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Jean-Yves Le Drian, nouveau chef de la diplomatie et caution régalienne de Macron

Bon vendeur d'armes, proche de dirigeants en Afrique et au Moyen Orient, ce Breton de 69 ans apporte une expérience cruciale pour les enjeux internationaux

Jean-Yves Le Drian (Crédit : Pymouss/Wikimedia commons/CC BY SA 3.0)
Jean-Yves Le Drian (Crédit : Pymouss/Wikimedia commons/CC BY SA 3.0)

Le ministre sortant de la Défense Jean-Yves Le Drian, nommé mercredi chef de la diplomatie française, apporte à Emmanuel Macron une caution régalienne de poids sur le front anti-terroriste et les grands dossiers stratégiques internationaux.

Ce Breton de 69 ans, resté à la Défense durant tout le quinquennat de François Hollande, également président de la région Bretagne, est le seul rescapé du gouvernement sortant, avec Annick Girardin nommée aux Outre-mer, dans la nouvelle équipe du centriste Emmanuel Macron.

« Le Drian apporte l’expérience. Or on en a besoin toute de suite, avec le sommet de l’OTAN le 25 mai à Bruxelles » et celui du G7 dans la foulée en Italie, souligne François Heisbourg, président de l’International Institute for Strategic Studies de Londres.

Apprécié des militaires, respecté par ses adversaires politiques, « il est aussi populaire dans l’ensemble de l’électorat et ‘coche les cases’ dans la démarche droite/gauche du nouveau président », relève l’expert.

Le Premier ministre français Manuel Valls, au centre, arrivant avec le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et d'autres fonctionnaires à la Gare du Nord à Paris, le 15 novembre 2015, pour évoquer avec le personnel de la SNCF sur les mesures de sécurité à prendre  à la suite d'une série d'attaques coordonnées dans et autour de Paris le 13 novembre (Crédit : Eric Feferberg/AFP)
Le Premier ministre français Manuel Valls, au centre, arrivant avec le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et d’autres fonctionnaires à la Gare du Nord à Paris, le 15 novembre 2015, pour évoquer avec le personnel de la SNCF sur les mesures de sécurité à prendre à la suite d’une série d’attaques coordonnées dans et autour de Paris le 13 novembre (Crédit : Eric Feferberg/AFP)

Aux côtés du président Hollande, il a engagé l’armée française sur quatre fronts, au Sahel, en Centrafrique, en Irak/Syrie contre le groupe Etat islamique (EI) et en France avec l’opération anti-terroriste Sentinelle.

Pendant cinq ans, Jean-Yves Le Drian qui, sous une bonhomie apparente, dissimule une vraie poigne, s’est inscrit dans la fidélité au chef de l’Etat.

Mais lorsque François Hollande renonce à se représenter et Manuel Valls est recalé aux primaires, il tourne le dos aux socialistes pour rejoindre le candidat social-libéral Emmanuel Macron qui, sans expérience internationale, décroche alors une « belle prise » dans le domaine régalien.

Champions des exportations d’armement

Au Quai d’Orsay, Jean-Yves Le Drian va apporter une connaissance intime des grands enjeux sécuritaires, de la lutte contre les groupes jihadistes à la défense européenne, et des crises régionales.

Depuis 2012, au fil des interventions militaires, il a imprimé sa marque, du Proche Orient à l’Afrique, au point de faire de l’ombre à ses homologues des Affaires étrangères d’alors Laurent Fabius puis Jean-Marc Ayrault.

Intime des dirigeants subsahariens et arabes, de l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi au Tchadien Idriss Déby, il assume sans complexe ses liens avec des régimes souvent décriés en matière de droits de l’Homme.

Le ministre de la Défense français Jean Yves Le Drian et le président de l'Egypte, Abdel Fatah Al-Sissi lors de la signature d'un contrat militaire au Caire, le 16 février 2015. (Crédit : Khaled Desouki/AFP)
Le ministre de la Défense français Jean Yves Le Drian et le président de l’Egypte, Abdel Fatah Al-Sissi lors de la signature d’un contrat militaire au Caire, le 16 février 2015. (Crédit : Khaled Desouki/AFP)

Son pragmatisme, sa discrétion et son sens du contact passent aussi pour la clef de ses succès à l’export, outre un contexte sécuritaire porteur. Sous sa houlette, les exportations d’armements ont volé de record en record pour franchir les 20 milliards d’euros en 2016.

L’avion de combat Rafale, raillé comme « invendable », fait « florès », de l’Egypte à l’Inde. En Australie, la France a remporté le « contrat du siècle » pour la construction de 12 sous-marins.

« Côté Rafale, l’Inde semble revenir dans le jeu [avec de nouvelles commandes en perspective, ndlr], la Malaisie l’est toujours », note l’expert François Heisbourg. Autant de négociations dans lesquelles Jean-Yves Le Drian, plébiscité par les industriels du secteur, pourrait continuer à jouer un rôle.

Côté militaire, le ministre avait « pris le ‘leadership’ dans la conduite des opérations », relève Michel Goya, analyste militaire.

Un soldat émirati devant un avion de chasse Rafale français dans une base militaire proche d'Abu Dhabi, le 25 mai 2009. (Crédit : Eric Feferberg/AFP)
Un soldat émirati devant un avion de chasse Rafale français dans une base militaire proche d’Abu Dhabi, le 25 mai 2009. (Crédit : Eric Feferberg/AFP)

La diplomatie derrière le militaire

Il s’est aussi avéré « un bon défenseur des armées face à Bercy », allant même jusqu’à menacer de démissionner pour sauver des crédits, rappelle-t-il.

Les attentats de 2015 ont changé la donne, conduisant à une remontée du budget de la Défense. « Nous avons enrayé une tendance à se désarmer », se félicite aujourd’hui Jean-Yves Le Drian.

Si le budget de la Défense redresse doucement la tête, l’effort reste largement insuffisant aux yeux des militaires pour compléter hélicoptères, drones et avions de transport sur les théâtres d’opérations.

« Le volontarisme du ministre ne remplace par les moyens », observe l’ancien général et commandant de la force de l’OTAN (Isaf) en Afghanistan, Olivier de Bavinchove.

Conscient de l’équation, Emmanuel Macron a promis d’accentuer l’effort budgétaire en faveur des armées, sans creuser le déficit.

Au Quai, la feuille de route de Jean-Yves Le Drian est toute tracée. « Nos interventions militaires devront toujours s’inscrire dans une démarche avant tout diplomatique », insistait récemment le candidat Macron.

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