Le Cabinet approuve un plan de développement de 3,2 Mds de NIS pour Jérusalem-Est
Les autorités locales appellent à une grève nationale de 2 heures lundi en solidarité des villes arabes du pays qui protestent contre le blocage du budget par Smotrich
Le cabinet a approuvé dimanche un plan quinquennal de près de 3,2 milliards de shekels pour le développement de Jérusalem-Est, qui a remplacé un plan précédent de 2,5 milliards de shekels gelé par le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui s’opposait au financement d’un programme préparatoire – ou mehina – pour les étudiants arabes à l’Université hébraïque de Jérusalem.
Smotrich bloque toujours 200 millions de shekels destinés aux villes arabes du pays. En conséquence, les dirigeants municipaux ont déclaré qu’ils se joindraient à la grève prévue pour lundi en signe de protestation.
Le nouveau plan pour Jérusalem-Est allouera des fonds pour le développement des infrastructures, le logement, les soins de santé, l’éducation, les transports publics, l’aide sociale et les programmes culturels, entre autres.
« Cette décision va changer le visage de Jérusalem », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans une déclaration télévisée à l’issue de la réunion du cabinet de dimanche. « Nous unissons Jérusalem. »
Smotrich a souligné que le plan renforcera la souveraineté israélienne sur Jérusalem-Est, affirmant « qu’une Jérusalem unie n’est pas seulement un slogan, c’est une responsabilité. Une responsabilité envers chaque habitant, une responsabilité pour le développement et la prospérité de Jérusalem en tant que capitale éternelle. »
La semaine dernière, Smotrich serait revenu sur son entêtement pour que 200 millions de shekels ne soient pas alloués à un programme préparatoire universitaire visant à aider les résidents de Jérusalem-Est à intégrer les universités israéliennes. Il avait justifié son objection précédente en citant la présence présumée de « cellules islamiques radicales » dans les universités israéliennes, une affirmation rejetée par de nombreux professionnels cités par les médias israéliens.
L’approbation du cabinet est intervenue quelques heures seulement après que les autorités locales ont appelé à une grève d’avertissement de deux heures lundi pour protester contre le refus persistant de Smotrich de transférer des centaines de millions de fonds budgétés aux municipalités arabes, en solidarité avec les dirigeants de ces mêmes municipalités qui ont déclaré une grève générale ce jour-là.
Haïm Bibas, président de la Fédération des autorités locales, a déclaré dimanche que les bureaux des autorités locales fermeraient leurs portes lundi de 8h à 10h, en soutien aux dirigeants municipaux arabes qui organiseront une grève générale et un rassemblement à Jérusalem à ce sujet.
« Les autorités locales sont solidaires des autorités arabes locales et feront grève demain en signe de solidarité », a déclaré Bibas lors d’une convention sur l’éducation des autorités locales dans la ville arabe de Baqa al-Gharbiya.
« Si nous arrivons au 1er septembre [le jour de la rentrée scolaire] et que nous nous trouvons dans la même situation, nous évaluerons nos options. Nous défendons le financement de la périphérie et de la communauté [arabe]. Lorsque quelque chose ne sent pas bon, nous devons nous manifester », a ajouté Bibas.
Bibas a également écrit aux responsables des autorités locales, expliquant que l’action de Smotrich « porte préjudice aux autorités les plus faibles, qui sont actuellement au bord de l’effondrement ».
« La violence et la criminalité augmentent et s’étendent partout. Le gel prolongé du budget conduit les autorités à un état de dysfonctionnement et elles sont incapables de fournir des services à leurs résidents », peut-on lire dans la lettre.
Le maire de Baqa al-Gharbiya, Raed Daka, a déclaré lors de la réunion que 2023 était une « année d’urgence pour la communauté arabe », dans le contexte d’une vague record de crimes violents qui a coûté la vie à 150 personnes depuis le début de l’année 2023, soit plus du double du taux de l’année dernière.
« Nous méritons les fonds et nous en avons besoin comme de l’air pour respirer. Le ministre de l’Éducation [Yoav Kisch] a déclaré qu’il s’agissait d’une année de cohésion. Dans la société arabe, nous disons que c’est une année d’urgence », a-t-il ajouté.
En réponse, Smotrich a déclaré qu’il ne comprenait pas la nécessité d’une grève et a appelé les responsables municipaux à « se joindre à eux ».
« Vous serez les premiers à payer le prix des menaces, du chantage et de la violence », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Quelques heures plus tard, Smotrich a fait une déclaration plus ferme. « Nous agirons pour empêcher la grève imprudente et irresponsable de demain. Je ne céderai pas aux pressions et aux menaces. »
Smotrich, chef du parti d’extrême-droite HaTzionout HaDatit, s’est attiré des accusations de racisme de la part des députes de l’opposition pour ses décisions.
Les fonds – destinés à stimuler l’économie, à améliorer les infrastructures et à lutter contre la criminalité dans les communautés arabes – ont été approuvés par le gouvernement précédent, qui comprenait le parti islamiste Ra’am aux côtés des partis de gauche, centristes et de droite.
Smotrich a affirmé que sans un contrôle approprié, l’argent disparaîtrait entre les mains de groupes criminels organisés ou serait utilisé pour soutenir des activités terroristes.
Face aux critiques de Smotrich, même de la part des législateurs de la coalition, Netanyahu avait déclaré que le financement des municipalités arabes se poursuivrait, mais qu’il sera soumis à un contrôle.