Gel des fonds de l’AP: le ministère de la Défense crée un groupe de travail
Avigdor Liberman a expliqué que le nouveau bureau national du financement antiterroriste va "infliger un coup douloureux aux terroristes et à leurs sponsors"
Le ministre de la Défense Avigdor Liberman a annoncé mardi la formation d’un groupe de travail chargé de lutter contre le financement du terrorisme et de traquer les paiements octroyés par l’Autorité palestinienne aux terroristes condamnés et à leurs familles.
L’instance, qui prendra le nom de Bureau national pour la lutte contre le financement du terroriste (National Bureau for Counter Terror Financing), aura pour mission de mettre en oeuvre une nouvelle loi défalquant des revenus fiscaux collectés par l’Etat juif et transmis à l’AP le montant des rémunérations versées aux terroristes et à leurs familles . La loi a été adoptée lundi et ressemble à la législation américaine nommée Taylor Force Act.
Ce nouveau bureau aura également la responsabilité de traquer le financement des groupes terroristes en Israël et ailleurs, selon un communiqué émis par le bureau de Liberman, ainsi que d’assurer la coordination entre les ministères gouvernementaux et les agences de sécurité.
« La guerre contre le terrorisme repose sur deux piliers – la sécurité et l’économie. Nous œuvrons8^p à éradiquer le terrorisme par des moyens militaires tout en asséchant également les sources de son financement », a dit Liberman.
Il a ajouté que cette unité spéciale opérera au sein de l’Etat juif et à l’étranger en utilisant des méthodes ouvertes et sous couverture afin « d’infliger un coup douloureux aux terroristes et à leurs sponsors ».
Ce bureau sera dirigé par Paul Landes, ancien chef de l’Autorité chargée de la prohibition du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme au ministère de la Justice, et il comprendra des représentants de l’armée israélienne, du ministère de la Défense, du bureau du Premier ministre, de la police israélienne et de l’unité anti-blanchiment d’argent.
Les soutiens de la nouvelle loi accusent le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas d’encourager le terrorisme avec ces paiements et affirment que la législation permettra de supprimer les incitations à commettre des attentats.
Les Palestiniens ont néanmoins refusé de mettre un terme à ces paiements, qualifiant la loi de « déclaration de guerre« . D’autres ont averti que la retenue des revenus fiscaux pourrait entraîner la faillite de l’AP.
Selon le ministère de la Défense, l’Autorité palestinienne a versé en 2017, 687 millions de shekels (198 millions de dollars) au « Fonds des familles des martyrs », et 550 millions de shekels (160 millions de dollars) au Club des prisonniers palestiniens, soit environ 7 % de son budget global.
Les prisonniers palestiniens purgeant des peines de 20 à 30 ans pour avoir perpétré des attentats terroristes ont droit à une allocation mensuelle à vie de 10 000 shekels (2 772 dollars), a déclaré le ministère de la Défense, citant les chiffres de l’Autorité palestinienne. Les détenus condamnés à une peine de trois à cinq ans reçoivent un salaire mensuel de 2 000 shekels (554 dollars). Les prisonniers palestiniens qui sont mariés, ont des enfants, vivent à Jérusalem ou ont la citoyenneté israélienne perçoivent des allocations supplémentaires.
Le mois dernier, le ministère de la Défense a publié des chiffres selon lesquels certains terroristes qui ont tué des Israéliens seront payés plus de 10 millions de shekels (2,78 millions de dollars) chacun pendant toute leur vie par l’Autorité palestinienne.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.
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