Israël en guerre - Jour 338

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La soeur d’une Israélienne détenue en Russie: « Elle craque. Elle n’en peut plus »

Liad Goldberg explique être inquiète pour l'état émotionnel de Naama Issachar, dont la détention a de lourdes conséquences pour toute la famille

Liad Goldberg, à gauche, avec sa soeur Naama Issachar, à droite (Autorisation de Goldberg via  JTA)
Liad Goldberg, à gauche, avec sa soeur Naama Issachar, à droite (Autorisation de Goldberg via JTA)

JTA — Au mois d’août, Liad Goldberg avait rendu visite à sa soeur, dans une prison russe. Cela faisait déjà quatre mois que Naama Issachar avait été appréhendée à Moscou, au cours d’une escale à l’aéroport, et accusée de trafic de drogues. Goldberg revoyait alors Naama pour la toute première fois depuis son arrestation.

Les deux sœurs s’étaient entretenues de part et d’autre d’une glace, empêchant tout contact physique. Plus tard, Goldberg avait observé l’entrée d’Issachar emmenée dans une salle de tribunal, pour une audience.

« On lui avait passé des menottes », se souvient Goldberg. « C’était triste ».

Issachar, ressortissante américano-israélienne âgée de 26 ans, rentrait en Israël depuis l’Inde, au mois d’avril, après avoir terminé une formation de professeur de yoga. Les responsables russes avaient clamé avoir trouvé 9 grammes de marijuana dans son sac.

Naama Issachar, condamnée à 7,5 ans de prison en Russie pour trafic de drogue présumé, sur une photo non datée. (Autorisation)

Un dossier qui, initialement, avait semblé simple. La famille de la jeune femme avait indiqué au New York Times que l’avocat en charge de l’affaire avait expliqué que la peine typique, dans ce genre de cas, n’excèderait pas un mois d’emprisonnement assorti d’une amende et de l’expulsion du pays. Mais les accusations initiales de possession de stupéfiants avaient évolué et Issachar avait finalement été inculpée pour trafic de drogue – ce qui a amené un tribunal de Moscou, le mois dernier, à condamner Issachar à une peine de sept ans et demi de prison.

La jeune femme est en proie à des troubles émotionnels en détention, affirme sa sœur, assistante de production de 32 ans qui vit à Los Angeles.

« Physiquement, elle va pas mal, mais je suis personnellement inquiète pour son équilibre émotionnel et mental », dit Goldberg à JTA au cours d’un entretien par téléphone qui a eu lieu lundi.

« Ma mère l’a vue il y a deux jours et elle craque. Elle n’en peut plus de cette situation », ajoute-t-elle.

La famille d’Issachar oeuvre sans relâche pour obtenir sa libération. Depuis le mois d’avril, sa mère fait la navette entre l’Etat juif et la Russie, où elle est autorisée à voir sa fille deux fois par mois. Goldberg, pour sa part, a organisé des rassemblements, le mois dernier, à New York et à Tel Aviv, réclamant la libération de sa sœur.

Des militants appellent à la libération de Naama Issachar, une femme israélienne emprisonnée en Russie pour une affaire liée à la drogue, sur la place Habima à Tel Aviv, le 19 octobre 2019. (Tomer Neuberg / Flash90)

« Quand je prends vraiment le temps de réfléchir à ce qu’elle doit être en train de vivre, mon esprit se fond dans ce qu’il y a de plus noir et c’est très dur d’y penser », explique Goldberg. « J’en suis réduite à essayer de trouver des distractions en faisant quelque chose d’autre parce que ces pensées mêmes me torturent ».

Goldberg fustige un récent reportage diffusé par la chaîne russe RT dans lequel sa sœur est citée en train de parler positivement de ses conditions de détention, disant qu’elle pratique le yoga dans sa cellule.

« Ce n’est pas vrai », s’exclame Goldberg. « Elle a dit plus tard qu’elle avait ressenti de fortes pressions, qu’elle n’avait aucune idée que ces journalistes viendraient lui parler. Il y a beaucoup de fausses informations dans ce reportage ».

Les deux sœurs avaient grandi à Fair Lawn, dans le New Jersey, où leurs parents israéliens s’étaient établis. Toutes les deux ont la double nationalité israélienne et américaine. Elles avaient appris la culture israélienne chez elles, en participant également aux Scouts israéliens et au cours des visites annuelles effectuées au sein de l’Etat juif. Issachar avait forgé un lien particulièrement fort avec le pays.

Naama Issachar et sa mère Yaffa dans une photo publiée sur Instagram, au mois de juillet 2018.

A l’âge de 16 ans, elle avait convaincu ses parents de s’installer en Israël pour qu’elle puisse y terminer le lycée et faire son service militaire. Ce projet allait la forcer à redoubler une année, mais cela ne l’avait pas découragée, raconte Goldberg, qui est, pour sa part, restée aux Etats-Unis.

« Elle voulait simplement et réellement revenir en Israël. Elle a toujours été très sioniste », précise Goldberg.

Dans l’armée, Issachar avait servi dans des unités de combat et de renseignement de terrain. Lorsqu’elle avait quitté Tsahal, elle était partie en Inde où elle avait découvert une nouvelle passion.

« Elle est tombée vraiment amoureuse de la culture, du yoga et de la méditation », s’exclame Goldberg.

Issachar y était retournée deux fois pour se former à l’enseignement du yoga. Entre ses voyages, elle travaillait comme serveuse à Tel Aviv.

« Ce qu’elle préférait faire, c’était aller au yoga, s’asseoir sur la plage puis aller au café du coin pour y boire des cappuccinos », raconte Goldberg. « C’est une personnalité vraiment très simple et elle a le goût de toutes les petites choses de la vie ».

Issachar a passé son 26e anniversaire derrière les barreaux. Elle n’a droit qu’à une promenade d’une heure hors de sa cellule par jour, selon sa sœur.

Goldberg dit que la famille n’a qu’une préoccupation : Celle de permettre à Issachar de recouvrer la liberté.

« Nous avons de l’espoir parce que la laisser là où elle est n’est pas une option. Ce n’est tout simplement pas une option », martèle-t-elle. « Mais nous espérons véritablement que tout cela va bientôt se terminer parce que cela a des conséquences négatives sur toute notre famille. Nous ne craquons pas encore mais je pense que nous n’en sommes pas loin », dit-elle.

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