Gantz accuse le Premier ministre de « saboter » les négociations avec le Hamas
« Ceux qui ne contribuent pas à l'effort national devraient au moins ne pas lui nuire », a répliqué le cabinet de Netanyahu
Le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a accusé dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu de « saboter » les pourparlers avec le groupe terroriste palestinien du Hamas en vue de la conclusion d’un accord de « trêve contre libération d’otages ».
Israël se trouve actuellement en pleine période « sensible », mais « Netanyahu court une fois de plus vers les médias étrangers et parle », a déclaré Gantz, prédisant « qu’une fois de plus, une ‘figure politique’ informera [les journalistes] à la fin de la semaine ».
« Netanyahu n’a pas de mandat pour empêcher le retour de nos otages pour des raisons politiques », a poursuivi Gantz, qui estime qu’un accord est la meilleure chose à faire pour des raisons humanitaires et de sécurité nationale.
« Et encore une chose, vous avez dit au Wall Street Journal que le Hamas ne devrait pas diriger Gaza parce que l’enclave est à 48 km de Tel Aviv. Permettez-moi de vous le rappeler que le Hamas ne devrait pas diriger Gaza parce qu’il se trouve à deux kilomètres de Nir Oz et de Beeri, et à quatre kilomètres de Sderot. Leur sécurité doit être rétablie et les otages qui ont été enlevés de leur lit doivent être rendus », a conclu Gantz.
Les déclarations de Gantz ont été précédées d’une interview de Netanyahu au Wall Street Journal, publiée la veille, dans laquelle il déclarait qu’il n’accepterait pas de mettre fin à la guerre avant d’avoir éliminé le Hamas.
Le Hamas a longtemps affirmé qu’il n’accepterait pas un cessez-le-feu sans un engagement israélien à mettre fin à la guerre. Cependant, de récentes informations indiquent qu’il pourrait avoir assoupli sa position en autorisant une libération limitée de cas dits « humanitaires » sans un tel engagement, bien qu’il conserverait probablement la majorité des otages jusqu’à la phase finale d’un accord, lorsqu’une cessation permanente des hostilités sera convenue.
Le bureau du Premier ministre a répliqué : « Gantz le soumis, qui a demandé la fin de la guerre avant même d’entrer à Rafah, ne peut pas sermonner le Premier ministre Netanyahu sur la nécessité d’éliminer le Hamas et sur la mission sacrée de rendre nos otages », a déclaré le cabinet du Premier ministre dans un communiqué.
« Ce n’est pas une coïncidence si, depuis que Gantz a quitté le gouvernement pour des raisons politiques, le Premier ministre a porté un coup fatal au Hamas, écrasé le Hezbollah et pris des mesures directes contre l’Iran, des mesures qui ont conduit à la chute du régime Assad en Syrie », ajoute le bureau du Premier ministre.
« Ceux qui ne contribuent pas à l’effort national devraient au moins ne pas faire lui nuire », peut-on encore lire dans ce communiqué.
Poursuivant sa guerre des mots avec Netanyahu, le bureau de Gantz a publié un communiqué accusant le Premier ministre de faire obstacle à un accord sur les otages dans l’unique but de ne pas fragiliser sa coalition de droite.
« Netanyahu, ne soyez pas un lâche récidiviste. Vous avez eu peur de briser la coalition, et la seule insistance de Gantz a déjà permis de ramener plus de 100 otages », indique le communiqué, qui accuse Netanyahu d’avoir eu « peur » d’ordonner des manœuvres militaires à Gaza jusqu’à ce qu’il soit poussé à le faire par l’ancien ministre du cabinet de guerre.
« Vous avez tremblé devant la possibilité de lancer une campagne dans le nord pour ramener les habitants dans leurs maisons avant le 1er septembre lorsque Gantz vous a poussé à le faire. Vous savez très bien que si la situation ne vous avait pas été imposée, vous ne l’auriez jamais fait », poursuit le communiqué.
« Netanyahu, vous avez déjà saboté la possibilité de parvenir à un accord sur les otages par le passé, de peur de faire éclater la coalition. Nous ne vous permettrons pas de recommencer alors qu’un véritable accord est sur la table. Netanyahu, arrêtez d’avoir peur. »