Howard Kohr, qui a longtemps dirigé l’AIPAC, prendra sa retraite à la fin de l’année
À la tête du groupe pendant 5 mandats présidentiels américains et 11 élections israéliennes, il a contribué considérablement au renforcement des relations américano-israéliennes
Howard Kohr, le PDG qui dirige le puissant American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) depuis 1996, devrait prendre sa retraite d’ici la fin de l’année.
Sous la direction d’Howard Kohr, l’AIPAC a traversé cinq mandats présidentiels américains et plus de dix élections israéliennes. Au cours de cette période, son budget et son personnel ont considérablement augmenté, devenant l’un des lobbys les plus connus et les plus puissants de Washington. Pendant son mandat, l’aide militaire américaine à Israël est passée à 3,8 milliards de dollars par an, et l’AIPAC a joué un rôle de premier plan dans l’adoption des sanctions contre l’Iran. Lors du dernier cycle électoral, 98 % des candidats soutenus par son PAC éponyme ont remporté leur course.
Avant le début de la pandémie, la conférence annuelle du lobby attirait jusqu’à 18 000 personnes dans la capitale du pays – le plus grand rassemblement juif de l’année. Le dernier jour de la conférence, des délégations de militants fidèles présentaient un programme de lobbying en trois points à leurs représentants au Capitole. Ces points étaient souvent discutés au Capitole quelques semaines plus tard pour être adoptés.
Les années Kohr ont également été marquées par des controverses, en particulier les dernières qui ont vu éclater un scandale d’espionnage où deux anciens employés de l’AIPAC ont fini par être blanchis, une bataille acharnée avec le président américain Barack Obama au sujet de l’accord sur le nucléaire iranien, qui a fini par être adopté malgré les objections de l’AIPAC, et le lancement de comités d’action politique visant en partie à endiguer la montée des démocrates progressistes ouvertement critiques à l’égard d’Israël. Les actions de l’AIPAC ont été menées au prix d’une hostilité croissante de la part des démocrates progressistes. Depuis 2020, il n’a plus organisé de grande conférence nationale.
« Grâce à votre soutien, Richard Fishman (z’l) et moi-même avons passé notre carrière à faire progresser notre mission commune et à veiller à ce que l’AIPAC soit toujours en mesure de renforcer et de développer les relations entre les États-Unis et Israël », a indiqué Kohr dans un e-mail adressé au conseil d’administration de l’AIPAC, annonçant ses projets et faisant référence à Fishman, son codirecteur général et frère d’armes au sein du lobby, qui est décédé de manière inattendue à la fin du mois d’octobre.
Selon des personnes bien informées, Kohr, 68 ans, avait depuis longtemps planifié de prendre sa retraite à la fin de l’année et avait prévu d’annoncer son départ en octobre dernier, aux côtés de M. Fishman. Mais l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, la guerre qui s’en est suivie et la mort de M. Fishman ont conduit Kohr à retarder l’annonce.
L’annonce intervient pendant une année d’élection présidentielle et une campagne acrimonieuse entre le président américain Joe Biden et l’ancien président Donald Trump. Elle intervient également près de six mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, à un moment où Israël fait l’objet de critiques de plus en plus virulentes de la part des progressistes et de l’administration Biden, pour sa campagne militaire dans la bande de Gaza. Trump, qui s’est engagé à soutenir Israël, l’a récemment mis en garde dans une interview : « Faites très attention, car vous êtes en train de perdre une grande partie du monde. »