Le chef d’état-major russe en Turquie pour évoquer la Syrie
Les deux hommes devraient parler de "la situation actuelle et des perspectives de règlement de la crise en Syrie"

Les chefs d’état-major russe et turc ont évoqué jeudi à Ankara la crise syrienne et la coopération militaire bilatérale, sur fond de détente entre Moscou et Ankara après des mois de crise diplomatique.
Le général Hulusi Akar a accueilli son homologue russe Valéri Guerassimov lors d’une cérémonie militaire retransmise en direct par les télévisions turques.
Le chef d’Etat-major russe devait aborder avec le général Akar « la situation actuelle et les perspectives de règlement de la crise en Syrie », avait précisé dans la matinée le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué.
Les deux responsables militaires doivent également discuter « des perspectives de coopération militaire bilatérale », selon la même source.
Cette rencontre survient au moment où un fragile cessez-le-feu est entré en vigueur lundi soir en Syrie, et alors même que la frustration croît compte tenu de l’impossibilité pour l’heure d’y acheminer l’aide humanitaire, bloquée à la frontière turque.
La Russie mène depuis quasiment un an une campagne aérienne pour soutenir le président syrien Bachar al-Assad, dont la Turquie est un des plus farouches opposants.
Une grave crise diplomatique avait ébranlé les relations entre Moscou et Ankara, après que les forces turques ont détruit en novembre un bombardier russe au-dessus de la frontière syrienne.
Réconciliés depuis fin juin, Russes et Turcs prônent désormais une coopération renforcée. Et Moscou, qui avait imposé à Ankara de lourdes sanctions économiques, notamment dans le secteur touristique, a ainsi autorisé de nouveau la vente de voyages vers la Turquie dans la foulée de la réconciliation et repris début septembre ses vols charters vers ce pays, destination de vacances prisé des Russes.
Début août, le président Recep Tayyip Erdogan s’est rendu à Saint-Petersbourg pour rencontrer Vladimir Poutine, trois semaines après un putsch avorté en Turquie suivi de purges sans précédent que Moscou s’est gardé de critiquer.
Les deux dirigeants se sont également entretenus en marge du sommet du G20 organisé en Chine début septembre et ont prôné des mesures pour que les relations russo-turques « aillent de l’avant ».