Israël devrait augmenter les amendes COVID et limiter les déplacements aériens
Les voyageurs entrant au sein de l'Etat juif devront montrer des tests négatifs avant l'embarquement, les caisses de santé commencent à vacciner les 16-18 ans
Israël devrait adopter de nouvelles mesures pour tenter d’entraver la propagation des infections à la COVID-19, notamment en augmentant les amendes à l’encontre des Israéliens qui contreviennent aux directives et en revoyant également à la hausse les limitations sur les vols internationaux, selon un reportage diffusé vendredi soir.
Selon la Treizième chaîne, le gouvernement devrait approuver la hausse des amendes distribuées aux Israéliens qui défient la règlementation sanitaire : l’amende pour les entreprises qui ouvrent en défiance des mesures adoptées va être multipliée par deux, passant de 5 000 shekels à 10 000 shekels. Les amendes pour les institutions d’éducation qui ouvrent illégalement ou pour réprimer les mariages et les fêtes organisées en violation des règles, seront de 20 000 shekels, a noté le reportage.
De plus, dès dimanche, les voyageurs en provenance de l’étranger ne seront plus autorisés à entrer dans le pays sans un test négatif à la COVID-19 qui devra préalablement être réalisé dans les 72 heures précédant le vol. Actuellement, les voyageurs ne sont pas obligés de se faire tester lorsqu’ils embarquent à bord d’un avion à destination de l’Etat juif, mais ils doivent se mettre en quarantaine à leur arrivée.
Les nouveaux arrivants dans le pays auront aussi l’option de se faire tester à l’aéroport, après l’atterrissage, pour pouvoir raccourcir leur période de mise à l’isolement à seulement dix jours.
Les lignes de transport aérien à l’aéroport Ben-Gurion ont reçu pour instruction de ne pas laisser monter les passagers dans des vols au départ de l’Etat juif s’ils n’ont pas de tests négatifs valides en leur possession, a fait savoir le reportage.
La chaîne a par ailleurs indiqué que le gouvernement réfléchissait à mettre un terme aux liaisons aériennes provenant de secteurs considérés comme à haut-risque, comme c’est le cas, par exemple, des Emirats arabes unis, avec lesquels Jérusalem a récemment noué des liens diplomatiques officielles.
Le Danemark a suspendu vendredi l’ensemble du trafic aérien commercial en provenance des Emirats pour cinq jours, inquiet que les tests de dépistage à la COVID-19 réalisés avant l’embarquement ne soient pas suffisamment rigoureux. Les EAU ont indiqué être en contact avec les autorités danoises pour « réexaminer clairement en détail » toutes ces inquiétudes.
Pour leur part, les caisses d’assurance-maladie israéliennes ont expliqué qu’à compter de samedi soir, les Israéliens âgés de 16 à 18 ans pourraient prendre rendez-vous pour se faire vacciner – avec l’approbation expresse de leurs parents. L’Etat juif vaccine actuellement les citoyens âgés de 40 ans et plus.
La vaccination des adolescents a pour objectif de leur permettre de retourner dans les écoles et de passer l’examen du « bagrut » à la date prévue.
Le ministère de la Santé a fait savoir, vendredi, que le nombre quotidien d’infections au coronavirus avait encore baissé par rapport à la veille, alors que la pire vague de l’épidémie semble enfin s’apaiser dans le pays après des semaines de confinement strict.
Un nombre record de 223 560 doses de vaccin ont été administrées jeudi, alors qu’Israël avance encore dans sa campagne nationale de vaccination massive. Selon les chiffres émis par le ministère, 2 522 178 personnes ont reçu la première dose de vaccin et 973 494 personnes ont d’ores et déjà bénéficié de la deuxième dose.
Israël est à la tête du classement international concernant le nombre de vaccinations par tête, selon Our World in Data, qui dépend de l’université d’Oxford.
Pour encourager l’immunisation face à la maladie, le gouvernement prévoit de distribuer des « passeports verts ». Ces derniers permettront à toutes les personnes vaccinées ou ayant guéri de la COVID-19 de se rendre à d’importants rassemblements et dans les lieux culturels. Elles seront aussi dispensées de quarantaine.
Les responsables de la Santé ont attribué une grande part de la recrudescence récente des infections à ces variants, et en particulier à une souche détectée initialement au Royaume-Uni. La cheffe de la division de santé publique, au sein du ministère de la Santé, a estimé que ce variant risquait d’être à l’origine du développement de formes graves de la COVID-19 chez les femmes enceintes.
Les variants seraient plus infectieux – même s’ils ne sont pas considérés comme plus meurtriers. Le scientifique en chef du ministère de la Santé britannique a expliqué, vendredi, que le variant présentait un risque mortel légèrement plus élevé que la souche originale – même s’il a noté le caractère incertain de ces données.
Patrick Vallance a indiqué lors d’une conférence de presse que pour les personnes âgées de soixante ans et plus présentant la version originale du virus, « le risque moyen est que pour mille personnes touchées par le coronavirus, dix peuvent malheureusement mourir. Avec le nouveau variant, pour mille personnes infectées, 13 ou 14 personnes sont susceptibles de succomber à la COVID-19 ».
Il a indiqué qu’il était de plus en plus convaincu que le variant était plus transmissible que la souche originale de virus. Il a précisé qu’il semblait qu’il était entre 30 % et 40 % plus contaminant.
« Je ne pense pas que ce virus aille où que ce soit », a-t-il déclaré. « Il va être autour de nous pour toujours, très probablement ».
Interrogé sur ces informations, une éminente experte israélienne a expliqué que l’apparition dans le pays du variant britannique rendrait plus difficile l’objectif d’accéder à l’immunité de groupe.
La professeure Gili Regev du centre médical Sheba, de Ramat Gan, a dit devant les caméras de la Douzième chaîne qu’au lieu de réaliser l’immunité de groupe après avoir vacciné 60 % à 75 % de la population, l’Etat juif devrait dorénavant peut-être immuniser plus de 75 % des Israéliens, voire jusqu’à 90 %.
« Nous sommes loin de la fin de cette pandémie », a dit Regev, qui a noté qu’Israël mettait un terme à la première phase du combat contre la COVID-19.
Regev a déclaré que son hôpital avait noté une baisse « significative » des infections et une augmentation des anticorps chez ceux qui ont déjà reçu la deuxième dose de vaccin. Elle a prévu que l’impact sur le nombre de malades commencerait à être visible dans les semaines à venir.