Imagindairy obtient l’autorisation de vendre un substitut de lait animal en Israël
La start-up veut s'associer à des entreprises foodtech pour produire des produits laitiers tels que du fromage, des yaourts et des crèmes glacées à base de sa protéine non animale
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Israël a accordé à la start-up locale de technologie alimentaire – ou foodtech – Imagindairy Ltd. l’autorisation de commercialiser et de vendre aux consommateurs ses protéines non animales, utilisées dans la production de produits laitiers tels que le lait, le fromage et les yaourts.
Imagindairy est la deuxième entreprise, après l’israélienne Remilk, à obtenir du ministère de la Santé l’autorisation d’utiliser en toute sécurité ses protéines de lactosérum exemptes d’animaux dans la production de produits laitiers. Cette autorisation ouvre la voie à la vente de produits laitiers tels que le fromage frais, la crème glacée et le yaourt fabriqués avec les protéines de lactosérum de culture d’Imagindairy en collaboration avec les fabricants de produits alimentaires.
Début janvier, Imagindairy a obtenu l’autorisation réglementaire de la Food and Drug Administration (FDA) américaine pour commercialiser et vendre ses protéines de lactosérum exemptes d’animaux aux fabricants de produits alimentaires aux États-Unis.
Fondée en 2020 par Afergan, le Dr. Arie Abo et le Pr. Tamir Tuller, Imagindairy a développé une technologie de fermentation de précision qui apprend aux micro-organismes tels que la levure ou les champignons à produire des protéines de lait qui, selon la start-up, sont identiques à celles du lait de vache en ce sens qu’elles ont le même goût, la même texture, la même fonctionnalité et la même valeur nutritionnelle, tout en étant exemptes d’hormones.
« L’autorisation de commercialiser nos produits en Israël représente une étape importante pour l’entreprise, car elle démontre la sécurité de nos protéines laitières de qualité », a déclaré Afergan.
« Nous sommes ravis de commercialiser nos produits sur le marché israélien et d’offrir aux consommateurs une expérience laitière saine et de qualité, sans recours aux animaux. »
« Cette approbation… nous permet de continuer à développer des solutions durables, un sujet qui devient de plus en plus important dans l’agenda public, étant donné le besoin d’Israël en matière de sécurité alimentaire pour assurer un approvisionnement alimentaire continu et indépendant à ses résidents », a-t-il ajouté.
Afergan avait déclaré l’année dernière au Times of Israel que la start-up prévoyait de lancer des produits en Israël avec le groupe Strauss, une fois qu’elle aurait obtenu les autorisations réglementaires nécessaires des autorités sanitaires locales.
En mai 2023, le géant français des produits laitiers Danone avait réalisé un investissement stratégique dans Imagindairy, qui, selon la start-up, visait à ouvrir la voie à une collaboration sur le développement de produits laitiers sans produits d’origine animale.
La technologie de fermentation de précision, qui repose sur quinze ans de recherche menée par Tuller, professeur à l’Université de Tel Aviv, recrée des versions sans produit d’origine animale des protéines de lactosérum et de caséine qui peuvent être utilisées pour produire n’importe quel duplicata de lait. Les protéines de lactosérum sont les éléments de base pour le développement d’une gamme complète de produits non laitiers qui imitent les produits laitiers avec la même quantité de protéines et de matières grasses que le lait de vache, mais sans cholestérol ni lactose.
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La start-up située à Yokneam est composée d’une équipe multidisciplinaire de 30 experts en microbiologie, en systèmes informatiques et en biotechnologie, avec le soutien de The Kitchen FoodTech hub, basé en Israël. Elle est soutenue par des investisseurs tels que Target Global, Strauss Group, Emerald Technology Ventures, Green Circle Foodtech Ventures, Collaborative Fund et New Climate Ventures.
Un certain nombre d’entreprises actives dans le domaine des produits laitiers de substitution à base de protéines de lait utilisent la technologie de fermentation de précision, comme la start-up israélienne Remilk, qui affirme avoir mis au point des protéines de lait chimiquement identiques à celles du lait et des produits laitiers issus des vaches.
Pigmentum a, quant à elle, mis au point une technologie permettant de convertir la production de composants d’origine animale en composants d’origine végétale. Sa technologie de plantes génétiquement modifiées (GM) est en mesure de créer des protéines de lait à partir de laitues – des protéines qui sont identiques à celles du lait et qui peuvent être utilisées pour fabriquer du fromage.
En 2022, le gouvernement a déclaré que la foodtech était l’une des cinq nouvelles priorités nationales pour lesquelles des investissements importants seront réalisés au cours des cinq prochaines années.