Kamala Harris partage les inquiétudes de Biden quant aux bouleversements israéliens
Sans mentionner la refonte judiciaire, la vice-présidente a déclaré aux journalistes, lors de sa tournée en Afrique, que "nous observons tous" les actions du gouvernement israélien
La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, s’est inquiétée mercredi de la situation en Israël, rejoignant en cela le président Joe Biden, qui s’est dit préoccupé par la volonté du gouvernement israélien de réformer le système judiciaire – processus législatif aujourd’hui interrompu.
S’adressant aux journalistes lors d’une visite en Afrique, il a été demandé à Harris si elle était préoccupée par la situation en Israël. Elle a répondu par l’affirmative, ajoutant que « nous suivons tous la situation ».
« Les relations entre les États-Unis et Israël sont anciennes et durables et reposent sur un certain nombre de facteurs, dont une histoire commune, mais aussi sur des principes partagés quant à l’importance de la démocratie », a déclaré Harris. « Nous continuerons à travailler au renforcement de nos relations sur cette base – un engagement en faveur des démocraties et, bien sûr, une histoire commune et intimement liée. »
Les commentaires de Harris sont intervenus quelques heures seulement après que Biden a déclaré à la presse qu’il espérait que le Premier ministre Benjamin Netanyahu « renoncerait » à son projet de loi sur la réforme du système judiciaire, se disant « très préoccupé » par la santé de la démocratie israélienne.
Avant les commentaires de Biden, l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Tom Nides, s’est lancé dans une série d’interviews avec les médias, dans lesquelles il a transmis des messages positifs concernant les relations israélo-américaines à la suite de la décision de geler la législation et a insisté sur le fait que Netanyahu serait bientôt invité à Washington pour une visite d’État.
Mercredi soir, plusieurs médias israéliens ont cité un fonctionnaire américain anonyme qui a confirmé que les remarques de Biden reflétaient la position de son administration et qui a nié que les commentaires seraient retirés.
Un responsable américain, cité par la Douzième chaîne, a déclaré que le limogeage par Netanyahu du ministre de la Défense Yoav Gallant pour avoir demandé l’arrêt de la réforme du système judiciaire en faveur d’un dialogue avec l’opposition était « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase » en ce qui concerne la position de Washington sur cette question.
Le fonctionnaire aurait également déclaré que les États-Unis considéraient comme « dangereux et irresponsables » les projets de création d’une nouvelle force de police à la demande du ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir.
Mardi, Biden a déclaré aux journalistes qu’Israël « ne peut pas continuer sur cette voie ». « Je pense que je me suis fait comprendre. Il faut espérer que le Premier ministre agira de manière à essayer de trouver un véritable compromis, mais cela reste à voir. »
Biden: "Like many strong supporters of Israel I'm very concerned. I'm concerned that they get this straight. They cannot continue down this road. Netanyahu won't be invited to the White House in the near term" pic.twitter.com/YeuH6QbT3c
— Yosef Yisrael (@yosefyisrael25) March 28, 2023
C’est la première fois que Biden s’adresse directement au gouvernement israélien concernant son projet de réformer le système judiciaire – qui ne cesse de diviser le pays depuis maintenant trois mois.
En réponse à l’avertissement public de Biden, Netanyahu a d’abord déclaré mercredi qu’Israël est un pays souverain qui prend ses décisions en fonction de la volonté de son peuple et non pas en fonction de pressions exercées de l’étranger, même de la part du « meilleur de ses amis ».
Plus tard, Netanyahu a déclaré au Sommet pour la démocratie organisé par le Département d’État américain que l’alliance d’Israël avec les États-Unis était « inébranlable ».
« Israël et les États-Unis ont eu des différends, mais je tiens à vous assurer que l’alliance entre la plus grande démocratie au monde et la démocratie forte, fière et indépendante qu’est Israël, au cœur du Moyen Orient, est inébranlable. Rien ne peut changer cela », a déclaré Netanyahu à ce sommet virtuel, avant de remercier Biden, son « ami depuis 40 ans », alors que son parti, le Likud, multiplie les critiques à l’égard de l’administration Biden.