Le déconfinement se poursuit précautionneusement ; Ben Gurion reste fermé
Les synagogues rouvrent avant la fête de Pourim ; les élèves du CM2 à la Seconde poursuivent le distanciel ; les frontières restent fermées - mais 900 olim autorisés à arriver

Israël a assoupli les mesures de confinement vendredi et a autorisé la réouverture des synagogues et des rassemblements plus importants, mais d’autres restrictions restent largement en vigueur, alors que le pays amorce précautionneusement son troisième déconfinement.
Les synagogues et autres lieux de culte ont pu rouvrir vendredi matin, avec une fréquentation limitée à 10 personnes à l’intérieur et 20 à l’extérieur, avant la fête de Pourim la semaine prochaine.
Les règles applicables aux autres rassemblements ont été assouplies de la même manière, les rassemblements en extérieur pouvant accueillir jusqu’à 20 personnes, et les groupes en intérieur jusqu’à 10 personnes. Les mesures précédentes limitaient les rassemblements en extérieur à 10 personnes et à 5 personnes en intérieur.
Le 27 décembre, un confinement national strict a été imposé et prolongé à quatre reprises pour lutter contre le taux d’infection. Des milliers de personnes ont continué à être infectées chaque jour malgré le confinement et la campagne de vaccination israélienne, la plus importante au monde, les autorités imputant la hausse du nombre de cas aux variants du virus.
Les ministres ont décidé jeudi de prolonger de deux semaines la fermeture de ses frontières dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, a indiqué jeudi soir un communiqué conjoint du ministère de la Santé et du bureau du Premier ministre.
« Le gouvernement a voté en faveur d’une prolongation de 14 jours de la fermeture des frontières, jusqu’au 6 mars », affirme le communiqué.

Israël avait suspendu les vols internationaux le 24 janvier pour tenter de venir à bout de la pandémie, avant de fermer aussi les passages frontaliers avec la Jordanie et l’Egypte.
Les vols internationaux ne reprendront donc pas comme prévu le 21 février et la fermeture des frontières terrestres restera maintenue, sauf pour certains cas exceptionnels.
Le ministère de l’Immigration a indiqué que le gouvernement avait néanmoins autorisé l’arrivée de six vols spéciaux avec de nouveaux immigrants juifs, en provenance de France, Russie, Ukraine, Ethiopie et d’Amérique du sud, entre le 23 et le 26 février.
Environ 900 nouveaux immigrants seront autorisés à entrer en Israël mais seront soumis à une quarantaine à leur arrivée, a précisé le ministère dans un communiqué.
Le ministère a également décidé que les élèves des classes du CM2 à la Seconde poursuivront l’école à distance, face aux craintes du variant britannique, qui circulerait largement dans la jeunesse israélienne.
Dans les zones où le taux d’infection est faible, les autres classes ont pu reprendre le chemin de l’école.

« Compte tenu de l’ouverture relativement large de l’économie, qui pourrait entraîner une augmentation de la morbidité, et en raison des craintes de la mutation britannique, il a été décidé à ce stade d’adopter une approche prudente », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu à propos de cette décision. « Le coût d’une erreur est très élevé. »
Le maintien du distanciel est annoncé malgré la pression féroce de groupes de parents, qui soutiennent le boycott des cours sur Zoom.
Netanyahu a présidé la réunion sur la possibilité de réouverture des écoles secondaires. Le ministre de la Défense Benny Gantz, le ministre de la Santé Yuli Edelstein, le ministre de l’Eduation Yoav Gallant et le conseiller à la sécurité nationale Meir Ben-Shabbat étaient également présents.
Le ministre de la Santé s’est opposé à ce que les collégiens puissent retourner en classe, tandis que Gallant a soutenu cette initiative et que Gantz a proposé de permettre aux élèves d’y retourner en nombre limité ou en petits groupes, selon le site d’information Ynet.
Les écoles ont été fermées dans tout le pays pendant plus d’un mois en raison des mesures de confinement, avant leur réouverture partielle la semaine dernière.
Les autorités israéliennes ont décidé lundi d’alléger les mesures de restrictions sociales dans le cadre de la sortie du troisième confinement imposé depuis le début de la pandémie de la COVID-19 sur fond d’intense campagne de vaccination.
Après avoir annoncé l’ouverture de certains commerces et services la semaine dernière, le gouvernement a décidé d’autoriser à partir du 21 février l’ouverture des commerces de rue, des centres commerciaux, des marchés, des musées et des librairies.
L’ouverture des salles de sport, des hôtels, des piscines et des salles de spectacle sera autorisée aux personnes ayant reçu deux doses de vaccin ou ayant guéri de la COVID-19.
Les restaurants et les bars seront autorisés à ouvrir à partir du 7 mars, si les cas de contamination continuent de baisser, selon un communiqué du bureau du Premier ministre.

Depuis la mi-décembre, et à la faveur d’un accord avec le géant Pfizer sur le partage de ses données médicales, Israël a vacciné plus de 4,2 millions de personnes (environ 45 % de sa population), dont plus de 2,8 millions ont reçu une seconde dose.
L’État hébreu enregistre actuellement une moyenne d’environ 4 000 nouveaux cas par jour contre environ 8 000 mi-janvier, selon les chiffres officiels. Et comme le vaccin prend un certain temps avant d’être efficace, les autorités s’attendent à voir le nombre de cas, et surtout d’hospitalisation, diminuer dans les prochaines semaines.
Le ministère de la Santé a déclaré jeudi soir qu’il y avait 48 014 cas de virus actifs, dont 4 086 infections diagnostiquées mercredi, ce qui porte le total depuis le début de la pandémie à 741 934. Le taux de positivité des tests de mercredi était de 6,6 %.
On compte 903 cas graves, dont 297 personnes sous respirateur. Le nombre de décès s’élève à 5 509.