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Gilles Clavreul lance un think-tank de gauche républicaine

Le préfet, ancien délégué à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme dénonce le "soft antisémitisme" dont il dresse un portrait détaillé

Gilles Clavreul (Crédit : autorisation)
Gilles Clavreul (Crédit : autorisation)

Il a sans doute incarné de la manière la plus médiatique cette nouvelle fonction née de la prise de conscience tardive du gouvernement Sarkozy que le combat contre le racisme et l’antisémitisme nécessitait un poste à temps complet.

Créée le 16 février 2012 la fonction de Dilcrah, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT a gagné en popularité quand le très policé -du moins de premier abord- Gilles Clavreul s’est découvert une aptitude certaine à créer la polémique sur les réseaux sociaux. Et ce quitte à recourir parfois à des avis très tranchés, dans la veine d’un Manuel Valls par exemple, contre des personnalités accusés de faire le jeu de l’islamisme.

La fonction est aujourd’hui confiée à Frédéric Potier.

Partisan d’une laïcité intransigeante, Gilles Clavreul, qui a croisé le fer avec plusieurs promoteurs de l’antisémitisme new-age dresse le portrait de la haine anti-juive actuelle en France. Dans une interview accordée au Crif, il fait le détail des similitudes entre un antisémitisme ancien et français, nourri du mépris de l’Eglise d’alors pour les juifs, et l’antisémitisme actuel.

« On pensait qu’en quittant le 20e siècle, on laisserait l’antisémitisme derrière nous, Or il n’en a rien été. L’antisémitisme d’aujourd’hui emporte sa part archaïque – les clichés sur les juifs et l’argent, sur leur supposé pouvoir occulte – dans une construction politique très actuelle ».

Une vision « qui passe par la démonisation d’Israël, » ajoute-t-il. « Or le fait d’assimiler chaque juif à Israël et Israël au tueur d’enfants palestiniens, c’est donner implicitement le permis d’insulter, de frapper et même de tuer. Voilà comment douze Français juifs sont morts ces quinze dernières années ».

Il reconnaît cependant : « On a beaucoup tardé à prendre conscience de cette réalité, à l’admettre, et les juifs en ont légitimement été meurtris. L’Etat a depuis fait son devoir de protection et pris une part active à la lutte contre l’antisémitisme. Pour autant le mal est très profond et il le demeurera tant que subsistera ce ‘soft-antisémitisme’, entretenu par des élites intellectuelles, journalistes ou universitaires, qui par complaisance et par démagogie, entretiennent l’idée qu’au fond, les juifs l’ont un petit peu cherché. Le nouvel antisémitisme est couvé par l’ancien, sous couleur de justice et de paix qui plus ».

Aujourd’hui détaché de ses fonctions de Dilcrah, le préfet a lancé un think-tank, L’Aurore, dans la veine du mouvement du Printemps républicain, qu’il a contribué à lancer avec Laurent Bouvet en mars 2016. Il détaille son objectif : « Les sociétés démocratiques font face à des défis d’un type nouveau. Aucun des fléaux d’aujourd’hui n’est, en soi, particulièrement plus tragique ni virulent que ceux d’hier ou d’avant-hier ; mais ce qui est nouveau, c’est le scepticisme croissant des opinions publiques sur la capacité du politique à les surmonter, ou seulement, même, à les regarder en face (…). Il nous semble que les principes républicains fournissent, dans cette période troublée et incertaine, une boussole pour avancer ».

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