Deux sondages suggèrent que les politiciens sont à la traîne en matière d’écologie
Alors que la plupart des partis esquivent ou ignorent les questions environnementales, les citoyens se disent volontaires si le gouvernement leur accordait des subventions
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Deux sondages sur les attitudes écologiques envisagées à l’approche des élections législatives du 1er novembre suggèrent que le public pourrait être plus préoccupé par les questions environnementales et climatiques que ne le sont les politiciens.
Un premier sondage a révélé que seuls trois partis se sont engagés à prendre des mesures concrètes sur le changement climatique – tous à gauche. Il s’agit du Meretz, d’Avoda et du parti arabe Hadash-Taal.
Le second sondage, réalisée par la Société israélienne d’écologie et de sciences environnementales (ISEES), a révélé que les Israéliens seraient disposés à adopter un mode de vie plus écologique si le gouvernement les aidait financièrement en améliorant les transports publics et en subventionnant le coût des panneaux solaires et des voitures électriques.
Les réponses aux questionnaires envoyés aux principaux partis, par les organisations environnementales à but non lucratif Green Course, Youth Protest for Climate et Vote Green, publiées dimanche dans le journal Haaretz, ont montré que, contrairement aux trois partis de gauche, Yesh Atid de Yair Lapid, HaTzionout HaDatit de Benny Gantz et Gideon Saar, Shas, Yahadout HaTorah et Yisrael Beytenu ont tous publié de vagues déclarations et ont évité d’exprimer des opinions détaillées. Le Likud, HaTzionout HaDatit et la Liste arabe unie ont complètement ignoré les demandes de commentaires.
Yesh Atid, Avoda, le Meretz et Hadash-Taal ont tous répondu qu’ils s’engageaient à faire avancer le projet de loi sur le climat, qui a été adopté en première lecture à la Knesset en mai, le Meretz ayant déclaré qu’il chercherait à améliorer la proposition actuelle.
A la question de savoir s’ils étaient favorables à la fermeture des industries pétrochimiques polluantes de la baie de Haïfa, dans le nord d’Israël, le Meretz et Avoda ont répondu qu’ils étaient favorables à une fermeture d’ici 2032 et Hadash-Taal a répondu y être favorable d’ici 2027. Yesh Atid a répondu « dès que possible ». Aucun des autres partis n’a répondu, malgré la décision unanime du gouvernement en mars de fermer les raffineries de pétrole dans un délai de dix ans.
Confrontés à une importante pollution atmosphérique et à une incidence de cancers et de maladies respiratoires supérieure à la moyenne, les habitants de Haïfa, soutenus par des militants écologistes, font campagne depuis des années pour la fermeture du complexe.
Les partis de gauche ont été les seuls à s’exprimer sur une série d’autres questions environnementales, de la fermeture des centrales à charbon à l’arrêt des appels d’offres supplémentaires pour l’exploration pétrolière et gazière en Méditerranée, en passant par l’autorisation d’une société d’État à acheminer le pétrole du Golfe par voie terrestre entre la mer Rouge et la Méditerranée et l’avancement d’une licence d’exploration pétrolière terrestre.
Yesh Atid et Yisrael Beytenu ont exprimé leur soutien à un investissement accru dans les technologies vertes. En juin, le gouvernement a approuvé un plan de 3 milliards de shekels pour stimuler l’innovation climatique.
Neuf personnes sur dix interrogées dans le cadre du sondage ISEES se sont déclarées disposées à installer des panneaux solaires chez elles si le gouvernement en subventionnait le coût. La moitié des personnes interrogées ont déclaré qu’un parti qui s’engagerait à le faire pourrait attirer leur vote.
84 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles échangeraient leurs voitures à essence contre des voitures électriques si le gouvernement garantissait que les deux types de voitures coûtent le même prix.
82 % ont déclaré qu’ils utiliseraient davantage les transports publics s’ils étaient plus accessibles. Sur l’ensemble des personnes interrogées, 75 % ont indiqué qu’il s’agissait de la question environnementale la plus importante pour eux, et 54 % ont déclaré qu’un parti s’engageant à améliorer les transports publics pourrait attirer leur vote.
Le sondage a révélé qu’au moins une question environnementale était importante pour presque tout le monde (98 %), quelle que soit l’affiliation politique.
Plus de 80 % pensent que le gouvernement ne fait pas assez pour faire avancer les questions environnementales.
Quatre répondants sur cinq ont déclaré qu’ils aimeraient que les partis politiques incluent les questions environnementales dans leurs programmes et qu’ils donnent suite à leurs promesses.
Trois personnes sur cinq pensent que le gouvernement ne fait pas assez pour garantir la qualité de l’air, 15 % déclarent qu’il s’agit de la question écologique la plus importante à leurs yeux, et environ 20 % disent qu’un parti promettant de faire quelque chose à ce sujet pourrait attirer leur vote.
Le sondage, réalisé avec la société de conseil Sapio Recherche et Développement, portait sur un échantillon représentatif de 502 personnes et avait une marge d’erreur de 4,4 %.