Israël veut parler du Hezbollah avec Guterres
Tzipi Hotovely ajoute que Jérusalem ne “tolèrera plus” le parti-pris de l'ONU contre l'Etat juif
Israël compte consacrer l’essentiel de ses discussions avec le secrétaire général des Nations unies, en visite à Jérusalem à partir de dimanche, aux activités du Hezbollah dans le sud du Liban frontalier de l’Etat juif, selon le ministère des Affaires étrangères.
Cette visite, la première en Israël d’Antonio Guterres depuis sa prise de fonction en janvier, intervient au moment où le Conseil de sécurité de l’ONU débat du renouvellement pour un an du mandat de la FINUL, la force de paix des Nations unies au Liban, avec un vote attendu mercredi.
Depuis 2006 et la fin d’une guerre entre Israël et le Hezbollah, les Casques bleus sont garants d’un cessez-le-feu et d’un retrait israélien d’une zone tampon à la frontière israélo-libanaise. Ils doivent assurer la sécurité et aider le gouvernement libanais à asseoir son autorité dans la région. La FINUL est présente au Liban depuis 1978.
L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, s’en est pris vendredi au commandant de la FINUL, le général Michael Beary, accusé d’être « aveugle » sur des trafics d’armes dans le sud du Liban imputés par Washington au Hezbollah.
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a affirmé lui que les Nations unies avaient « toute confiance » dans son travail.
Premier soutien d’Israël, les Etats-Unis veulent que les Casques bleus aient un mandat plus explicite pour lutter contre les trafics d’armes du Hezbollah.
‘Changement de direction’
« Nikki Haley a raison […]. Nous ne devrions pas permettre que cet aveuglement se poursuive », a déclaré dimanche la vice-ministre des Affaires étrangères israélienne, Tzipi Hotovely, à la radio publique israélienne.
Elle a indiqué que la présence du Hezbollah à la frontière avec Israël serait un « dossier central » dans les discussions avec Guterres, qui rencontrera le chef des renseignements militaires et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a-t-elle indiqué.
Début août, Guterres avait indiqué vouloir étudier si des améliorations de la mission de la FINUL étaient possibles contre « la présence illégale de personnels armés, d’armes et d’infrastructures dans ses zones d’opérations ».
L’Etat juif reproche depuis longtemps à l’ONU un parti pris contre lui, et compte parler de ce sujet avec Guterres.
« Nous voulons un changement spectaculaire dans la manière dont l’ONU traite Israël. Il est temps de mettre le sujet directement sur la table et de l’affronter », a dit Hotovely.
« Nous voyons qu’il comprend que son organisation risque de perdre pas seulement sa crédibilité mais aussi son financement de la part de la plus grande puissance, les Etats-Unis », a prévenu Hotovely.
Washington finance 28,5 % du budget des opérations de maintien de la paix (7,87 milliards de dollars) et 22 % du budget de fonctionnement de l’ONU (5,4 milliards de dollars).
« J’espère grandement que nous verrons un changement de direction dans la relation avec Israël », a ajouté la responsable israélienne.
Guterres doit rencontrer mardi le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Rami Hamdallah, en Cisjordanie.