Herzog rencontre des soldats dans les collines de Hébron et fait le point
Le président, qui condamne "un groupe minoritaire bruyant" qui nuit au mouvement pro-implantations et à Tsahal, affirme qu'il faut montrer aux extrémistes marginaux que "trop, c'est trop"
Le président Isaac Herzog a rencontré des soldats servant dans les collines de Hébron et a condamné « un groupe minoritaire bruyant » qui nuit à la réputation du mouvement pro-implantations et de l’armée israélienne, a indiqué son bureau mercredi.
« Il est important pour moi, à cette occasion, d’apporter mon soutien au chef du Commandement du Centre, Yehuda Fox, qui traverse des jours difficiles en raison d’attaques personnelles flagrantes, insolentes et laides », a expliqué Herzog aux soldats.
« Tsahal fait tout – comme je le vois ici avec la Brigade Yehuda – tout pour protéger les résidents. Les habitants et l’armée ne font qu’un à bien des égards », a-t-il poursuivi.
« Il y a un groupe minoritaire bruyant qui cause des dommages terribles au mouvement pro-implantations et à Tsahal et il est extrêmement important que nous leur tenions tête et que nous leur fassions clairement comprendre que trop c’est trop. »
« Je voudrais soutenir le cabinet de guerre dirigé par le Premier ministre Netanyahu, ainsi que tous les membres du cabinet, pour leurs décisions pondérées et responsables », a-t-il ajouté.
L’organisation Yesh Din, qui s’oppose aux implantations et qui traque les violences des extrémistes juifs, avait indiqué début décembre avoir enregistré 242 attaques de ce type dans plus de 80 villes et villages depuis le 7 octobre.
Ces violences sont documentées par les cinq chercheurs de l’organisation qui, sur le terrain, interrogent des témoins ou des victimes de ces agressions, recevant parfois des informations de la part d’intermédiaires ayant assisté aux incidents, a dit Yonatan Kanonich, directeur de recherche au sein de l’organisation.
Kanonich affirme que la majorité de ces attaques ont été filmées et qu’il existe donc des vidéos attestant des faits même si, dans certains cas, les téléphones mobiles qui ont été utilisés par les Palestiniens pour enregistrer les images ont été cassés par leurs agresseurs.
Il a ajouté que malgré les informations portant sur une baisse des attaques anti-palestiniennes, ces dernières semaines, il y en a eu 17 la dernière semaine de novembre.
En outre, la police et l’administration civile avaient évacué et entamé la démolition d’un avant-poste illégal dans le sud des collines de Hébron, en Cisjordanie, au début du mois. Ce dernier avait été établi il y a quelques semaines par des éléments radicaux du mouvement pro-implantations.
L’avant-poste, appelé Mitzpe Kedem, composé de deux maisons rudimentaires, a été érigé à proximité de l’implantation d’Asael au lendemain des atrocités du 7 octobre.
Deux familles vivant dans l’avant-poste et un groupe de jeunes ont été évacués par la police et leurs biens ont été retirés des maisons avant qu’elles ne soient démolies.
Sur la vidéo de l’évacuation des habitants des implantations, on peut entendre l’une des résidentes insulter l’un des membres du personnel de l’Administration civile, qu’elle qualifie « d’Arabe », en ces termes : « Profitez, profitez, vous Arabes qui détruisez les maisons des Juifs ! Quand allez-vous nous assassiner aussi ? Que vos noms soient effacés, regardez comme cela l’amuse. »
Le ministre des Finances Betzalel Smotrich, chef du parti ultra-nationaliste HaTzionout HaDatit, avait écrit au général de division Ghassan Alian, chef du COGAT (Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires palestiniens) du ministère de la Défense, pour exiger l’arrêt des démolitions jusqu’à ce qu’il puisse en discuter avec le ministre de la Défense Yoav Gallant, conformément aux accords de coalition.
Alian et Fox n’ont toutefois pas répondu à la demande de Smotrich, dans la mesure où les forces de sécurité avaient procédé à la démolition de l’avant-poste.
Plusieurs pays, dont la France, ont annoncé des sanctions à l’égard des résidents israéliens violents.