L’Arabie saoudite dépose 5 milliards de dollars à la banque centrale turque
L'économie turque, déjà fragilisée par l'effondrement de la livre, vient de subir un nouveau choc avec le séisme du 6 février, qui a fait plus de 45.000 morts dans le sud du pays
L’Arabie saoudite a annoncé lundi un dépôt de cinq milliards de dollars à la banque centrale de Turquie afin de donner un coup de pouce à l’économie de ce pays, fragilisée par l’inflation et le séisme du 6 février.
« Le ministre saoudien du Tourisme, Ahmed Al Khateeb, et le président du Fonds saoudien pour le développement ont signé lundi en Turquie un accord avec le gouverneur de la banque centrale turque Sahap Kavcioglu portant sur un dépôt de cinq milliards de dollars », a indiqué l’agence de presse officielle SPA, sans préciser les modalités de l’accord.
Ce dépôt, qui pourrait contribuer à doper les réserves de change de la Turquie et l’aider à stabiliser sa monnaie, reflète « l’étroite coopération et des liens historiques » entre les deux pays, a-t-elle ajouté.
L’économie turque, déjà fragilisée par l’effondrement de la livre, vient de subir un nouveau choc avec le séisme dévastateur du 6 février, qui a fait plus de 45.000 morts dans le sud du pays.
A quelques mois de l’élection présidentielle, prévue le 14 mai, le président Recep Tayyip Erdogan doit faire face aux conséquences des dégâts, estimés à plus de 34 milliards de dollars par la Banque mondiale.
Le dépôt de la monarchie du Golfe souligne le réchauffement des relations entre Ryad et Ankara, gelées pendant plus de trois ans après l’assassinat fin 2018 à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
A l’époque, le président Erdogan avait suscité l’ire du royaume en accusant les « plus hauts niveaux du gouvernement saoudien » d’avoir commandité l’assassinat.
Le meurtre a été imputé par les renseignements américains au prince héritier Mohammed ben Salmane, ce que démentent les autorités saoudiennes.
L’année dernière, la justice turque a décidé de clore le procès de l’assassinat et renvoyé l’encombrant dossier à Ryad, ouvrant la voie au rapprochement entre les deux puissances régionales.
M. Erdogan s’est rendu en avril dans le royaume, pour une visite largement motivée par des considérations économiques, selon les analystes.
Le prince Mohammed ben Salmane a ensuite effectué une visite à Ankara en juin.