Interception d’armes chimiques nord-coréennes à destination de la Syrie
Un rapport confidentiel des Nations unies sur les sanctions indique que les cargaisons interceptées font partie d'un accord sur l'armement conclu entre Damas et Pyongyang
Deux cargaisons d’armes chimiques de Corée du Nord à destination de la Syrie auraient été interceptées par des états membres des Nations unies ces six derniers mois.
Ces cargaisons, qui devaient être livrées à l’agence gouvernementale syrienne chargée du programme des armes nucléaires, ont été détaillées dans un rapport confidentiel de l’ONU sur les violations des sanctions de la Corée du Nord soumis au Conseil de sécurité au début du mois, selon un article publié lundi par Reuters.
« La commission enquête sur des produits chimiques interdits, des missiles balistiques et une coopération sur l’armement conventionnel entre la Syrie et la Corée du Nord », a déclaré un panel d’experts de l’ONU indépendant dans leur rapport de 37 pages.
« Deux états membres ont intercepté des cargaisons à destination de la Syrie », ont indiqué les experts, ajoutant qu’un autre état membre avait informé la commission qu’il pensait que le trafic d’armes s’inscrivait dans un contrat entre Damas et le premier marchand d’arme nord-coréen, sujet à des sanctions internationales depuis 2009.
« Les destinataires étaient des entités syriennes désignées par l’Union européenne et les Etats-Unis comme des sociétés de façades pour le Centre de recherche et des études scientifiques de Syrie (SSRC), une instance syrienne, identifiée par la commission comme coopérant avec KOMID dans des transports interdits par le passé », ont expliqué les experts dans leur rapport à l’intention du Conseil de sécurité.
Des analystes occidentaux et des services de renseignements estiment que le SSRC est responsable de la recherche et du développement du nucléaire syrien, des armes chimiques, et notamment de sa technologie en matière de missiles.
Ni Pyongyang, ni Damas n’ont répondu aux demandes de commentaires de Reuters.