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France : Macron en passe d’obtenir une majorité écrasante à l’Assemblée

La République en Marche pourrait ravir 400 à 470 circonscriptions sur 577, soit l'une des majorités les plus imposantes de la Ve République

Emmanuel Macron, élu à la présidence de la République française, devant la pyramide du Louvre, le 7 mai 2017. (Crédit : Patrick Kovarik/AFP)
Emmanuel Macron, élu à la présidence de la République française, devant la pyramide du Louvre, le 7 mai 2017. (Crédit : Patrick Kovarik/AFP)

Les Français s’apprêtent à donner dimanche une majorité écrasante à Emmanuel Macron au second tour des législatives, confirmant le désir de renouveau du paysage politique malgré une abstention très élevée qui pourrait ternir cette victoire.

Plus de 47 millions d’électeurs sont appelés aux urnes. Une partie des électeurs d’outremer ont commencé à voter dès samedi.

Le scrutin s’est ainsi ouvert à midi (08h00 locales) à Saint-Pierre et Miquelon, où la ministre des Outre-Mer Annick Girardin a remporté le scrutin. C’était la seule des six ministres candidats qui, au vu des résultats du premier tour, n’était pas assurée de gagner et aurait donc pu devoir quitter le gouvernement en cas de défaite.

Signe de l’enjeu, la participation y était à 12h00 locales nettement en hausse par rapport à la semaine dernière (33,05 % contre 25,19 %). « Là, c’est du sérieux », a commenté Alfred à Saint-Pierre.

Ont suivi ensuite la Guyane et les Antilles avant, dans la soirée, la Polynésie française. Deux circonscriptions des Français de l’étranger (Amérique du Nord, Amérique centrale, du Sud et Caraïbes) votaient également ce samedi.

Un électeur franco-israélien dans l'un des bureaux de vote du Consulat français de Tel Aviv, le 7 mai 2017. (Crédit : Dahlia Perez)
Un électeur franco-israélien dans l’un des bureaux de vote du Consulat français de Tel Aviv, le 7 mai 2017. (Crédit : Dahlia Perez)

Aux Antilles et en Guyane, la participation, faible, était également en hausse à la mi-journée mais moindre qu’en 2012. Au second tour, « c’est plus facile de choisir parce qu’il y a moins de candidats », a témoigné Odile, électrice au Gosier (Guadeloupe).

Après le succès de La République en Marche au premier tour, le chef de l’Etat attend « une confirmation » qui lui permettrait d’appliquer clairement sa politique, à commencer par les ordonnances controversées sur la réforme du Code du travail ou la loi de moralisation politique, au programme du Parlement dès juillet.

Son jeune mouvement, allié aux centristes du MoDem, pourrait ravir 400 à 470 circonscriptions sur 577, selon les projections, soit l’une des majorités les plus imposantes de la Ve République.

Le renouvellement de l’Assemblée sera d’une ampleur inédite, sous l’effet de la vague Macron qui ouvre les portes à une nouvelle génération d’élus, dont une partie novices en politique, de la loi interdisant le cumul des mandats et des progrès de la parité hommes-femmes.

Seuls 222 députés sortants sont qualifiés pour le second tour.

1 146 candidats, dont 40 % de femmes, s’affrontent dans 572 duels et une triangulaire pour tenter de décrocher l’un des 573 sièges encore en jeu pour un mandat de cinq ans, seuls quatre députés ayant été élus dès le premier tour.

L’abstention, le 11 juin, avait déjà atteint un niveau record depuis 1958, à 51,29 %, signe d’une démobilisation des électeurs après la présidentielle. Elle pourrait grimper jusqu’à 53/54 % dimanche, selon les dernières enquêtes, soit une dizaine de points de plus qu’en 2012 (44,6 % au second tour).

Edouard Philippe, nouveau Premier ministre français, à l'hôtel Matignon, à Paris, le 15 mai 2017. (Crédit : Joël Saget/AFP)
Edouard Philippe, nouveau Premier ministre français, à l’hôtel Matignon, à Paris, le 15 mai 2017. (Crédit : Joël Saget/AFP)

« Allez voter ! », a lancé jeudi aux électeurs le Premier ministre Edouard Philippe. « En France, le vote n’est pas obligatoire […], c’est à la fois un droit et un devoir. »

La République en Marche présente 454 candidats pour ce second tour, devant Les Républicains (264), le FN (120), La France insoumise (67), le Parti socialiste (65) et le MoDem (62).

La position centrale de la formation d’Emmanuel Macron peut lui permettre d’espérer des reports de voix de candidats de droite comme de gauche éliminés au premier tour.

Une ‘rectification’ ?

Seule l’ampleur de la vague macroniste reste incertaine. « Il peut y avoir un correctif entre les deux tours, que les électeurs se disent qu’une fois que la majorité semble acquise pour Emmanuel Macron, ce n’est pas la peine d’en faire trop », tempère Emmanuel Rivière (Kantar Sofres).

Au premier tour, REM avait obtenu 32,3 % des voix. Loin derrière, les deux familles politiques, droite et gauche, qui structurent la vie politique depuis des décennies, devraient enregistrer de sérieux revers, avec l’effondrement du Parti socialiste et Les Républicains en grande difficulté.

Avec 21,56 % des voix au premier tour, LR allié à l’UDI ne peut espérer, selon les projections, que de 60 à 132 sièges, contre plus de 200 dans l’Assemblée sortante.

A gauche, le PS, qui avait envoyé près de 300 députés au Palais Bourbon en 2012, pourrait n’en garder qu’une vingtaine.

Quant au Front national et à La France insoumise, ils n’ont pas réussi à capitaliser sur leurs bons scores à la présidentielle.

Avec 13,74 % au premier tour, LFI et le PCF pourraient, en s’alliant, tout juste atteindre les 15 sièges nécessaires pour constituer un groupe.

Le FN (13,3 % le 11 juin) n’est lui crédité que de 1 à 5 sièges, dont celui de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont.

Plusieurs circonscriptions seront très observées, comme celles de Jean-Luc Mélenchon (Marseille), Manuel Valls (Essonne), Najat Vallaud-Belkacem (Rhône) ou Nathalie Kosciusko-Morizet (Paris).

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