Elections : Pourquoi y a-t-il tant de partis, et est-ce que cela pose problème ?
Premier d'une série d'articles et de vidéos de l'Institut israélien de la démocratie à la veille du 9 avril, expliquant et analysant ce qui se passe pendant une campagne électorale
La société israélienne est extrêmement diversifiée, avec de multiples divisions politiques le long de lignes de fractures idéologiques, ethniques et religieuses. Israël a également un système de gouvernement extrêmement proportionnel, qui accorde la représentation à la Knesset à tout parti qui atteint un seuil de 3,25 % aux élections générales qui ont lieu dans un seul district national.
Le résultat de ces deux facteurs est la fragmentation politique. D’une part, c’est une bonne chose parce que les minorités en Israël sont suffisamment représentées au Parlement. Cependant, la représentation a un prix en termes de stabilité politique et de bonne gouvernance.
Pour former une coalition en Israël, le futur parti au pouvoir doit obtenir une majorité d’au moins 61 sièges sur les 120 sièges de la Knesset. En raison de la prolifération des partis politiques, cette tâche est impossible sans la création d’une alliance de plusieurs petits partis.
Lors des dernières élections, tenues en 2015, dix listes électorales (représentant 16 partis politiques) ont franchi le seuil électoral et sont entrées à la Knesset.
Le plus grand parti (le Likud) n’a remporté que 30 sièges – un quart des sièges au Parlement et moins de la moitié de la majorité nécessaire pour former une coalition. Il a fallu sept semaines au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour former une coalition – composée de 21 ministres issus de six partis, chacun ayant sa propre vision du monde, ses propres électeurs et ses propres revendications.
Cette fragmentation est typique des résultats des élections des dernières décennies. En conséquence, les Premiers ministres israéliens se préoccupent constamment de la stabilité politique et répondent parfois davantage aux demandes des petits partis sectoriels qu’à l’intérêt national.

« Le système actuel accorde aux petits partis un pouvoir disproportionné, suscite une préoccupation excessive à l’égard de la gestion de la coalition, n’incite pas fortement à créer une opposition efficace et conduit à l’allocation de budgets surdimensionnés à des intérêts sectoriels », déclare le professeur Gideon Rahat, chercheur principal à l’Institut Israélien de la Démocratie.
Sa solution ? « Nous devons créer un système d’incitations qui solidifiera le système politique en deux blocs principaux. La tâche de former le prochain gouvernement devrait être confiée au chef de la faction la plus importante. Cela encouragera les politiciens à forger des alliances avant les élections et encouragera les citoyens à voter pour la plus grande liste électorale. »