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Kakhol lavan pourrait évincer 2 députés, l’alliance Gantz-Liberman progresse

Gantz dit être le seul a décider, que ses opposants à l'entente avec la Liste arabe unie pourraient être expulsés, ajoutant que lui et Liberman ont convenu de travailler ensemble

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le chef du parti Kakhol lavan Benny Gantz (à droite) et le leader d'Yisrael Beytenu Avigdor Liberman s'adressent à la presse après leur rencontre à Ramat Gan, le 9 mars 2020. (Tomer Neuberg/Flash90)
Le chef du parti Kakhol lavan Benny Gantz (à droite) et le leader d'Yisrael Beytenu Avigdor Liberman s'adressent à la presse après leur rencontre à Ramat Gan, le 9 mars 2020. (Tomer Neuberg/Flash90)

Le président de Kakhol lavan, Benny Gantz, et le chef d’Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, ont déclaré lundi qu’ils travailleraient ensemble pour former un gouvernement, alors qu’ils concluaient une réunion dans un contexte de spéculation effrénée sur le fait que leurs deux partis travaillaient à la formation d’un gouvernement minoritaire dépendant du soutien extérieur de la Liste arabe unie composée de partis à majorité arabe.

Parallèlement, deux députés Kakhol lavan opposés à la formation d’un gouvernement soutenu par la Liste arabe unie se sont vus signifier qu’ils devaient suivre la ligne de conduite du parti sous peine d’être exclus.

« Nous venons de conclure une bonne réunion, où nous avons discuté de questions de principe fondamentales et avons convenu de travailler ensemble pour mettre en place un gouvernement qui sortira Israël de l’impasse politique et évitera un quatrième scrutin », a déclaré M. Gantz aux journalistes à l’hôtel Kfar Maccabiah de Ramat Gan, lundi après-midi, avec Liberman à ses côtés. « Nous allons continuer à discuter des détails, à formuler nos objectifs communs et à aller de l’avant ».

M. Liberman a ajouté qu’une quatrième élection serait « le pire de tous les scénarios possibles » et s’est engagé à empêcher une telle éventualité.

Les deux hommes ont refusé d’entrer dans les détails ou de révéler le type de gouvernement qu’ils cherchent à former, et M. Liberman a déclaré qu’aucune décision sur la question ne serait prise avant que le président Reuven Rivlin ne charge un député de former une coalition la semaine prochaine.

Le chef de Kakhol lavan Benny Gantz, (au centre), rencontre les chefs de la Liste arabe unie, Ayman Odeh, (à gauche), et Ahmed Tibi, (à droite), le 31 octobre 2019. (Crédit : Ofek Avshalom)

Plus tôt dans la journée de lundi, de hauts responsables de Kakhol lavan ont déclaré à la Douzième chaîne que les deux députés de l’aile droite de l’alliance centriste Telem allaient être exclus du parti en raison de leur opposition à un gouvernement minoritaire soutenu par la Liste arabe unie.

Les députés Zvi Hauser et Yoaz Hendel ont reçu un ultimatum : soutenir la formation d’un gouvernement minoritaire s’appuyant sur le soutien extérieur de la Liste arabe unie à majorité arabe, ou démissionner de la Knesset, avait précédemment rapporté la chaîne.

Bien que ni le Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu ni le parti Kakhol lavan n’aient obtenu la majorité des sièges à la Knesset lors des élections de lundi dernier, et qu’aucun des deux n’ait de voie claire vers une coalition majoritaire, le Premier ministre a le soutien de 58 députés et son Likud est le plus grand parti. Mais si Yisrael Beytenu et l’ensemble de la Liste arabe unie composée de partis majoritairement arabes devaient recommander à Rivlin que Gantz forme la nouvelle coalition, le leader de Kakhol lavan aurait 62 soutiens.

Même si la faction ultra-nationaliste Balad de la Liste arabe unie, composée de trois membres, choisissait de ne pas soutenir Gantz, comme cela s’est produit en septembre, le chef de Kakhol lavan aurait encore 59 sièges pour le soutenir si Hauser et Hendel décidaient de s’aligner.

Gantz s’est entretenu au téléphone avec les présidents de trois des quatre factions de la Liste arabe unie, Ayman Odeh, Ahmad Tibi et Mansour Abbas. Le chef de Balad, Mtanes Shihadeh, ne faisait pas partie de l’appel, selon une déclaration de Kakhol lavan, qui a indiqué que le président de Kakhol lavan a fait part de son intention de former une coalition « qui sera au service de tous les citoyens d’Israël, Juifs et Arabes, et empêchera une quatrième élection ».

Dimanche, le président de la faction Telem et le n°3 de Kakhol lavan, Moshe Yaalon, ont tenu une réunion à Tel Aviv au cours de laquelle il a tenté de persuader les députés rebelles de soutenir un gouvernement minoritaire, mais la conversation aurait été animée et des cris auraient été entendus de l’autre côté de la porte.

Après sa rencontre de lundi avec Liberman, Gantz a répondu aux informations de la Douzième chaîne en suggérant que les jours de Hendel et Hauser étaient comptés. Il a déclaré dans un communiqué que bien que de nombreuses opinions soient autorisées au sein du parti, « le président est celui qui décide, et non les ‘hauts responsables' », en référence aux sources anonymes qui sont à l’origine du rapport.

Liberman avait également juré de ne pas travailler avec la Liste arabe unie, mais a semblé assouplir sa position au nom de la sortie d’Israël d’une année d’impasse politique.

Dimanche, il a posé cinq conditions préalables à son adhésion à une coalition éventuelle, consistant principalement en un ensemble de revendications laïques qui n’ont aucune chance d’être acceptées par les alliés ultra-orthodoxes de Netanyahu, mais qui ont été rapidement acceptées par Gantz.

Les leaders de Kakhol lavan de gauche à droite : Gabi Ashkenazi, Benny Gantz, Yair Lapid et Moshe Yaalon saluent leurs partisans au siège de la formation après les premiers résultats des élections à Tel Aviv, en Israël, le 18 septembre 2019. (Crédit : AP Photo/Sebastian Scheiner)

Le Likud a tenté de présenter la Liste arabe unie comme étant en marge de la politique israélienne, les qualifiant de « partisans du terrorisme » et citant leur opposition au sionisme et certaines positions anti-Israël extrêmes de membres de Balad. Netanyahu a déclaré la semaine dernière que leurs 15 sièges ne faisaient pas partie de « l’équation » de la construction de la coalition.

Pour lutter contre l’impression que la Liste arabe unie n’est pas acceptable, Kakhol lavan se préparerait à lancer un blitz médiatique pour expliquer qu’en échange du soutien des députés de la Liste arabe unie, il acceptera de prendre les mêmes mesures sociales que le Likud a prises dans le passé à l’égard de la population arabe.

Il travaillera ensuite, semble-t-il, à l’adoption d’un budget avant d’accueillir d’autres partis intéressés, dont le Likud, à rejoindre la coalition.

Sous la pression du Likud, Kakhol lavan a déclaré à plusieurs reprises pendant la campagne électorale qu’il ne chercherait pas à former un gouvernement avec le soutien de la Liste arabe unie.

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