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Plus de 50 morts dans une bousculade lors des funérailles de Soleimani

La bousculade a fait "plus de 50 morts", a indiqué selon un nouveau bilan le chef de l'Institut médico-légal de la ville de Kerman, Abbas Amian, cité par des médias iraniens

Des Iraniens se rassemblent pour l'enterrement du général Qasem Soleimani tué par les forces américaines, dans sa ville natale de Kerman, le 7 janvier 2020. (Crédit : Atta KENARE / AFP)
Des Iraniens se rassemblent pour l'enterrement du général Qasem Soleimani tué par les forces américaines, dans sa ville natale de Kerman, le 7 janvier 2020. (Crédit : Atta KENARE / AFP)

Une bousculade a fait mardi plus de 50 morts lors des funérailles du général iranien Qassem Soleimani dans le sud-est de l’Iran où une foule réclamait vengeance aux cris de « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël », pendant l’hommage au militaire tué en Irak par une frappe américaine.

La bousculade a fait « plus de 50 morts », a indiqué selon un nouveau bilan le chef de l’Institut médico-légal de la ville de Kerman, Abbas Amian, cité par des médias iraniens.

L’agence semi-officielle Isna, citant le chef des secours de la ville Mohammad Sabéri, indique pour sa part que 212 personnes ont été également blessées dans le drame, « dont un petit nombre » est dans un « état grave ».

À l’hôpital Bahonar, dans le centre-ville, des hommes et des femmes se pressaient pour lire une liste des noms des victimes affichée dans le hall.

En début de soirée, la télévision d’Etat Iran Press a commencé une diffusion en direct depuis le cimetière des martyrs de la ville où Soleimani doit être enterré.

Plus tôt, le centre de Kerman, ville natale du général, avait été envahie par une marée humaine semblable à celles ayant déferlé dimanche et lundi à Téhéran et dans les autres villes où les cercueils de Soleimani et de ses compagnons d’armes tués avec lui ont transité pour un hommage populaire.

Chef de la Force Al-Qods, unité d’élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution (l’armée idéologique iranienne), Soleimani était l’architecte de la stratégie de l’Iran au Moyen-Orient.

Il a été tué vendredi par une frappe de drone américain devant l’aéroport de Bagdad.

Des Iraniens se rassemblent pour l’enterrement du général Qasem Soleimani tué par les forces américaines, dans sa ville natale de Kerman, le 7 janvier 2020. (Crédit : Atta KENARE / AFP)

« Plus puissant »

Le processus « d’expulsion des Etats-Unis de la région a commencé », a lancé à la foule de Kerman le général de division Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la Révolution.

« Nous allons nous venger (…) S’ils (frappent de nouveau) nous mettrons le feu à ce qu’ils adorent », a-t-il dit sur un ton énigmatique. « Eux-mêmes savent bien de quels lieux je parle. »

Le Parlement iranien a pour sa part adopté mardi en urgence une loi classant toutes les forces armées américaines comme « terroristes » après l’assassinat de Soleimani.

« Le martyr Qassem Soleimani est plus puissant et vivant maintenant qu’il est mort », et « plus dangereux pour l’ennemi », a assuré le chef des Gardiens devant les cercueils du général et de son bras droit, le général de brigade Hossein Pourjafari, exposés parmi des gerbes de fleurs sur la place Azadi de Kerman.

Elevé à titre posthume au grade de général de corps d’armée, inusité depuis des années en Iran, Soleimani est largement considéré dans son pays comme un héros pour le combat qu’il a mené contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.

À Kerman, les Iraniens ont attendu toute la nuit sur les lieux pour assister aux funérailles.

Soleimani « était aimé non pas simplement à Kerman ou en Iran, mais dans le monde entier », assure à l’AFP Hemmat Dehghan.

« Le monde entier, les musulmans, les chiites, l’Irak, la Syrie, l’Afghanistan et tout particulièrement l’Iran, tous lui doivent beaucoup pour leur sécurité », ajoute cet ancien combattant de 56 ans, affirmant être venu de Chiraz, à plus de 500 km.

Depuis l’assassinat de Soleimani, la communauté internationale redoute une nouvelle déflagration majeure au Moyen-Orient.

« Aujourd’hui ou demain »

Alors que les principaux dirigeants civils, religieux et militaires iraniens annoncent une vengeance terrible, les appels à la « désescalade » se multiplient de par le monde.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, qui devait assister jeudi à une réunion du Conseil de sécurité à l’ONU, à New York, a indiqué avoir été informé par le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres que les Etats-Unis lui avaient refusé son visa.

Et les ministres français, allemand, italien, britannique des Affaires étrangères se réunissent mardi à Bruxelles pour évoquer les conséquences de l’élimination de Soleimani.

Dans cette situation extrêmement tendue, les Etats-Unis ont créé la confusion lundi en transmettant par erreur aux autorités irakiennes une lettre annonçant des préparatifs en vue du retrait de leur soldats déployés en Irak.

La lettre faisait référence à un vote dimanche du Parlement irakien exhortant le gouvernement à expulser les troupes étrangères d’Irak après la colère provoquée dans ce pays par la frappe ayant tué le général Soleimani.

Mais le ministre de la Défense américain Mark Esper l’a assuré dans une mise au point devant la presse : « Aucune décision n’a été prise de quitter l’Irak. Point. »

En attendant, une faction pro-Iran a affirmé mardi à Bagdad que les groupes armés irakiens pro-Iran allaient unir leurs rangs « aujourd’hui ou demain » pour lutter contre la présence américaine dans la région.

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