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Gel des constructions dans les enclaves du plan Trump: une « condamnation à mort »

Selon le plan Trump, 15 implantations seront enclavées dans le futur Etat palestinien, une clause qui pour le maire de Binyamin équivaut à une condamnation à mort

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le président du Conseil régional de Binyamin, Yisrael Gantz (à gauche), et le directeur du Conseil de Yesha, Yigal Dilmoni, s'adressent aux journalistes dans l'implantation d'Ateret, le 16 juin 2020. (Jacob Magid/Times of Israel)
Le président du Conseil régional de Binyamin, Yisrael Gantz (à gauche), et le directeur du Conseil de Yesha, Yigal Dilmoni, s'adressent aux journalistes dans l'implantation d'Ateret, le 16 juin 2020. (Jacob Magid/Times of Israel)

ATERET, Cisjordanie – Les dirigeants des implantations ont averti mardi que la mise en œuvre du plan de paix Trump marquerait une lente répétition du retrait de Gaza en 2015, et une « condamnation à mort » pour au moins 15 implantations isolées de Cisjordanie que la proposition isole de facto.

S’adressant aux journalistes depuis un belvédère de l’implantation Ateret, l’une des localités isolées au sommet d’une colline que le plan Trump envisage de transformer en enclaves entourées de territoires destinés à un futur État palestinien, le président du Conseil régional de Binyamin, Yisrael Gantz, a déclaré qu’une telle restriction rendrait ces localités peu attrayantes pour les investisseurs et entraverait leur capacité de développement – « une condamnation à mort », selon ses termes.

Gantz a été rejoint par Yigal Dilmoni, le directeur général du conseil des maires des implantations de Yesha, qui dirige un groupe de 10 des 24 maires des implantations qui ont lancé une campagne contre le plan de paix Trump – malgré l’inclusion prévue d’un feu vert américain pour l’annexion israélienne de toutes les implantations de Cisjordanie ainsi que de la vallée du Jourdain.

Les résidents des implantations s’opposent fondamentalement à la création d’un État palestinien et se disent prêts à refuser le projet d’annexer jusqu’à 30 % de la Cisjordanie si cela implique d’accepter un plan qui inclurait un tel État potentiel.

Dilmoni a déclaré que la clause interdisant la construction au-delà de la superficie actuelle des enclaves pendant la période de négociation de quatre ans est en fait un « gel de la construction ». Interprétant l’expression comme signifiant que seuls les logements à plusieurs étages seraient autorisés, il a déclaré que cela obligerait les habitants à démolir les maisons existantes pour construire des immeubles d’habitation de grande hauteur. Mais pour ce faire, il faudrait modifier les plans de construction – un processus qui prend des années.

« Cela étouffera les localités », a-t-il déclaré, comparant les effets de la clause à une version « lente » du désengagement de Gaza en 2005, lorsqu’Israël a évacué plus de 7 000 civils de l’enclave côtière.

Le directeur du Conseil de Yesha, Yigal Dilmoni, s’adresse aux journalistes depuis l’implantation d’Ateret, le 16 juin 2020. (Jacob Magid/Times of Israel)

En se référant à une version traduite du plan, Dilmoni s’est également opposé à ce qu’il accorde aux résidents de l’enclave « la possibilité de rester sur place à moins qu’ils n’en décident autrement ».

« Cela signifie qu’ils veulent que [ces résidents] partent », a affirmé M. Dilmoni.

Gantz a ajouté que même si les routes d’accès à ces enclaves seront sous contrôle sécuritaire israélien, elles passeront par des zones sous souveraineté palestinienne. Cela signifierait qu’un policier de l’AP pourrait arrêter un véhicule israélien en excès de vitesse, une situation « inconfortable » qui, selon lui, ne devrait pas être vécue par ses résidents.

Compte tenu de leurs objections clairement formulées aux conditions énoncées dans le plan Trump, selon lesquelles les États-Unis seraient prêts à accepter l’annexion israélienne, les dirigeants des implantations ont été pressés de déterminer le prix qu’ils seraient prêts à payer pour mener à bien cette action.

Citant le soutien de l’ambassadeur américain en Israël David Friedman, à cette initiative, M. Gantz a déclaré qu’il ne considérait pas le soutien américain à l’annexion comme quelque chose qui exigeait un sacrifice de la part d’Israël. « Pour moi, la volonté de Netanyahu d’entrer dans des négociations basées sur le plan Trump est le prix à payer ».

« Nous ne voulons plus faire de compromis. Cette terre est la nôtre », a déclaré Dilmoni sans ambages. « Le temps est venu pour nous de recevoir. »

Carte conceptuelle de la Vision pour la paix, publiée par l’administration Trump le 28 janvier 2020.

Il a fait valoir qu’Israël avait déjà « abandonné » 40 % de la Cisjordanie où vivent les Palestiniens, qui ont été transformés en zones A et B dans les accords d’Oslo de 1995 et sont sous contrôle civil de l’Autorité palestinienne.

« Si vous voulez être à égalité, donnez-nous 40 % dans la zone C », a-t-il dit en faisant référence au territoire de Cisjordanie sous contrôle israélien.

Lors d’un précédent point de presse dans l’implantation de Psagot, destiné à répondre aux préoccupations des opposants au plan Trump, Gantz avait déploré le refus apparent de Netanyahu de prendre en compte leurs préoccupations concernant la carte conceptuelle de la proposition, publiée en janvier.

La Maison Blanche a mis en garde contre le fait de prendre la carte au pied de la lettre et a chargé un comité conjoint américano-israélien de définir les frontières définitives du plan, mais les dirigeants des implantations – que Netanyahu n’a pas tenus au courant des progrès de l’équipe conjointe – craignent que la version conceptuelle soit largement similaire à la version finale.

Gantz a annoncé que le Conseil de Yesha a établi sa propre carte qui permet d’annexer à peu près la même quantité de territoire en Cisjordanie par Israël, mais qui inclut toutes les routes principales menant aux implantations. En conséquence, le reste du territoire prévu pour le futur État palestinien est transformé de semi-continu à complètement non-continu, ce qui, selon l’architecte du plan, Jared Kushner, ne peut être le cas. Gantz a montré la carte aux journalistes lors du point presse, mais a demandé à ce qu’elle ne soit pas photographiée « afin de ne pas déclencher un débat ».

Lorsqu’on lui a demandé s’il était prêt à accepter une annexion à plus petite échelle que celle promise à plusieurs reprises par Netanyahu ces derniers mois – de toutes les implantations de Cisjordanie et de la vallée du Jourdain – Gantz a répondu : « chaque fois que quelqu’un m’offre la souveraineté, je lui dis ‘merci' ».

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