France : plateforme de consultation psychologique créée pour la communauté juive
Plusieurs institutions juives françaises ont lancé la plateforme afin de "répondre aux peurs et angoisses suscitées par la situation exceptionnelle que nous vivons"

Afin de « répondre aux peurs et angoisses suscitées par la situation exceptionnelle que nous vivons » dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de coronavirus et des mesures de confinement mises en œuvre, plusieurs institutions juives françaises (l’Acip, le Consistoire central, le CRIF et le FSJU) ont mis en place une plateforme gratuite de consultation psychologique de la communauté juive.
Complémentaire aux initiatives qui existent à l’échelle nationale, le service, rendu possible grâce à des médecins et psychologues bénévoles, est disponible au 09 70 68 34 35 pour les familles et personnes hospitalisées, au 09 70 68 34 34 pour les professionnels, et à l’adresse mail chemapsy26@gmail.com.
Interrogé par le CRIF au sujet de cette initiative, Eric Ghozlan, docteur en psychologie et directeur du Pôle enfance de l’Œuvre de secours aux enfants, explique que « le besoin de soutien psychologique dans cette crise du coronavirus est diffus et généralisé du fait du confinement ».
« Les dispositifs de soins en présentiels sont pour beaucoup fermés. Pour la première fois, les familles sont confinées pour une durée prolongée sans ressources extérieures. Tout le réseau social de proximité et d’appui devient de fait quasi inopérant, il faut donc trouver des moyens de renouer du lien et de développer du conseil et du soin dans une période à haut risque psychologique », ajoute-t-il.
Il explique que le service est né dans la mesure où « certains se trouvent particulièrement isolés ou désarmés par l’absence de repères habituels liés à la situation sanitaire. La ressource communautaire habituellement très englobante et présente, ne peut bien sûr plus organiser de rassemblement, de shabbatot, les fêtes de Pessah tombent en plein pendant la période de confinement et pour la première fois les familles ne vont pas pouvoir se réunir. À la distanciation physique s’ajoute de fait une distanciation sociale qui est anxiogène et culpabilisante que nous devons soulager collectivement. Le recours à la prière est une modalité de résilience et de lutte contre le psychotraumatisme essentielle et nous devons trouver de nouveaux modes d’expression en la circonstance. Les autorités religieuses qui font preuve de souplesse contribuent à cet effort commun d’alléger la culpabilité de nos coreligionnaires. »
Parmi les appels que le service s’attend à recevoir, l’homme cite ceux de « personnes endeuillés qui ne peuvent dans les circonstances actuelles suivre les rituels du judaïsme, et ressentent la culpabilité de n’avoir pu accompagner leurs malades hospitalisés ou en Ehpad, de ne pouvoir faire le kaddish avec un minyan. D’autres souffrent d’ennui, de l’isolement, ressentent de la colère, ont des attitudes d’évitement, une peur irrationnelle d’être infecté ou d’infecter les autres ».
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« Des psychologues spécialisés pourront apaiser les tensions intra-familiales, les conflits de couples, et proposer un soutien à la parentalité. Un soutien psycho-éducatif sera proposé dans les situations les plus limites ou explosives où la violence pose problème et constitue un danger », ajoute-t-il.
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