Gila Gamliel n’a pas menti aux enquêteurs sur le non respect du confinement
Le procureur général dit qu'il n'y a pas de preuve que Gila Gamliel aurait tenté de dissimuler le fait d'avoir attrapé la Covid après s'être rendue à Tibériade pour Yom Kippour

Le procureur général Avichai Mandelblit a annoncé lundi qu’il n’y aurait pas d’enquête criminelle sur la ministre de la Protection environnementale Gila Gamliel, suite à des rapports selon lesquels elle aurait menti aux enquêteurs épidémiologiques sur la violation des règles de confinement lorsqu’elle a attrapé le virus.
Gamliel est sous le feu des projecteurs depuis qu’il est apparu qu’elle s’est rendue à Tibériade pour Yom Kippour et qu’elle a prié à l’intérieur d’une synagogue. Les rapports indiquent qu’elle a essayé de le cacher aux traceurs de contact, mais le bureau de Mandelblit a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve de cela.
« Il n’y a aucun fondement pour une allégation de faux témoignage », a déclaré M. Mandelblit dans un communiqué. « Les conclusions montrent qu’elle a pleinement coopéré et a fourni des faits véridiques. »
Le non-respect des restrictions relatives au coronavirus pour les voyages à partir du domicile peut être sanctionné par une amende. Toutefois, le fait de tromper les enquêteurs chargés de la recherche des contacts ou de propager sciemment le virus peut entraîner des peines distinctes et lourdes.
Une enquête de police sur un ministre ne peut se faire qu’avec l’aval du procureur général. Mandelblit a pris sa décision après avoir reçu les résultats d’une première enquête policière sur l’affaire.

Mandelblit a en outre indiqué qu’il a donné des instructions à la police « que dans les cas où il y aurait des preuves d’une violation grave des restrictions par des élus et des hauts fonctionnaires, il y aura sanction, même rétroactivement ».
Le procureur général a souligné la nécessité pour les fonctionnaires d’obéir aux directives et de donner l’exemple au grand public pour assurer un respect généralisé des règles.
Tout au long de la crise du coronavirus, de nombreux rapports ont fait état de violations de la quarantaine par de hauts fonctionnaires et leurs familles, notamment le chef du Shin Bet, le chef d’état-major de l’armée israélienne, deux hauts fonctionnaires de police, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Reuven Rivlin.
« L’un des éléments clés qui influencent la volonté du public de se conformer aux lignes directrices est la conviction que ces lignes directrices sont nécessaires et s’appliquent également à l’ensemble de la population », a-t-il dit. « Ceci est gravement compromis lorsque les élus et les hauts fonctionnaires ne respectent pas les restrictions. Les violations des restrictions par les élus et les hauts fonctionnaires envoient un message négatif au grand public ».
Après l’annonce par Mme Gamliel de son infection par le virus début octobre, les médias israéliens ont rapporté que la ministre avait délibérément induit en erreur les enquêteurs, leur disant qu’elle avait passé les vacances de Yom Kippour à prier dans une synagogue de Tel Aviv alors qu’elle avait en fait enfreint les règles de confinement et s’était rendue dans la ville de Tibériade, au nord du pays, où vivent ses beaux-parents. Elle leur aurait également dit qu’elle avait été contaminée par son chauffeur.
Le quotidien Haaretz, qui a révélé l’histoire, a rapporté que les enquêteurs épidémiologiques du ministère de la Santé n’ont pas pu joindre Gamliel pendant des heures. Elle a finalement admis aux enquêteurs qu’elle avait passé Yom Kippour à la synagogue Etz Haim dans le quartier Dalet de Tibériade.
Cependant, le rapport épidémiologique ne mentionne nullement la ville de Tibériade, a déclaré la Douzième chaîne, même si Mme Gamliel a insisté sur le fait qu’elle n’avait pas menti aux enquêteurs et qu’elle avait mentionné la ville du nord par son nom.

La Douzième chaîne a en outre déclaré que Mme Gamliel avait infecté trois de ses collègues du ministère lors de son retour au travail après la violation.
Gamliel ne reconnait pas avoir fait quelque chose de mal mais admet qu’elle n’a peut-être pas géré la situation correctement.
« J’ai agi conformément aux directives, même s’il est possible que j’ai commis une erreur de jugement. Je suis désolée, je vais payer l’amende », a-t-elle déclaré après l’éclatement du scandale et les appels à son licenciement.
Netanyahu a déclaré à l’époque qu’il attendait que les enquêteurs révèlent toute la vérité avant de tirer des conclusions sur la conduite de Mme Gamliel, une personnalité importante de son parti, le Likud.