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Eli Cohen dénonce le soutien de Pedro Sanchez aux manifestants anti-réforme 

Le ministre est "sûr" que le Premier ministre espagnol ne voulait pas s'ingérer dans les affaires internes, et accuse les manifestants de "nuire à notre réputation internationale"

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'exprimant lors d'une conférence de presse au sommet de l'UE, à Bruxelles, le 24 mars 2023. (Crédit : AP/Geert Vanden Wijngaert)
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'exprimant lors d'une conférence de presse au sommet de l'UE, à Bruxelles, le 24 mars 2023. (Crédit : AP/Geert Vanden Wijngaert)

Dans un geste inhabituel, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a envoyé samedi un message de soutien aux manifestants qui protestaient contre le plan de la réforme du système judiciaire du gouvernement israélien, projeté lors de la dernière grande manifestation hebdomadaire à Tel Aviv.

Sanchez, qui est également président de l’Internationale socialiste (IS), a déclaré aux manifestants que son groupe était « solidaire du peuple d’Israël » et qu’il pouvait compter sur lui « dans sa lutte pour la démocratie ».

En réponse, le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen (Likud), a déclaré que le gouvernement resterait ferme face à la pression internationale contre la réforme, en écrivant sur Twitter que les manifestants contre la réforme n’avaient pas de « limites, y compris la tentative de nuire à notre réputation internationale ».

« Aucun fonctionnaire étranger ne décidera pour la population israélienne, et je suis certain que ce n’est pas ce que Sanchez voulait dire. En tant que partisan de la réforme, je n’ai aucun doute sur le fait qu’elle renforcera la démocratie et équilibrera les branches du gouvernement », a écrit Cohen.

La vidéo du Premier ministre espagnol a été diffusée alors que quelque 200 000 personnes participaient au rassemblement de samedi soir à Tel Aviv pour la 17e semaine consécutive, et que des dizaines de milliers d’autres se sont rassemblées dans d’autres manifestations à travers le pays.

Le député Simcha Rothman (HaTzionout HaDatit), qui préside la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset – l’un des deux architectes de la réforme aux côtés du ministre de la Justice Yariv Levin – a interpellé Sanchez au sujet de ses propres propositions judiciaires, qui ont été invalidées par la Cour constitutionnelle espagnole en décembre.

« Il y a seulement quelques mois, il a essayé de réduire la majorité des membres du Parlement nécessaire pour nommer les juges de trois cinquièmes à une majorité simple, et a été bloqué par la Cour constitutionnelle espagnole », a écrit Rothman sur Twitter samedi.

Il a suggéré aux manifestants « de ne pas être désobligeants en disant que la nomination politique des juges signifie la fin de la démocratie ». L’un des principaux projets de loi portés par la coalition permettrait au gouvernement d’exercer un contrôle presque total sur la nomination des juges.

Les opposants affirment que la réforme, qui transférera une grande partie du pouvoir judiciaire entre les mains du gouvernement, affaiblira radicalement le caractère démocratique d’Israël, supprimera un élément clé de l’équilibre des pouvoirs et laissera les minorités sans protection. Ses partisans assurent qu’il s’agit d’une réforme indispensable pour mettre un frein à l’activisme de la Cour.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez offrant un message de soutien aux manifestants israéliens contre la réforme du système judiciaire, le 29 avril 2023. (Crédit : Capture d’écran de la vidéo Twitter ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

La procureure générale d’Israël, Gali Baharav-Miara, a déclaré que le projet de réforme du système judiciaire donnerait au gouvernement un pouvoir quasi illimité, sans aucune protection institutionnelle des droits individuels ou du caractère démocratique de l’Etat d’Israël.

La manifestation de jeudi soir à laquelle ont participé environ 200 000 personnes – et pour laquelle des navettes ont été organisées pour les résidents d’implantations religieuses et les partisans de la réforme judiciaire dont un pourcentage significatif n’a pas encore atteint l’âge de voter  – était un appel de soutien organisé par certains groupes au sein du gouvernement comme message à leurs propres collègues de la coalition pour qu’ils poursuivent l’effort législatif.

Face à l’opposition massive, Netanyahu a accepté le mois dernier de suspendre temporairement le processus législatif de la réforme afin de permettre des négociations avec l’opposition pendant les congés de Pessah.

Pendant cette pause, des représentants de la coalition et de l’opposition se sont réunis à la résidence présidentielle pour discuter de la possibilité d’une réforme négociée. Mais, à ce jour, aucun progrès tangible n’a été signalé.

Des Israéliens protestant contre les projets du gouvernement radical du Premier ministre Benjamin Netanyahu visant à réformer le système judiciaire, à Tel Aviv, en Israël, le 29 avril 2023. (Crédit : AP Photo/Ohad Zwigenberg)

La Knesset s’est réunie pour sa session d’été dimanche, après un congé d’un mois. Le projet de loi clé qui placerait les nominations judiciaires sous contrôle politique a franchi presque toutes les étapes législatives et est prêt à être adopté dans les jours qui viennent si la coalition le souhaite.

Les analystes et les commentateurs pensent que la coalition ne fera avancer aucun projet de loi avant l’adoption du budget de l’État, ce que le bloc au pouvoir doit faire avant le 29 mai, sous peine de nouvelles élections législatives automatiques.

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