Heurts à Gondar, en Éthiopie : Les Israéliens priés de se mettre à l’abri
Eli Cohen est en contact avec 50 ressortissants israéliens et 60 autres personnes éligibles à la citoyenneté dans la ville éthiopienne, alors que l'état d'urgence a été déclaré

Le ministère des Affaires étrangères a exhorté vendredi les Israéliens vivant dans la ville de Gondar, dans le nord de l’Éthiopie, à s’abriter sur place, alors que le Conseil des ministres éthiopien a déclaré l’état d’urgence dans la région environnante après que les autorités ont demandé de l’aide face à l’intensification des affrontements entre les forces régionales et l’armée.
Cette semaine, des habitants ont signalé des combats dans la région d’Amhara, des miliciens ayant attaqué des unités de l’armée et des manifestants ayant bloqué des routes. Les vols à destination de Gondar et d’une autre ville touristique populaire, Lalibela, ont été suspendus. Le réseau internet est perturbé.
Dans un avis aux voyageurs, le ministère a appelé les Israéliens se trouvant à Gondar à rester dans des lieux sûrs et à essayer de maintenir le contact avec l’ambassade à Addis Abeba, tout en précisant que ceux qui envisagent de se rendre prochainement à Gondar ou ailleurs en Éthiopie devraient reconsidérer leurs projets. Il a également déconseillé tout voyage dans la région d’Amhara.
Le ministère a indiqué qu’il était en contact avec 50 ressortissants israéliens à Gondar, ainsi qu’avec 60 autres personnes pouvant prétendre à la citoyenneté israélienne.
« J’appelle les Israéliens qui se trouvent dans la région à rester en lieu sûr », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, dans un communiqué.
Il a ajouté que l’ambassade d’Israël travaillait avec le gouvernement éthiopien et d’autres missions diplomatiques « pour examiner quand et comment il sera possible de quitter la région ».
La deuxième région la plus peuplée d’Éthiopie est en proie à l’instabilité depuis le mois d’avril, lorsque les autorités fédérales ont décidé de désarmer les forces de sécurité d’Amhara après la fin de la guerre dévastatrice qui a duré deux ans dans la région voisine du Tigré. L’année dernière, les autorités ont également tenté de démanteler la milice informelle amhara connue sous le nom de Fano.
L’état d’urgence interdit plusieurs activités, notamment les manifestations. Les contrevenants risquent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. Le décret autorise également les autorités à détenir des suspects sans décision de justice, à effectuer des perquisitions et à imposer des couvre-feux.
Le décret précise que ces pouvoirs s’appliquent à la région d’Amhara, mais qu’ils peuvent être étendus à d’autres parties de l’Éthiopie si cela s’avère nécessaire.