Iran: demande d’un nouveau procès pour un Irano-suédois menacé d’exécution
Ahmedreza Djalali est accusé d'avoir transmis à Israël des informations sur deux responsables du programme nucléaire iranien et devait être exécuté la semaine dernière
La défense d’un universitaire irano-suédois accusé d’espionnage et menacé d’exécution en Iran, a récemment demandé auprès de l’Autorité judiciaire un nouveau procès pour Ahmedreza Djalali, a indiqué dimanche à l’AFP son avocate Helaleh Moussavian.
M. Djalali, un chercheur en médecine d’urgence âgé de 50 ans, a été arrêté lors d’une visite en Iran en 2016 avant d’être jugé et condamné à mort en 2017.
Il est accusé d’avoir transmis à Israël, ennemi juré de la République islamique, des informations sur deux responsables du programme nucléaire iranien, ce qui aurait permis leur assassinat entre 2010 et 2012.
« Nous avons demandé un nouveau procès auprès de l’Autorité judiciaire il y a quelques jours », a indiqué Me Moussavian.
« Nous avons fourni la preuve que notre client n’a joué aucun rôle dans l’identification des martyrs nucléaires », a-t-elle ajouté.
M. Djalali avait assuré avoir été condamné en raison de son refus d’espionner pour le compte de l’Iran lorsqu’il travaillait en Europe.
Le 4 mai, un média local avait indiqué que l’universitaire serait exécuté au plus tard le 21 mai.
Toutefois, le porte-parole des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, avait indiqué lundi dernier que son pays pourrait repousser l’exécution prévue du chercheur, tout en assurant que la « condamnation de M. Djalali [était] définitive ».
« Légalement, l’exécution de la peine de mort doit être notifiée à l’avocat à l’avance. Jusqu’à présent, cela ne s’est pas produit », a assuré l’avocate Me Moussavian, précisant cependant que « la peine de (son) client était toujours valide et les circonstances n’ont pas changé ».
Le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies avait appelé mardi Téhéran à suspendre cette exécution, et demandé la révocation de la condamnation.
Samedi, l’épouse de M. Djalali avait appelé l’Union européenne à agir pour permettre la libération de son mari.
La Suède avait accordé à l’universitaire la nationalité suédoise en février 2018, pendant sa détention.