France : La justice saisie pour les « propos antisémites » de l’influenceuse Poupette Kenza
À la demande de la ministre Aurore Bergé, la Dilcrah a annoncé saisir le procureur de la République

La Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), l’instance gouvernementale de lutte contre les discriminations, a annoncé jeudi saisir le procureur de la République des « propos antisémites » tenus sur les réseaux sociaux par l’influenceuse Poupette Kenza.
« À la demande de la ministre Aurore Bergé, la Dilcrah signale au procureur de la République les propos antisémites tenus par cette ‘influenceuse’ sur ses réseaux sociaux », a indiqué sur X la Dilcrah.
Dans un message vidéo, l’influenceuse comptant plus d’un million d’abonnés sur Instagram affirmait mercredi : « Je suis une pro-palestinienne, je ne travaille pour aucune personne sioniste ou juive […] Je n’ai aucun partenaire, aucun agent qui est juif. »
Dans une seconde vidéo, elle a ensuite assuré s’être « mal exprimée » et avoir « rectifié » ses propos. « J’ai rien contre les Juifs […] j’ai juste contre les sionistes et ceux qui financent le génocide, ceux qui financent ce massacre », a-t-elle cru bon d’ajouter.
L’influenceuse Poupette Kenza par crainte d'être boycottée, incite à la haine en toute décomplexion !
"Je ne travaille pour aucune personne sioniste ou juif,je n'ai aucun partenaire, aucun agent qui est juif."
Publié sur sa story inta.@Association_OJE @_LICRA_ @ObservatoireOjf pic.twitter.com/y8VEZmUmhD— Jugé Coupable (@JCoupable) May 15, 2024
Son compte était inaccessible jeudi en début d’après-midi sur le réseau social Instagram, qui n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
Jeudi Bergé, la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, a souligné sur X que « boycotter des femmes et des hommes en raison de leur identité ou religion, c’est évidemment illégal ». « Face à l’antisémitisme, au racisme, je ne laisserai rien passer », a-t-elle ajouté en chargeant la Dilcrah de faire un signalement.
L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a également annoncé sur X qu’elle déposait plainte « pour incitation à la haine et à la discrimination ». « De tels propos haineux diffusés à plus d’un million d’abonnés mettent en danger les Juifs », selon l’association.
Le président du Fonds social juif unifié (FSJU) Ariel Goldmann a vu là « la preuve qu’anti-sionisme et antisémitisme ne font qu’un ».
« Il faut agir vite pour que les réseaux sociaux ne soient plus la caisse de résonance de l’antisémitisme, notamment chez les plus jeunes », a de son côté affirmé le collectif « Nous vivrons », né au lendemain de l’assaut barbare et sadique du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre.
« Poupette Kenza », de son vrai nom Kenza Benchrif, est l’une des influenceuses les plus suivies de France sur le réseau social Snapchat.
Elle avait été épinglée en 2023 par la Répression des fraudes pour pratiques commerciales trompeuses, après avoir fait la promotion d’un blanchisseur de dents interdit en France. Elle avait accepté de payer 50 000 euros dans le cadre d’une « transaction pénale ».