Israël en guerre - Jour 591

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Le CICR accuse Israël d’être partiellement responsable de l’impossibilité d’accéder aux otages

Critiquée pour l'incapacité de son organisation d'arriver jusqu'aux otages à Gaza Mirjana Spoljaric, souligne qu'Israël doit d'abord s'occuper des exigences du Hamas

La présidente du Comité international de la Croix rouge Mirjana Spoljaric Egger lors d'une conférence humanitaire internationale pour les civils à Gaza au palais de l'Élysée, à Paris, le 9 novembre 2023. (Crédit : Ludovic MARIN / POOL / AFP)
La présidente du Comité international de la Croix rouge Mirjana Spoljaric Egger lors d'une conférence humanitaire internationale pour les civils à Gaza au palais de l'Élysée, à Paris, le 9 novembre 2023. (Crédit : Ludovic MARIN / POOL / AFP)

La cheffe de la Croix rouge a pris la défense de la réponse apportée par son organisation à l’enlèvement de centaines de personnes prises en otage à Gaza, disant qu’il en revenait à Israël – qui a critiqué avec vigueur l’instance qui, selon l’État juif, refuserait d’exercer des pressions sur le Hamas pour pouvoir arriver jusqu’aux otages – de travailler sur le problème avec le groupe terroriste.

Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix Rouge (CICR), a exprimé sa frustration face au refus opposé par le Hamas de laisser l’organisation accéder aux otages détenus au sein de l’enclave côtière pour que ses équipes puissent leur rendre visite, s’assurer de leur état de santé et leur donner des médicaments parfois essentiels.

Spoljaric a indiqué à la Douzième chaîne que si la Croix Rouge continuait « à insister » sur la nécessité de pouvoir rencontrer les captifs, le Hamas avait donné des conditions – qu’il fallait d’abord qu’Israël fasse des concessions – et que l’organisation internationale était tenue d’attendre que les demandes soumises par le groupe terroriste soient prises en compte.

« Aujourd’hui, Israël doit négocier avec le Hamas, avec un intermédiaire qui, dans le cas présent, est le Qatar. Israël doit trouver un accord de manière à ce que l’on nous dise où se trouvent les otages parce que pour le moment, nous ignorons où ils sont. Nous ne savons pas quand et où aller pour les trouver. C’est un fait simple. Nous ne pouvons rien faire d’autre », a-t-elle dit.

Elle a rappelé l’implication de la Croix-Rouge dans la libération de 109 civils – la majorité d’entre eux ont été relâchés dans le cadre d’une trêve temporaire convenue entre Israël et le groupe terroriste. Il resterait actuellement 129 captifs à Gaza, qui avaient été enlevés lors du massacre perpétré par le Hamas, le 7 octobre – tous ne sont pas vivants. L’armée israélienne a confirmé la mort de 22 personnes encore détenues par le Hamas, citant de nouvelles informations et des renseignements obtenus par les soldats qui se trouvent sur le terrain, à Gaza.

« Maintenant, nous continuons à travailler avec les deux parties de manière à ce que nous puissions mettre en œuvre la libération des otages qui restent et pour pouvoir déterminer également le sort qui a été réservé à ceux dont nous ignorons encore aujourd’hui ce qui leur est arrivé », a dit Spoljaric.

Interrogée sur le fait qu’une seule partie – le groupe terroriste – empêchait l’accès aux personnes kidnappées, Spoljaric a insisté sur le fait qu’Israël avait également une responsabilité dans l’incapacité de la Croix Rouge à faire son travail en rencontrant les captifs. La majorité d’entre eux sont des civils et il y a, parmi eux, des enfants, des femmes et des personnes âgées.

« Israël et le Hamas doivent s’entendre sur les modalités qui nous permettront d’accéder aux otages et d’obtenir leur remise en liberté », a-t-elle déclaré.

Spoljaric a expliqué qu’elle avait demandé avec insistance de pouvoir accéder aux otages lorsqu’elle avait rencontré les leaders du Hamas, au Qatar, mais elle a refusé de révéler quelle avait été leur réponse à cette requête. Elle a ajouté qu’elle n’était pas impliquée dans les pourparlers en cours consacrés à un nouvel accord qui ouvrirait la porte à de nouvelles libérations.

Israël accuse l’agence de n’avoir rien fait pour garantir la sécurité des otages détenus en captivité par le Hamas depuis le 7 octobre et notamment d’avoir refusé d’avoir seulement essayé de livrer des médicaments qui avaient été fournis par les familles. Un proche d’otage avait ainsi raillé le CICR, disant que ses services se réduisaient à un « service Uber amélioré ».

Jeudi, le Centre juridique Shurat Hadin-Israel a déposé une plainte au civil, devant un tribunal de Jérusalem, au nom de 24 familles de captifs qui réclament presque trois millions de dollars en dommages et intérêt ainsi qu’une ordonnance de la Cour réclamant que le groupe puisse accéder aux otages.

Les familles des otages détenus par le Hamas à Gaza manifestent aux abords d’une réunion de la présidente de la Croix Rouge internationale, Mirjana Spoljaric Egge, le 14 décembre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

L’organisation dont le siège se trouve en Suisse, qui a été fondée il y a 160 ans pour servir d’intermédiaire neutre entre belligérants dans un conflit et pour rendre visite et aider les prisonniers de guerre, est accusée par les deux parties en lice de ne pas condamner l’autre et d’avoir offert une assistance insuffisante aux détenus ou aux otages.

Spoljaric a défendu sa visite récente à l’hôpital européen de Gaza – certains, en Israël, avaient estimé qu’elle aurait dû s’abstenir de s’y rendre dans un contexte de crise des otages.

Dans une vidéo diffusée après sa visite, Spoljaric avait dénoncé l’état catastrophique des hôpitaux et consacré une partie de la séquence – à la fin – a la nécessité de protéger les otages. Elle a rejeté les accusations laissant entendre qu’elle avait tenu des propos déséquilibrés dans l’entretien qui a été diffusé samedi.

« J’ai mentionné les hôpitaux et j’ai mentionné les otages dans un grand nombre d’autres interviews. Quand les civils sont en souffrance, je m’adresse aux deux parties de façon équitable. C’est mon travail. Nous connaissons notre travail », a-t-elle déclaré.

Israël a déclaré la guerre au Hamas suite au massacre commis par le groupe terroriste dans le sud d’Israël, le 7 octobre. 3 000 hommes armés avaient franchi la frontière par voie aérienne, maritime et terrestre, ce jour-là, et ils avaient tué près de 1 200 personnes, des civils en majorité.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, a affirmé que plus de 20 000 personnes ont été tuées au sein de l’enclave côtière pendant la guerre. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Israël estime avoir tué environ 8000 terroristes. Un millier d’hommes armés du groupe ont été tués sur le territoire israélien le 7 octobre, pendant l’attaque meurtrière.

Le 7 octobre, des familles entières avaient été exécutées chez ellesca  et les jeunes qui participaient à une rave-party avaient été massacrés, entre autres atrocités. 240 personnes avaient été enlevées et prises en otage. Il y a eu également des preuves de violences sexuelles commises par les terroristes, entre autres atrocités.

Spoljaric a indiqué qu’elle n’avait « aucune tolérance, quelle qu’elle soit » pour les viols et les violences sexuelles perpétrées pendant le massacre et elle a ajouté qu’elle s’inquiétait également à l’idée que les otages puissent subir de tels abus de la part de leurs ravisseurs.

« Je suis personnellement attachée à l’idée de faire tout mon possible de manière à ce que ce genre de choses n’arrive jamais, que de telles violences ne soient pas tolérées », a-t-elle expliqué. « C’est le pire. Les violences sexuelles ne sont pas une arme. Elles ne sauraient être tolérées dans la mesure où elle est une violation claire des chartes internationales ».

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