La reprise du procès de Netanyahu reportée au 12 juillet par la cour
Les magistrats ont partiellement accepté une requête de l'équipe de la défense, qui réclame un délai pour réexaminer des messages issus du téléphone d'un témoin déterminant
La Cour de district de Jérusalem a annoncé mardi un nouveau report de la date de la prochaine audience du procès de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu. Ils ont précisé qu’il reprendrait le 12 juillet et non mardi prochain, comme cela était initialement prévu.
Cette décision – qui a été prise pour permettre aux avocats de la défense d’avoir le temps nécessaire pour examiner de nouvelles preuves – suit l’acceptation partielle par les magistrats de l’argument avancé par l’équipe représentant Netanyahu qui a déclaré qu’il lui faudrait un délai supplémentaire pour étudier environ 350 000 messages et courriels issus du téléphone de l’ancien directeur-général de Walla, Ilan Yeshua.
Des recherches avaient récemment été ordonnées dans ce téléphone.
Les juges avaient précédemment rejeté la demande soumise par la défense de mettre un terme au procès jusqu’au mois de septembre, accordant initialement un délai de trois semaines qui a donc été prolongé.
Il y aura donc seulement sept audiences avant la pause des Grandes fêtes, au mois de septembre – soit cinq avant les congés estivaux et deux après.
Les procureurs avaient espéré que le tribunal pourrait commencer à entendre le témoignage déterminant de Nir Hefetz, ancien porte-parole et confident de Netanyahu, avant la pause estivale. Il est difficile de dire aujourd’hui si Yeshua pourra lui-même aller au bout de son témoignage avant les vacances d’été.
Yeshua est le premier à témoigner au procès de Netanyahu. Sa déposition est déterminante dans l’Affaire 4000 – dans laquelle l’ex-Premier ministre est soupçonné d’avoir abusé de son pouvoir, alors qu’il était à la fois chef de gouvernement et ministre des Communications entre 2014 et 2017, pour privilégier de manière illicite et lucrative Shaul Elovitch, actionnaire majoritaire de la compagnie de télécommunications Bezeq.
En échange, Elovitch aurait mis en place une couverture médiatique positive des actions de Netanyahu et de sa famille sur le site d’information Walla, dont il était propriétaire, permettant notamment aux conseillers et aux proches de Netanyahu de dicter régulièrement le contenu éditorial du site et la politique à y appliquer.
Cette recherche élargie menée sur le téléphone de Yeshua va très probablement retarder le procès dans son ensemble, le contre-interrogatoire de l’ancien directeur de Walla risquant de prendre plus de temps si de nouvelles preuves venaient s’ajouter au dossier. Le contre-interrogatoire du témoin dure depuis déjà presque un mois et il devrait encore durer plusieurs semaines supplémentaires, même sans introduction de nouvelles preuves.
La défense tente de montrer que, contrairement à ce que Yeshua a affirmé devant les juges, les ordres visant à donner aux informations une plus grande ou une moindre visibilité sur le site étaient monnaie courante – non seulement de la part de Netanyahu mais aussi de la part d’autres politiciens, hommes d’affaires ou entreprises sans lien, parfois, avec Shaul Elovitch.
Boaz Ben Tzur, l’un des avocats de Netanyahu, a affirmé que les articles de Walla qui ont été cités par les procureurs comme ayant été publiés suite à des pressions des conseillers de Netanyahu avaient été, en fait, initiés par des employés du site internet, les autres médias ayant diffusé des récits similaires.
Dans son témoignage, Yeshua a décrit la manière dont le fils de Netanyahu, Yair, aux côtés de l’épouse de l’ex-Premier ministre, Sara, et de ses conseillers intervenaient de façon systématique dans le contenu éditorial de Walla.
Netanyahu est accusé de pots-de-vin, de fraude et d’abus de confiance dans ce dossier tandis qu’Elovitch et sa femme, Iris, sont inculpés pour pots-de-vin. Tous les trois ne cessent de clamer leur innocence.
Michael Bachner a contribué à cet article.