Israël en guerre - Jour 375

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La décision sur l’extradition de Malka Leifer sera rendue le 21 septembre

Les procureurs anticipent "une conclusion rapide" ; les plaignantes se sont insurgés contre la remise en cause, par la défense, de leur non-consentement aux violences sexuelles

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Malka Leifer, (au centre), est amenée dans la salle d'audience du tribunal de Jérusalem, le 27 février 2018. (Crédit : AP Photo/Mahmoud Illean, File)
Malka Leifer, (au centre), est amenée dans la salle d'audience du tribunal de Jérusalem, le 27 février 2018. (Crédit : AP Photo/Mahmoud Illean, File)

L’audience d’extradition de la pédophile présumée Malka Leifer s’est achevée lundi en tout début d’après-midi.

La magistrate Miriam Lomp de la cour de district de Jérusalem a annoncé qu’elle rendrait sa décision en date du 21 septembre 2020.

Leifer est recherchée en Australie pour y répondre de 74 chefs d’accusation pour violences sexuelles sur mineures.

Au cours d’une session qui a duré trois heures et demie, la défense a fait savoir que l’ex-principale de l’école ultra-orthodoxe pour filles Adass Israel, en Australie, n’avait pas profité des plaignantes parce que ces dernières frôlaient l’âge du consentement au moment des violences présumées.

Un argument qui a été rejeté par le procureur, qui a souligné que Leifer incarnait une figure d’autorité sur les victimes présumées et que leurs témoignages avaient révélé qu’elle les avait menacées de les calomnier au sein de leur communauté si elles ne se conformaient pas à ses désirs.

S’exprimant à l’issue de l’audience, Avital Baron, des parties civiles, a qualifié le session de « tournant significatif ».

Elle a condamné les « nombreuses tentatives de la part de l’équipe de la défense de faire reporter les sessions » et elle a fait part de sa satisfaction face à la détermination de la date à laquelle le tribunal rendra sa décision.

« Nous avons la certitude que l’extradition a été demandée conformément à la loi, conformément au traité conclu entre Israël et l’Australie et conformément aux faits. Nous nous attendons à une conclusion rapide », a ajouté Baron.

Elle a rejeté les arguments de la défense qui a estimé que les actes sexuels dont Leifer s’est rendue coupable ne la rendaient pas passible d’une extradition.

Les sœurs australiennes Nicole Meyer, (à gauche), et Dassi Erlich (à droite) participent à une manifestation le 13 mars 2019 devant le tribunal de Jérusalem lors de l’audience d’extradition de Malka Leifer, une ancienne directrice d’école de filles recherchée pour abus sexuels en Australie.
(Yonatan Sindel/Flash90)

Pour leur part, les accusatrices de Leifer ont été horrifiées par la suggestion faite par la défense qui a laissé entendre qu’elles avaient consenti aux violences présumées.

S’exprimant devant les journalistes par Skype, après l’audience, Dassi Erlich et Nicole Meyer, deux sœurs, ont exprimé leur dégoût devant la mise en cause par la défense de leur non-consentement aux violences présumées qui ont été commises par Malka Leifer.

« C’est une journée incroyablement traumatisante pour nous. Nous ne nous attendions pas à ce que la question du consentement aux abus sexuels soit encore un sujet en 2020 », a déclaré Erlich.

Meyer a ajouté qu’il avait été particulièrement difficile de ne pas être dans la salle d’audience au moment même où la défense mettait en doute leurs récits. Elle a estimé néanmoins que le fait que l’audience ait finalement eu lieu, neuf ans après le dépôt de plainte des trois sœurs, « nous donne l’espoir qu’elle puisse être extradée » vers l’Australie.

Le président de la Fédération sioniste d’Australie, Jeremy Leibler, s’est félicité de l’ouverture de la procédure d’extradition de Malka Leifer mais s’inquiète du fait qu’une décision ne sera pas prise avant le 21 septembre.

« Pendant trop longtemps, les victimes présumées de Leifer ont dû attendre de voir son visage face à la justice », a déclaré M. Leibler. « Cette audience d’extradition a pris beaucoup trop de temps pour aboutir. Nous sommes extrêmement déçus que le juge ne prenne pas de décision avant deux mois ».

Dans un communiqué, Leibler a poursuivi en reprochant aux avocats de Leifer d’avoir soutenu que l’abus présumé avait été effectivement consensuel, « ce qui a été rejeté d’emblée par les victimes présumées (et n’est pas pertinent dans le droit australien) ».

« Nous sommes aux côtés de Dassi, Elly et Nicole [victimes présumées]. Tout au long de ce processus, elles ont fait preuve de dignité et de courage. Le traitement épouvantable qui leur a été infligé aujourd’hui par l’équipe juridique de Leifer est honteux », a-t-il ajouté.

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