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Hollande promet en Irak plus d’aide militaire

Le président français est le premier chef d'Etat étranger à se rendre à Bagdad depuis le début de l'offensive de l'EI

Le président François Hollande en conférence de presse, à Paris le 3 février 2014 
(Crédit : AFP/Archives/Patrick Kovarik)
Le président François Hollande en conférence de presse, à Paris le 3 février 2014 (Crédit : AFP/Archives/Patrick Kovarik)

Le président français François Hollande a promis vendredi à Bagdad d’aider « encore davantage militairement » l’Irak, en plein efforts internationaux pour tenter de défaire les djihadistes de l’Etat islamique (EI) responsables d’atrocités dans ce pays et en Syrie.

Dans le même temps, le secrétaire d’Etat John Kerry poursuivait sa mission à Ankara après avoir obtenu de dix pays arabes leur engagement, y compris éventuellement militaire, à lutter contre ce groupe extrémiste sunnite, dans le cadre d’une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Samedi, il sera au Caire.

Hollande, qui a rencontré le président Fouad Massoum et le Premier ministre Haïdar al-Abadi, est le premier chef d’Etat étranger à se rendre à Bagdad depuis le début le 9 juin de l’offensive de l’EI qui a pris de larges pans de territoires en Irak après avoir fait de même en Syrie voisine depuis 2013.

« Je suis venu ici à Bagdad pour dire la disponibilité de la France pour aider encore davantage militairement l’Irak », a dit Hollande, après avoir exprimé le « soutien » de la France au gouvernement irakien qui « a pu rassembler l’ensemble des composantes du peuple irakien ».

Alors que Abadi a insisté sur l’importance du soutien aérien pour l’aider face aux jihadistes, le président français a dit avoir « entendu (sa) demande » et travailler « avec nos alliés sur un certain nombre d’hypothèses ».

La France fournit depuis août des armes aux forces kurdes qui luttent contre l’EI dans le nord de l’Irak. Elle s’était dite prête à utiliser ses bombardiers en Irak « si nécessaire » dans le cadre de la stratégie définie mercredi par le président américain Barack Obama pour « détruire » ce groupe.

– ‘ Menace globale’ –

La « menace globale (représentée par l’EI) appelle une réponse globale », a souligné Hollande, en précisant que la conférence internationale sur l’Irak prévue lundi à Paris avait pour objectif de coordonner les « actions » « contre ce groupe terroriste ».

Selon l’agence américaine du renseignement (CIA), l’EI compte « entre 20 000 et 31 500 » combattants en Syrie et en Irak, dont une partie sont recrutés à l’étranger.

Hollande devait ensuite se rendre à Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan (nord), pour livrer de l’aide humanitaire et visiter un camp de déplacés.

Des centaines de milliers d’Irakiens, en grande majorité des minorités chrétienne et yazidie, avaient pris la fuite devant la progression des jihadistes accusés de crimes contre l’Humanité par l’ONU.

Onze ans après avoir refusé de suivre Washington et Londres dans l’invasion de l’Irak, la France tente de revenir sur le devant de la scène dans ce pays avec lequel elle a entretenu des liens historiques forts mais ambigus sous le régime de Saddam Hussein renversé en 2003.

Dans le cadre de sa stratégie, Obama a précisé mercredi qu’il étendrait la campagne aérienne contre l’EI en Irak qui s’est avérée déterminante dans la reprise par l’armée de positions jihadistes, et qu’il était prêt à lancer des frappes en Syrie.

Il a aussi annoncé son intention de renforcer l’armée irakienne et d’accroître l’aide militaire aux rebelles syriens qui combattent tant le régime de Bachar al-Assad que l’EI.

– Base aérienne à Erbil –

Les Etats-Unis entendent également renforcer leurs bases dans le Golfe et accroître « les vols de surveillance », selon un responsable. Le Pentagone va commencer à baser une partie de ses avions à Erbil.

Au total, 1 600 militaires américains seront déployés en Irak pour apporter un appui aux forces irakiennes en termes d’équipements, de formation et de renseignements.

L’objectif est « d’affaiblir, et, à terme, détruire l’EI », a dit le président américain.

L’engagement militaire américain contre l’EI est un tournant pour Obama, élu sur sa volonté de tourner la page d’une décennie de guerres en Irak et en Afghanistan. Mais il a été acculé à agir face aux atrocités commises par l’EI qui a décapité deux journalistes américains enlevés en Syrie, outre ses multiples exactions dans les régions sous son contrôle – exécutions, viols, persécutions.

En Europe, l’Allemagne a annoncé l’interdiction des activités de soutien ou de promotion de l’EI sur son territoire, après avoir exclu de participer à des frappes en Syrie, alors que le Premier ministre britannique David Cameron a dit ne « rien » exclure.

La Turquie a, elle, refusé de participer aux opérations armées, se concentrant sur l’humanitaire.

En Syrie, le régime, appuyé par la Russie, a mis en garde contre le lancement de frappes sur son territoire sans son accord, estimant qu’il aurait dû être associé aux efforts internationaux contre l’EI.

Les Etats-Unis, qui considèrent comme illégitime le régime de Bachar al-Assad, ont annoncé leur intention de verser 500 millions de dollars supplémentaires d’aide humanitaire aux victimes du conflit syrien qui a fait plus de 191 000 morts depuis 2011, selon l’ONU.

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