour lui demander de « reconsidérer » sa position sur Israël, après qu’il s’est prononcé en faveur d’un embargo sur les livraisons d’armes à l’État hébreu utilisées dans sa guerre contre les terroristes du Hamas à Gaza.
Les représentants américains ont tenu à exprimer leur « profonde inquiétude » face à des propos dont ils considèrent qu’ils « ne feront qu’encourager l’Iran et ses mandataires à intensifier leurs attaques contre Israël, en sapant le droit de l’État à se défendre et à défendre ses
citoyens ».
Ils rappellent que le 7 octobre 2023, le Hamas « a brutalement assassiné
1 200 personnes, dont 48 Français, et pris plus de 240 otages. Aujourd’hui, 101 d’entre eux sont toujours captifs à Gaza, dont deux personnes ayant la double nationalité franco-israélienne ».
Les deux otages franco-israéliens toujours en captivité à Gaza sont Ofer Calderon et Ohad Yahalomi.
« Depuis le 7 octobre, l’Iran, le sponsor du terrorisme dans le monde, orchestre une campagne militaire ciblée contre Israël, à la fois directement et indirectement par l’intermédiaire d’agents terroristes sur le territoire israélien sur plusieurs fronts », ont-ils également rappelé. « Cette coalition terroriste partage avec l’Iran la mission d’anéantir l’État d’Israël, de tuer les Juifs et de saper de saper la démocratie mondiale ».
« Israël mène une guerre sur sept fronts contre l’Iran et ses mandataires terroristes. Aujourd’hui, plus que jamais, Israël a besoin d’alliés forts qui renforcent leur engagement en faveur de sa sécurité et non qui adoptent des politiques qui enhardissent ceux qui cherchent à le détruire ».
Israël fait effectivement face à un conflit qui l’oppose à une coalition d’organisations terroristes et de milices pro-iraniennes qui l’attaquent sur sept fronts : la bande de Gaza, le Liban, l’Irak, la Syrie, le Yémen, l’Iran et la Cisjordanie.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 251 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 41 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 17 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Le Hamas est accusé de gonfler le nombre des victimes civiles et d’y inclure les Palestiniens tués par les roquettes tirées par les factions terroristes qui retombent dans la bande. Le Hamas ne fait pas non plus de distinction, dans ce bilan, entre les civils et les terroristes.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza. 105 civils ont été libérés au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, et quatre otages ont été remis en liberté avant la trêve. Huit otages, dont une soldate, ont été secourus vivants par les forces israéliennes, et les corps de 37 otages ont également été récupérés, dont au moins trois ont été tués par erreur par l’armée lors d’un incident tragique en décembre.
C’est dans ce contexte que les membres du Congrès exhortent le président français à « reconsidérer votre position et de vous concentrer sur les efforts diplomatiques qui renforcent la démocratie et la sécurité dans la région ».
Les États-Unis sont un allié d’Israël qu’ils aident à se défendre en lui livrant notamment des armes.
La position du chef de l’État français a beaucoup changé au cours des derniers mois, surtout depuis que l’armée israélienne a débuté ses opérations dans le Sud-Liban pour démanteler les capacités militaires du Hezbollah qui menace le retour en sûreté des habitants du nord d’Israël déplacés depuis plus d’un an.
La lettre a été écrite à l’initiative du représentant du New Jersey Josh Gottheimer, qui avait déjà été à l’initiative d’une demande adressée au président américain Joe Biden d’explication suite à sa décision de suspendre la livraison de bombes à Israël en mai 2024, et du représentant de la Caroline du Sud Joe Wilson.
Les signataires du courrier sont les suivants : Josh Gottheimer (Démocrate), Joe Wilson (Républicain), Haley Stevens (Démocrate), Tom Suozzi (Démocrate), Donald Norcross (Démocrate), Claudia Tenney (Républicain), Jared Moskowitz (Démocrate), Shri Thanedar (Démocrate), Mike Lawler (Républicain), Darren Soto (Démocrate), Don Davis (Démocrate), Dan Goldman (Démocrate), Brandon Williams (Républicain), Kathy Manning (Démocrate), Anthony D’Esposito (Républicain), Ritchie Torres (Démocrate), Mike Turner (Républicain) et Debbie Wasserman Schultz (Démocrate).