Gallant : Tsahal « tond la pelouse » en Cisjordanie, mais devra « arracher les racines »
Le ministre de la Défense détaille les mesures de lutte contre la montée du terrorisme et appelle à l'élimination de tous les terroristes ou à l'arrestation de ceux qui se rendent
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré mercredi que l’armée « tondait la pelouse » en Cisjordanie, en référence aux opérations de grande envergure en cours contre les groupes terroristes mais a toutefois souligné qu’il faudrait, à terme, « arracher les racines ».
L’opération a débuté le 28 août par des raids simultanés sur Jénine, Tulkarem et le camp de Fara près de Tubas. Ces actions visaient à démanteler les réseaux terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien, soutenus par l’Iran, dans ces trois régions du nord de la Cisjordanie.
À la suite d’une évaluation en Cisjordanie avec des officiers supérieurs de Tsahal, Gallant a déclaré que « la montée du terrorisme en Judée et Samarie est une menace constante qui nécessite notre attention de tous les instants », en utilisant le nom biblique de la Cisjordanie.
« Cette opération vise à prévenir le terrorisme. Nous tondons la pelouse, [mais] le moment viendra aussi où nous arracherons les racines, cela devra être fait », a-t-il précisé.
« La montée [du terrorisme] sous la forme d’attentats à la voiture piégée et de fusillades est un phénomène qui doit être endigué », a-t-il ajouté.
« Ces groupes terroristes qui se font appeler par toutes sortes de noms, à Nur Shams, à Tulkarem, à Fara, ou à Jénine, ils [les groupes terroristes] doivent être éliminés. Chaque terroriste doit être neutralisé, ou arrêté s’il se rend. Il n’y a pas d’autre solution, Il faut utiliser toutes nos forces, sans retenue. »
Le ministre de la Défense a aussi dit qu’il avait ordonné à l’armée de mener des frappes aériennes « là où c’est nécessaire » afin « d’éviter de mettre en danger les soldats ».
Jusqu’à présent, plus de 30 terroristes auraient été éliminés dans l’opération, , selon Tsahal, parmi lesquels le chef du Hamas à Jénine et le chef du Jihad islamique dans la région de Tulkarem.
Le raid à Fara s’est achevé depuis, mais les troupes ont poursuivi leurs opérations à Jénine, un centre terroriste connu. Tsahal a également relancé ses opérations à Tulkarem, après avoir quitté la ville pendant plusieurs jours.
Mercredi, Tsahal a diffusé des images montrant la démolition d’un laboratoire de fabrication de bombes à Tulkarem, dans le cadre d’une opération en cours dans cette ville.
Une autre séquence diffusée par l’armée montre un engin explosif placé sous une route de Tulkarem et neutralisé par les troupes.
Tsahal a également indiqué avoir localisé une bombe cachée dans une poussette pour enfant dans la région.
Mercredi, un journaliste de l’AFP à Jénine a rapporté que les habitants de la ville ne sortaient de chez eux que pour acheter des produits de première nécessité et que les rues étaient vides.
Celles-ci étaient jonchées d’asphalte renversé et des véhicules militaires blindés passaient en trombe.
Jénine et le camp de réfugiés adjacent – où les bulldozers de l’armée ont détruit les infrastructures – sont depuis longtemps des bastions des groupes terroristes palestiniens.
Tsahal a expliqué qu’elle était à la recherche d’explosifs placés sous les routes, mais que les employés municipaux étaient autorisés à réparer les infrastructures endommagées.
Les violences en Cisjordanie se sont intensifiées au cours de l’année écoulée, à la suite du pogrom perpétré par le groupe terroriste du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, au cours duquel près de 1 200 personnes ont été assassinées et 251 prises en otage.
Depuis, les troupes israéliennes ont arrêté quelque 5 000 Palestiniens recherchés en Cisjordanie, dont plus de 2 000 affiliés au Hamas.
Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, plus de 670 Palestiniens de Cisjordanie auraient été tués au cours de cette période. Tsahal affirme que la grande majorité d’entre eux étaient des terroristes tués lors d’échanges de tirs, des émeutiers qui se sont heurtés aux troupes ou des terroristes qui ont perpétré des attentats.
Au cours de la même période, 29 personnes, dont des membres des forces de sécurité israéliennes, ont été tuées dans des attaques terroristes en Israël et en Cisjordanie. Six autres membres des forces de sécurité ont été tués lors d’affrontements avec des terroristes en Cisjordanie.
L’AFP a contribué à cet article.