Israël retardé dans sa recherche d’une meilleure gestion de l’énergie
Une règlementation excessive et un manque d’ingénieur empêchent l’entrée dans l’ère des réseaux intelligents d’électricité, selon Emil Koifman

Alors que la production d’électricité du monde ne se tourne vers des sources d’énergie renouvelables et les producteurs privés d’électricité, la nécessité de réseaux électriques intelligents – grâce auxquels tous les points de consommation d’énergie sont gérés et surveillés en ligne grâce à l’utilisation de compteurs intelligents et d’appareils – devient urgente pour connecter les différentes sources d’énergie en une unité parfaitement fonctionnelle et efficace.
« Nous avons besoin de savoir comment mieux gérer notre énergie. Le monde perd 40 % de l’énergie produite aujourd’hui », a déploré Emil Koifman, le président de Society of Electrical and Electronic Engineering in Israel (SEEEI) dans une interview téléphonique.
Les réseaux intelligents, qui sont la voie à suivre pour la production et la distribution d’électricité, permettront de mieux contrôler la distribution et produiront moins de déchets, a-t-il fait valoir.
Les réseaux intelligents sont à la jonction de deux domaines technologiques dans lesquels Israël se spécialise – la mise en réseau et les mégadonnées – et plusieurs start-ups ont déjà des systèmes qui aident à réguler la consommation d’électricité.
Mais pour qu’Israël garde la cadence avec le monde dans ce domaine, estime Koifman, il faut assouplir la réglementation qui étrangle l’industrie de l’électricité et former plus d’ingénieurs qui seront en mesure de relever les défis de la nouvelle ère de la production d’électricité, a-t-il prédit.
« Les réglementations freinent les progrès et nous devons voir comment cela peut être changé », a-t-il souligné.
« Les organismes gouvernementaux en Israël ne sont pas adaptés pour le nouveau monde intelligent. En outre, une nouvelle génération d’ingénieurs doit être créée » pour permettre l’intégration de toutes les différentes parties intelligentes qui constituent un réseau intelligent.
Il manquera à l’industrie de la haute technologie d’Israël plus de 10 000 ingénieurs et programmeurs dans la décennie à venir si le gouvernement ne prend pas des mesures immédiates pour préparer les étudiants à combler le déficit, avait mis en garde le responsable scientifique du ministère de l’Economie et de l’Industrie dans un rapport en juin.
La pénurie du nombre d’ingénieurs est le résultat d’une baisse de la part des Israéliens diplômés en sciences, selon le rapport.
Le SEEEI organisera sa 17e convention internationale du 8 au 11 novembre 2016, à Eilat, et cette année, la convention se concentrera sur le « Monde intelligent – Une nouvelle ère de l’énergie ».
Parmi les participants à la conférence, il y aura des représentants du gouvernement, des entrepreneurs et des experts en provenance d’Israël et de l’étranger qui aborderont des questions telles que la cyber-sécurité, le transport, les énergies renouvelables, le réseau intelligent et la gestion de l’énergie.