GB : Après la défaite du Labour, une ville pourrait renommer sa Corbyn Road
"Quand on pense à Corbyn, on pense racisme et échec", dit un résident de cet ancien bastion du Labour ; le changement de nom pourrait prévenir une chute des prix immobiliers
Les résidents de la ville britannique de Dudley, dans les West Midlands, ont appelé à changer le nom d’une rue qui porte – par accident – le nom du leader de l’opposition britannique Jeremy Corbyn, ce week-end, après que le politicien d’extrême-gauche a mené la formation Travailliste à sa pire défaite électorale depuis des décennies.
Selon Wales Online, les propriétaires des habitations situées sur la Corbyn Road ont commencé à prôner le changement de nom de leur rue suite aux élections générales de jeudi au cours desquelles les électeurs locaux, qui soutiennent traditionnellement le Labour, se sont retournés contre le parti – élisant leur tout premier député Conservateur.
La formation conservatrice du Premier ministre Boris Johnson a gagné 365 sièges à la chambre des communes, sa meilleure performance depuis la victoire arrachée par Margaret Thatcher, personnalité emblématique du mouvement, en 1987. Le Labour a chuté à 203 sièges, son pire résultat depuis 1935.
Corbyn a ultérieurement fait savoir qu’il démissionnerait de la tête de la formation sans préciser la date de son départ.
« Nous avons toujours su que le nom attirait l’attention et ce n’était pas d’une grande importance lorsque la ville était ouvertement Travailliste – mais aujourd’hui, ce nom est associé au pire dirigeant que le Labour ait connu », a déclaré un habitant à Wales Online.
« Ce nom doit disparaître. Quand on pense à Corbyn, on pense au racisme et à l’échec. Je ne veux pas que l’endroit où j’habite soit lié à ça », a continué le résident.
« Les prix de l’immobilier dans le secteur sont déjà en difficulté, la dernière chose dont nous ayons besoin, c’est que des acheteurs potentiels soient rebutés par le nom de la rue ».
Les groupes juifs ont accusé Corbyn d’avoir permis une hausse massive de l’antisémitisme dans les rangs du parti qui était autrefois considéré comme le foyer naturel de la communauté juive britannique. Des milliers de cas de discours présumés de haine antijuive ont été répertoriés au sein du Labour depuis 2015, lorsque Corbyn a été élu à la tête de la formation.
Une grande partie des craintes, au sujet de Corbyn, sont nées de révélations sur son passé, survenues après avoir été élu à la tête du parti Travailliste. Il aurait ainsi qualifié « d’amis » le Hamas et le Hezbollah ; défendu une fresque antisémite d’un quartier de l’Est-de Londres et il aurait montré une certaine volonté de se rapprocher d’antisémites, terroristes et négationnistes de la Shoah présumés.
Le parti fait l’objet d’une enquête officielle de la part de l’instance gouvernementale de lutte contre le racisme britannique et un récent rapport du Jewish Labour Movement a établi que Corbyn lui-même avait fait preuve d’antisémitisme à au moins neuf occasions.
« J’ai été partisan du parti Travailliste pendant toute ma vie mais je n’ai jamais aimé la direction empruntée par Jeremy Corbyn », a dit Tom Roberson, un habitant, à Wales Online.
« Cela amusait mes enfants adultes que je vive sur la Corbyn Road mais franchement, aujourd’hui, c’est plutôt une gêne. J’ai des amis juifs qui sont horrifiés par ce qu’il se passe au Labour depuis qu’il en est le leader ».
L’AFP a contribué à cet article.