Gaza pourrait devenir « invivable » d’ici 2020 selon l’ONU
La Cnuced note que les perspectives pour 2015 sont "peu encourageantes en raison de l'instabilité des conditions politiques"
La bande de Gaza, éprouvée par plusieurs guerres et les restrictions israélienne et égyptienne, pourrait devenir « invivable d’ici 2020 », s’est alarmé mardi l’organe de l’ONU chargé des questions de développement et de commerce (Cnuced).
Dans son rapport annuel sur son assistance au peuple palestinien, la Cnuced explique que « Gaza pourrait devenir inhabitable d’ici à 2020 si les tendances économiques actuelles persistent » ces cinq prochaines années.
Située au sud-ouest d’Israël, limitrophe de l’Egypte et au bord de la Méditerranée, Gaza est un territoire exigu de 362 km2, long de 41 km, large de 6 à 12 km. S’y entassent 1,8 million de Palestiniens, soit l’une des plus fortes densités de population au monde.
Pour les économistes de l’ONU, « les conséquences sociales, sanitaires et sécuritaires de la forte densité démographique et du surpeuplement figurent au nombre des facteurs qui risquent de faire de Gaza un lieu invivable d’ici 2020 ».
Les experts soulignent qu’en 2014 « la bande de Gaza a subi le troisième conflit ayant donné lieu à une opération militaire à grande échelle en six ans » et ce après plusieurs années « de blocus économique ».
« Les efforts de reconstruction sont extrêmement lents face à l’ampleur des dévastations et l’économie locale de Gaza n’a pas la possibilité de se redresser », poursuivent-ils, relevant que la situation socio-économique dans l’enclave palestinienne « est à son point le plus bas depuis 1967 », quand Israël avait pris le contrôle de ce territoire lors de la guerre des Six jours. Le gouvernement israélien en a retiré, en 2005, les 8 000 résidents juifs qui y vivaient et l’armée.
La Cnuced note que les perspectives pour 2015 sont « peu encourageantes en raison de l’instabilité des conditions politiques, de la réduction des flux d’aide, de la lenteur de la reconstruction à Gaza et des effets persistants de la retenue par Israël des recettes douanières palestiniennes au cours des quatre premiers mois de 2015 ».
Le mouvement terroriste du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, est actuellement engagé dans des contacts indirects avec Israël, son ennemi juré, pour tenter de parvenir à une trêve de longue durée en échange d’une levée du blocus.
Mais un an après la dernière guerre dévastatrice à Gaza, le Hamas comme Israël se refusent à écarter dans leurs discours un nouveau recours à la force.