Edelstein : Jérusalem ne sera pas de la « chair à canon »
Lors de son discours, le président Rivlin appelle à mettre fin à l’intolérance et décrit les insultes dont il a été victime
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël

Alors que la Knesset ouvrait sa session d’hiver lundi après-midi, le président de la Knesset, Yuli Edelstein, a promis que la violence à Jérusalem Est sera sévèrement réprimée. De son côté, le président Reuven Rivlin a appelé les membres de la Knesset à combattre activement le racisme.
Lors de son discours d’ouverture de la session, Eldelstein a évoqué cet « été difficile et compliqué », en référence au conflit à Gaza qui a duré 50 jours, au cours duquel « nos meilleurs garçons l’ont payé de leur vie ».
Au sujet des tensions grandissantes à Jérusalem Est, Edelstein a déclaré : « Mesdames et Messieurs, Jérusalem ne deviendra pas de la chair à canon », et les quartiers environnants ne « deviendront pas des villes frontalières de Gaza ».
Le président de la Knesset a aussi critiqué la municipalité de Tel Aviv qui a annulé des voyages à Jérusalem pour des raisons de sécurité, précisant que « ces précautions excessives [envoient] le mauvais message ».
Edelstein a aussi évoqué les commentaires du président de l’AP Mahmoud Abbas au sujet des activités d’implantations.
Abbas a accusé Israël [d’être la cause] de « l’escalade » [de la violence] à Jérusalem, et a qualifié [les nouvelles implantations] « de démagogie de bon marché et de calomnies des plus basses qui existent ».
Le président de la Knesset a ajouté que malgré le fait que la solution à deux Etats ne soit pas envisageable pour le moment, il a demandé de mettre en place une coopération avec les Palestiniens pour l’énergie, l’eau et le développement.
S’adressant à la Knesset pour la première fois depuis son élection, le président Rivlin a indiqué que le conflit de cet été a mis en lumière le racisme et soulevé des critiques véhémentes. Il a demandé aux politiciens de lutter contre ce fléau.
« Pendant cet été qui a été long, nous avons su nous unir contre l’ennemi de l’extérieur », a-t-il déclaré.
« Mais pendant cet été nous avons dédié trop de temps, malheureusement, à viser nos ennemis intérieurs aussi. ‘Petit menteur juif’ m’ont-ils appelé, et mes détracteurs ont continué en affirmant : ‘Que ton nom soit effacé, agent arabe’, ‘Va et devient le président de Gaza… traître’, ‘président du Hezbollah’ et ce n’est que quelques-unes des voix [qui se sont élevées contre moi] ».
Mais « je ne suis pas le seul », a-t-il asséné, ajoutant que « nous sommes tous égaux face à la violence ».
Rivlin a aussi dénoncé l’érosion des valeurs juives et démocratiques et a affirmé que les membres de la Knesset devaient élever la voix contre le racisme ambiant dans les médias, dans les manifestations et dans les écoles.
« Nous ne pouvons pas rester silencieux. Notre silence est dangereux. Cette institution a été témoin de nombreuses discussions difficiles, même de cris… C’est la manière des politiques », a-t-il déclaré. Mais en ce moment-même, c’est le silence ‘qui fait le plus de bruit’ », a-t-il souligné.