Israël réfute l’avertissement « biaisé » de famine à Gaza et affirme que les camions d’aide entrent dans l’enclave
Un convoi se rend pour la 1e fois à Jabaliya et à Beit Hanoun depuis un mois ; un autre passage devrait être ouvert pour permettre l'acheminement de l'aide
Israël a rejeté samedi les mises en garde d’un groupe d’experts mondiaux en sécurité alimentaire contre la famine dans certaines parties du nord de Gaza, où l’armée israélienne mène une guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, alors que l’armée israélienne a déclaré avoir laissé entrer les camions d’aide dans les zones coupées par les combats.
« Malheureusement, les chercheurs continuent de s’appuyer sur des données partielles et biaisées ainsi que sur des sources superficielles ayant des intérêts particuliers », a déploré Tsahal dans un communiqué.
Parallèlement, l’agence de défense civile dirigée par le Hamas a fait état de 14 morts dans les frappes israéliennes sur un camp de tentes de Khan Younès et sur une école de la ville de Gaza qui, selon l’armée, était utilisée par le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien.
Le Comité indépendant d’évaluation de la famine a déclaré vendredi, dans une alerte rare, qu’il y avait une « forte probabilité » de famine imminente dans certaines parties du nord de la bande de Gaza et qu’une action immédiate était nécessaire de la part des belligérants pour éviter une situation catastrophique.
Tsahal a déclaré avoir intensifié les efforts d’aide, notamment en ouvrant un nouveau point de passage vendredi.
Au cours des deux derniers mois, 39 000 camions transportant plus de 840 000 tonnes de denrées alimentaires sont entrés dans la bande de Gaza, et des réunions ont lieu quotidiennement avec les Nations unies, qui disposent de 700 camions d’aide attendant d’être collectés et distribués. Les autorités ont indiqué que 713 camions d’aide étaient entrés dans le nord de la bande de Gaza via le point de passage d’Erez depuis le début du mois d’octobre.
Alors que certaines critiques font état de tactiques de famine dans le nord de la bande de Gaza, le principal allié d’Israël, les États-Unis, lui a fixé un délai de 30 jours pour améliorer la situation humanitaire, sous peine de restrictions potentielles de la coopération militaire – soit jusqu’au 13 novembre.
Samedi, l’armée a indiqué avoir livré onze camions d’aide humanitaire à Jabaliya et à Beit Hanoun. Il s’agit de la première livraison à atteindre le nord de la bande de Gaza depuis qu’Israël a relancé ses opérations dans la région il y a un mois, après la reconstitution des terroristes du Hamas. D’autres aides sont en cours d’acheminement vers d’autres zones du nord de la bande de Gaza, y compris vers Gaza City.
Israël s’est également engagé à ouvrir un nouveau point de passage avec le centre de la bande de Gaza, à Kissufim, pour augmenter l’acheminement de l’aide humanitaire.
Il y a un mois, Washington a averti Jérusalem qu’Israël pourrait se voir imposer des restrictions sur l’aide militaire américaine s’il n’améliorait pas l’acheminement de l’aide dans la bande de Gaza d’ici au 13 novembre. Bien qu’Israël ait pris certaines mesures pour répondre à ces exigences, les responsables américains ont souligné qu’il restait encore beaucoup à faire.
On estime qu’il reste plusieurs centaines de personnes à Jabaliya et quelques milliers d’autres dans d’autres villes de la région.
L’armée a affirmé qu’elle s’efforçait d’évacuer la population civile des villes situées au nord de Gaza City afin de pouvoir y mener des opérations contre le Hamas sans blesser d’innocents. Samedi, Tsahal a déclaré que les troupes avaient éliminé des dizaines de terroristes à Jabaliya au cours de la journée écoulée, ainsi que plusieurs autres dans la ville méridionale de Rafah, alors que les frappes visaient l’infrastructure terroriste dans toute la bande de Gaza.
L’agence de défense civile de Gaza, dirigée par le Hamas, a déclaré que les frappes aériennes israéliennes auraient tué au moins quatorze Palestiniens au cours de la nuit.
Mahmud Bassal, le porte-parole de l’agence, a déclaré à l’AFP qu’une frappe avait touché des tentes abritant des Palestiniens déplacés dans la zone sud de Khan Younès, faisant au moins neuf morts, dont des enfants et des femmes.
Le Croissant-Rouge palestinien a corroboré ce bilan, précisant que onze autres personnes avaient été blessées lors de la frappe et transportées au centre hospitalier Nasser. Selon l’hôpital, deux femmes et un enfant figurent parmi les morts.
Tsahal n’a pas encore répondu à une demande de commentaire sur l’explosion.
Bassal a indiqué qu’une deuxième frappe aurait fait cinq morts, dont des enfants, et environ 22 blessés lorsque « des avions de guerre israéliens ont frappé l’école Fahad al-Sabah », qui avait été transformée en refuge pour « des milliers de personnes déplacées » dans le district d’al-Tuffah de Gaza City, dans le nord de l’enclave. Les morts et les blessés ont été transportés à l’hôpital arabe al-Ahli, a-t-il ajouté.
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le groupe terroriste palestinien du Hamas, a déclaré que deux journalistes locaux, une femme enceinte et un enfant figuraient parmi les morts.
L’armée a déclaré que la frappe visait des terroristes du Jihad islamique palestinien opérant sur les lieux, mais n’a pas fourni plus de détails.
Tsahal accuse le Hamas de s’implanter dans les infrastructures civiles, notamment les hôpitaux, les écoles et les mosquées. L’armée a souligné que ses frappes étaient basées sur des renseignements concernant des activités terroristes et que de nombreuses mesures étaient prises pour minimiser les pertes civiles.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Plus de 43 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables et incluent ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, ainsi que les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 18 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.
Vendredi, l’ONU a affirmé que près de 70 % des victimes de la guerre qu’il a vérifiées étaient des femmes et des enfants, condamnant ce qu’il considère comme une violation systématique des principes fondamentaux du droit humanitaire international.
Le décompte du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ne comprend que les décès qu’il a pu vérifier auprès de trois sources, et le décompte se poursuit. À ce stade, le chiffre de 8 119 est bien inférieur à celui cité par le ministère de la Santé de Gaza.
La mission diplomatique d’Israël auprès de l’ONU à Genève a déclaré qu’elle rejetait catégoriquement ce rapport.
« Une fois de plus, l’OCHA ne reflète pas fidèlement les réalités sur le terrain et ne tient pas compte du rôle important joué par le Hamas et d’autres groupes terroristes dans la destruction délibérée de civils à Gaza », a déclaré la mission diplomatique d’Israël à Genève.
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