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Une firme israélienne et une filiale de Veolia lancent des pots pour plantes biodégradables

Bioplasmar assure pouvoir prédire combien de temps dureront ses pots, composés de compost, avant de se dégrader dans le sol et de l'enrichir

Des géraniums élevés dans les pots biodégradables de Bioplasmar. (Crédit : Zamir Eldar, Paris, 5 février 2017)
Des géraniums élevés dans les pots biodégradables de Bioplasmar. (Crédit : Zamir Eldar, Paris, 5 février 2017)

Une entreprise israélienne fabriquant des pots pour plantes à partir de compost envisage de produire, à l’avenir, une large gamme de produits, actuellement faits à base de matériaux nocifs pour l’environnement, comme le plastique ou le polystyrène.

Bioplasmar produit actuellement des pots pour plantes à base de compost à Poitiers, en France, et est en train de se developper en Allemagne.

En plus des pots, elle a déjà testé des coupelles à usage unique à base de compost et, selon son PDG Zamir Eldar, on lui a demandé de produire des équipements pour serres, toujours à base de compost.

La principale innovation de Bioplasmar réside dans la façon dont il combine le compost avec un mélange de colles naturelles (telles que des résines et des amidons) et d’autres additifs qui lui permettent de contrôler la vitesse à laquelle les pots restent fermes avant de se décomposer dans le sol.

« Personne d’autre ne sait comment contrôler ce phénomène », affirme Eldar.

Plus le pourcentage de colles est élevé, plus la dégradation est lente, ce qui est interessant pour de grands pots abritant de jeunes arbres, par exemple. L’arbre pourra ainsi être maintenu un an en serre humide avant d’être planté, avec son pot, en pleine terre.

Pots de plantes moulés par injection de Bioplasmar, 5 janvier 2023. (Crédit : Martin Ubl)

À Poitiers, Bioplasmar s’est associé à SEDE, filiale de Veolia, société française de gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie, pour fabriquer chaque année quatre millions de pots pour plantes à base de compost, de 10,5 et 13 centimètres diamètre.

Veolia collecte les déchets organiques municipaux et les transforme en compost.

Bioplasmar prend le matériau pas totalement décomposé – comme des morceaux de branches –, qui n’est d’aucune utilité pour Veolia, et le comprime pour fabriquer les pots, ensuite vendus à des mairies, des jardineries, des pépinières…

Des pots de bioplasmar vendus avec des herbes aromatiques dans une jardinerie à Amiens, en France, le 13 mai 2021. (Crédit : Zamir Eldar)

La société est en train d’édifier sa première usine en Allemagne, près de Nuremberg, où elle utilisera le moulage par injection pour produire des pots plus légers et plus grands.

Dans les deux pays, les sites de compostage sont situés à proximité des installations de production de Bioplasmar, ce qui réduit les émissions de carbone liées au transport et contribue à une économie locale circulaire, où les déchets d’une personne deviennent la ressource d’une autre.

Le PDG de Bioplasmar, Zamir Eldar. (Avec la permission de Zamir Eldar)

Plus de 20 milliards de pots pour plantes sont fabriqués chaque année dans le monde, à des coûts peu élevés, mais qui génèrent d’importantes émissions de carbone au moment de la production et du rejet sous forme de déchets.

L’analyse du cycle de vie du Bioplasmar, couvrant toute la durée de vie d’un pot de 10,5 centimètres de diamètre fabriqué par compression, montre qu’il occasionne l’émission de 246 grammes de dioxyde de carbone contre 571 pour son homologue en plastique.

Plus de la moitié du CO₂ émis par le pot de compost est libéré une fois le pot mis en terre, par les micro-organismes qui aident la matière organique à se décomposer.

Une partie de ce CO₂ serait réabsorbée au cours de la photosynthèse de la plante qui pousse dans le pot.

Eldar explique que, si les pots en plastique sont peu coûteux à produire (bien que les coûts augmentent en raison des coûts de l’énergie et de la chaîne d’approvisionnement), l’argent devait être dépensé soit pour recycler, soit pour enterrer les pots dans des décharges après utilisation. Les coûts indirects des dommages environnementaux doivent être pris en compte, insiste-t-il.

Boaz Havivian, qui dirige la ferme biologique Havivian près d’Ashkelon, dans la plaine côtière du sud, examine les racines d’une plante cultivée dans un pot Bioplasmar, le 16 février 2023. (Crédit : Zamir Eldar)

Les pots de Bioplasmar, quant à eux, se désintègrent dans le sol, ce qui économise des heures de main-d’œuvre pour sortir les plantes des pots avant de les mettre en pleine terre.

La protection et les engrais naturels présents dans les pots permettent également une croissance plus rapide, ajoute Eldar, car les racines des plantes ne sont pas soumises au choc du transfert – qui peut les arracher – hors des pots à un stade précoce de leur développement.

Les producteurs pourraient ainsi faire des économies sur les engrais artificiels et les pesticides, et replanter les jeunes plants plus rapidement en pleine terre.

Les pots Bioplasmar coûtent environ quatre fois plus cher que leurs équivalents en plastique (un pack de 10 sera bientôt disponible sur le site de So Ethic à 14,90 euros, frais de port non compris).

L’objectif de l’entreprise est de ramener le coût d’un pot de 10,5 centimètres de diamètre à environ 20 centimes d’euro (80 agorot NIS).

Interrogé sur la raison de l’absence de Bioplasmar sur le marché israélien, Eldar répond qu’il s’agit d’un petit marché, encore (très) à la traîne sur les questions d’environnement par rapport à l’Europe. En outre, la réglementation européenne et les subventions publiques lui paraissent plus développées en Europe, et les prêts et incitations fiscales, plus généreux.

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