Israël : les créations de start-up en déclin
Le directeur de l'Autorité israélienne de l'innovation a appelé l'Etat à "développer une réponse robuste" face à cette baisse
Israël a enregistré ces dernières années une baisse continue des créations de start-up, a indiqué mercredi l’Autorité israélienne de l’innovation, faisant part de ses préoccupations concernant le secteur des hautes technologies, qui vaut au pays son surnom de « start-up nation ».
L’Etat hébreu, connu pour son florilège de jeunes entreprises dans les secteurs de l’innovation, n’a vu que 520 jeunes pousses être créées en 2020, contre environ 850 en 2019 et 1 400 en 2014, d’après l’Autorité israélienne de l’innovation (AII).
« Le nombre de nouvelles start-up établies ces deux dernières années est similaire aux niveaux enregistrés en Israël il y a une décennie, malgré la croissance significative et le développement d’un écosystème tourné vers l’innovation locale », a indiqué l’AII dans un rapport.
« Ce déclin pose la question de savoir si Israël en est à la fin de l’ère de la ‘start-up nation' », ajoute le texte.
Le secteur de la high-tech israélienne emploie pour 10 % de la main d’œuvre nationale, représente 15 % du PIB, génère 25 % des rentrées fiscales et constitue 43 % des exportations du pays, selon des données de l’AII.
Dans son discours d’investiture dimanche, le nouveau Premier ministre Naftali Bennett, ayant lui-même fait fortune en créant puis revendant une start-up, a indiqué vouloir faire passer de 10 % à 15 % la main d’œuvre dans les hautes technologies d’ici 2026.
Les investissements dans la tech israélienne ont atteint un record de 10,5 milliards de dollars (8,6 milliards d’euros) au cours des cinq premiers mois de 2021, une croissance de 137 % par rapport à la même période en 2020, a rapporté la semaine dernière l’ONG Start-Up Nation Central, qui promeut les innovations en Israël.
Mais les capitaux d’amorçage dans les nouvelles compagnies sont en baisse, selon l’AII, qui estime que la hausse des salaires dans la high-tech pousse les employés à rester à leurs postes « plutôt que de prendre le risque de l’entrepreneuriat ».
Ami Appelbaum, directeur de l’AII, a appelé l’Etat à « développer une réponse robuste » face à la baisse des créations de start-up.
« Des bouleversements dans l’écosystème de la high-tech israélienne pourraient affecter de façon critique le chômage, les recettes fiscales et la stabilité de l’économie israélienne toute entière », a-t-il alerté.