Des organisations juives publient des recommandations contre l’antisémitisme
Plusieurs organisations juives internationales majeures ont présenté la semaine dernière à la Commission européenne une liste de recommandations contre le fléau
Alors que l’Union européenne prévoit la publication prochaine d’une première stratégie de lutte contre l’antisémitisme, plusieurs organisations juives internationales majeures ont présenté la semaine dernière à la Commission européenne une liste de recommandations.
Le Congrès juif européen (CJE), le Congrès juif mondial (CJM), B’nai B’rith International (BBI), l’American Jewish Committee Transatlantic Institute (AJC-TAI), l’Union des Etudiants juifs européens (EUJS), l’Association européenne pour la préservation et la promotion de la culture et du patrimoine juifs (AEPJ), l’Union européenne pour le Judaïsme Progressif (EUPJ), B’nai B’rith Europe (BBE), et CEJI – A Jewish Contribution to an Inclusive Europe « se sont accordés sur le fait que la Commission européenne doit répondre à la dangereuse flambée des attaques antisémites », a rapporté un communiqué du CJE.
« Toutes les organisations reconnaissent et saluent les efforts soutenus qui ont été déployés ces dernières années pour enrayer ce fléau et attendent de la Commission européenne qu’elle élargisse et approfondisse son action dans le cadre de la prochaine stratégie européenne, annoncée par le vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, au début de cette année. »
Leurs recommandations s’appuient sur la Déclaration du Conseil sur l’intégration de la lutte contre l’antisémitisme dans tous les domaines d’action, adoptée à l’unanimité par tous les États membres de l’UE en décembre 2020.
Ces organisations recommandent notamment de : faciliter la reconnaissance et le suivi des incidents antisémites ; assurer une sécurité renforcée et un soutien aux victimes et veiller à ce que le système judiciaire poursuive de manière robuste les crimes de haine antisémites ; intégrer la lutte contre l’antisémitisme dans le programme d’intégration et d’inclusion de l’UE, la politique numérique et le mandat de l’UE dans le domaine de l’éducation ; renforcer le cadre juridique existant pour protéger les pratiques juives essentielles telles que l’abattage religieux et la circoncision ; sensibiliser au riche patrimoine culturel juif de l’Europe ; sauvegarder la mémoire de l’Holocauste face à la banalisation et la distorsion ; et promouvoir la lutte contre l’antisémitisme dans l’action extérieure européenne, notamment dans le cadre des partenariats internationaux, des dialogues politiques et sur les droits de l’homme avec les pays tiers, ainsi que dans le voisinage et le processus d’élargissement de l’UE.
« Nous nous réjouissons de poursuivre notre engagement auprès de la Commission européenne afin que ces recommandations fassent partie de la future stratégie de l’UE en matière de lutte contre l’antisémitisme et de promotion de la vie juive, et qu’elles contribuent à la sensibilisation et servent de feuille de route utile dans les années à venir », ont elles écrit.
Une étude de la Commission européenne publiée le 1er juin dernier a montré une augmentation des contenus antisémites en ligne pendant la pandémie.
L’antisémitisme est en hausse en Europe depuis ces dernières années. Les crimes antisémites ont augmenté de 19 % en Allemagne en 2019, à 2 032 actes recensés. En France, les actes à caractère antisémite ont augmenté de 27 % entre 2018 et 2019 – le nombre avait déjà augmenté de 74 % entre 2017 et 2018. Au Royaume-Uni, le nombre d’actes antisémites dans le pays a atteint un niveau record en 2019, avec 1 805 incidents antisémites sur l’ensemble de la nation en 2019.