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« Godwin, le jeu », un sketch sur les nazis dans le « Late show » d’Alain Chabat

Accompagné de Sandrine Kiberlain, Guillaume Canet et Gilles Lellouche, l'animateur a parodié une pub pour cadeau de Noël sur le thème du "point Godwin"

Alain Chabat dans l’émission « Le Late », sur TF1 en cette fin 2022. (Crédit : Etienne Jeanneret / TF1)
Alain Chabat dans l’émission « Le Late », sur TF1 en cette fin 2022. (Crédit : Etienne Jeanneret / TF1)

Les épisodes du « Late show » d’Alain Chabat, diffusés depuis lundi chaque soir à 23h sur TF1, se succèdent.

Lors du premier épisode, l’acteur, réalisateur et animateur, ancien de la troupe des Nuls, connue pour son ton irrévérencieux, a ainsi commencé à recréer avec d’autres comédiens de renom des fausses pubs pour des jeux à offrir pour Noël qui ne pourraient pas exister dans la vraie vie.

« Pour toutes celles et ceux à qui il reste un petit peu d’oseille et qui ont de quoi faire des cadeaux de Noël, voici une idée pour mettre au pied du sapin », a-t-il dit.

Un faux spot publicitaire avec Charlotte Gainsbourg et Lyna Khoudri a alors été lancé, dans lequel elles jouent à un pierre-papier-ciseaux pour le moins spécial et violent : « Avec Shi fou mi le jeu, remplacez vos doigts par de véritables pierre, feuille, ciseaux. »

Mardi, accompagné de Sandrine Kiberlain, Guillaume Canet et Gilles Lellouche, l’animateur a parodié une nouvelle pub pour cadeau de Noël sur le thème du « point Godwin », transposition du sophisme Reductio ad Hitlerum sur Internet.

« En partant du mot imposé et d’un nombre de coups limité, arrive à Hitler le plus rapidement possible. Comme sur Twitter et dans la vie, atteins le point Godwin le plus vite possible », lance la voix off.

Alain Chabat et Gilles Lellouche proposent alors des mots tels que : « pizza », « mozzarella », « cuisson », « four ». Guillaume Canet et Sandrine Kiberlain lancent eux : « poupée », « Barbie », « Santa », « Klaus », « Klaus Barbie ! ».

« Godwin, le jeu, quand parler des nazis devient un jeu d’enfant », conclut la voix off. De retour en plateau, Alain Chabat termine : « Voilà un cadeau à mettre sur votre liste de Schindler de Noël. »

Rares sont les humoristes à oser aujourd’hui un tel humour.

Reprenant les codes des programmes popularisés par David Letterman et Jimmy Fallon aux États-Unis, Alain Chabat a assuré jouir pour ce programme, diffusé pendant deux semaines, de « la même liberté » qu’aux grandes heures de Canal+.

Entouré des mêmes auteurs que pour « Burger Quiz » (jeu loufoque, diffusé sur Canal+ de 2001 à 2002 et ressuscité 16 ans plus tard sur TMC, autre chaîne du groupe TF1), l’humoriste et acteur de 63 ans a eu « carte blanche », a-t-il assuré.

TF1, le « nouveau Canal+ »

« Je retrouve exactement la même ambiance, la même liberté qu’à Canal à l’époque de » ses co-fondateurs Pierre Lescure et André Rousselet, et de l’ancien numéro 2 de la chaîne, Alain de Greef, à l’origine de programmes cultes comme « Nulle part ailleurs », « Les Guignols » ou « Groland », a-t-il assuré, évoquant « des gens extrêmement bienveillants, drôles, clients ».

« C’est très étrange mais c’est comme ça, donc oui », TF1 peut être qualifiée de « nouveau Canal+ », a estimé Alain Chabat, qui s’attaquera par exemple aux conséquences environnementales de la Coupe du monde au Qatar, co-diffusée par TF1.

Lundi, l’émission a été suivie par un million de téléspectateurs – un chiffre plutôt décevant. Le lendemain, à la suite du match de l’équipe de France diffusé sur TF1, près de 1,6 million de téléspectateurs ont pu rire avec Alain Chabat, Jamel Debbouze, Charlotte Gainsbourg, Orelsan et son frère Clément, Dominique Farrugia et Pierre Richard.

Quand l’acteur évoquait son rapport à la religion

Il y a quelques années, à plusieurs reprises, Alain Chabat, homme discret qui n’accorde que peu d’interviews, avait évoqué avec les médias son rapport à sa judéité et au judaïsme.

Né dans une famille juive d’Oran en 1958, il est arrivé en France avec ses proches durant son enfance.

En 2017, au magazine Psychologies, il avait déclaré que, s’il se « sentait Juif », il n’avait eu « aucune éducation religieuse ». « Je le regrette un peu aujourd’hui, parce que la culture ou le folklore peuvent être intéressants, quelle que soit la religion », a-t-il dit.

« En revanche, avoir les réponses ne m’intéresse pas du tout, je ne veux que les questions. Pour ça, chez les Juifs, on est servi : on répond à ta question par une autre question. Je comprends que ça fasse du bien d’avoir les réponses, mais je peux aussi bien croire à une pieuvre à moumoute verte qui guide ma vie et demander aux autres de respecter ma croyance… Tout le monde gravit la même montagne, mais sur un flanc différent. Celui qui est pénible, c’est celui qui pense que le seul bon chemin est le sien. J’ai envie de lui dire : ‘Laisse-moi tranquille’ », ajoutait-il.

En 2020, dans une autre interview, pour le magazine GQ, il répétait se « sentir Juif », tout en se disant « par nature réfractaire aux clans ». « Mais je ne me définirais pas ainsi [tel que Juif] », expliquait-il. « Prenez René Goscinny, l’un de mes maîtres. J’ai appris très tard qu’il était Juif. À l’époque, je connaissais très peu de choses de sa vie mais j’étais sensible aux valeurs que véhicule son œuvre. Ce n’est qu’après que j’ai fait le lien. Il n’y va pas en frontal, mais ça ne manque pas pour autant de points de vue. Comme lui, je déguise mes projets artistiques en objets de divertissement grand public mais j’y injecte au passage quelques convictions. »

En 1993, à l’époque des Nuls, il avait expliqué éviter les blagues sur la religion, cela causant trop de « problèmes ». Il citait notamment une fausse pub pour de « l’Hyper Glue 4 » qui « fait des miracles », montrant Jésus collé à une croix, « sans clou ni attache ».

Sur le plateau du « Burger Quiz » il y a quelques années, il avait néanmoins lancé un jeu intitulé « Juif, Arabe ou les deux ? », dans lequel les candidats devaient répondre à une série de questions avec les réponses « Juif », « Arabe » ou « les deux ». L’idée avait été vivement applaudie, notamment sur les réseaux sociaux. « Il n’y a que Chabat capable de proposer un questionnaire comme ça en 2018 sans être cloué au pilori ! Le talent », avait par exemple écrit un internaute.

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