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La Cour suprême maintient la peine de 30 ans d’un gourou polygame

La justice a rejeté l’appel de Goel Ratzon, qui a eu jusqu’à 32 “épouses” et au moins 49 enfants

Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Goel Ratzon, gourou de secte polygame, pendant une audience devant la Cour suprême à Jérusalem, le 29 février 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Goel Ratzon, gourou de secte polygame, pendant une audience devant la Cour suprême à Jérusalem, le 29 février 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La Cour suprême a rejeté lundi l’appel d’un dirigeant de culte connu qui demandait la révision de sa condamnation à 30 ans de prison pour de multiples agressions sexuelles.

Goel Ratzon, polygame, qui s’est présenté comme gourou spirituel cohabitant avec 21 femmes, avec qui il a eu des dizaines d’enfants, avait fait appel de sa peine et de ses convictions.

La cour a également jugé que Ratzon, 64 ans au moment de sa condamnation en 2014, devait payer un total de 330 000 shekels (78 570 euros) de dédommagement aux cinq femmes qu’il a agressé sexuellement.

Après le rejet de l’appel, son fils Yigal a appelé à la libération de son père, et a accusé la cour d’être raciste.

« Croyez-moi, beaucoup d’hommes m’ont dit qu’ils vouaient être comme mon père, et qu’ils l’enviaient », a déclaré Yigal Ratzon, selon la radio militaire. « Soyons honnêtes, il n’y a pas toujours de justice. »

Yigal Ratzon, le fils du gourou et agresseur sexuel condamné Goel Ratzon, à la Cour suprême de Jérusalem, le 18 juillet 2016. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Yigal Ratzon, le fils du gourou et agresseur sexuel condamné Goel Ratzon, à la Cour suprême de Jérusalem, le 18 juillet 2016. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

« Quand ils le veulent, ils acquittent, et quand ils le veulent, ils condamnent », a-t-il déclaré. Il a suggéré que le système judiciaire avait un parti-pris contre les juifs d’origine orientale, dits Mizrahim. « Je regrette d’être né Mizrahi, disons-le comme ça. Il y a ceux qui ne sont pas Mizrahi, et vous savez que les choses vont très bien pour eux. »

Ratzon avait été condamné par la cour du district de Tel Aviv en octobre 2014, un mois après avoir été jugé coupable de viols, de sodomies, de relations sexuelles avec une mineure, d’attentats à la pudeur et de fraudes. Il avait été acquitté du chef d’accusation de détention d’une de ses victimes comme esclave sexuelle contre sa volonté.

Son avocat, Shlomzion Mandelman, a déclaré qu’elle espérait que la Cour suprême prenne en considération que son client avait été acquitté de l’accusation cruciale de détention d’une femme en esclavage et réduirait sa peine.

« Il y a eu un acquittement pour l’un des chefs d’accusation et nous regrettons que la peine n’ait pas été modifiée en accord », a-t-elle déclaré, selon le site d’informations hébraïque Ynet. « Il a été acquitté du crime principal de détention en conditions d’esclavage. Goel est principalement déçu que la peine reste identique. C’est une peine sévère. »

Il a été découvert, après un reportage télévisé et une enquête policière consécutive, que Ratzon préside un harem de 21 femmes à Tel Aviv, dont certaines avaient commencé leur relation avec lui alors qu’elles étaient encore adolescentes. Il a été arrêté en 2010.

Il aurait eu jusqu’à 32 « épouses » depuis 1991. Il est également le père d’au moins 49 enfants, et certains médias estiment que plus de 60 enfants ont été impliqués dans son culte.

Ratzon lui-même a affirmé qu’il n’avait rien fait de mal, et a déclaré après son arrestation que « câliner des petites filles, ce n’est pas du viol ».

A la suite de l’arrestation de Ratzon, le destin de ses anciennes « épouses » et de sa descendance est devenu un sujet en lui-même, car l’Etat a découvert que les femmes et enfants ne pouvaient pas prendre soin d’eux et avaient été traumatisés par leur expérience. Un article de Haaretz de 2011 notait que le groupe avait au total reçu des millions de shekels d’aide, mais était toujours dans « une situation désespérée ».

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