Le département de l’Ain versera une partie de la subvention à la Maison d’Izieu en 2025
Les autorités locales sont partiellement revenues sur leur décision de ne plus subventionner le Mémorial de la Maison d'Izieu, en hommage à des enfants juifs morts en déportation
La département de l’Ain est revenu sur sa décision de supprimer une subvention en 2025 au Mémorial de la Maison d’Izieu, qui entretient le souvenir d’enfants juifs morts en déportation, et annoncé dimanche qu’il en verserait finalement « une partie ».
« Nous comprenons pleinement l’émotion suscitée par la décision initiale de ne pas verser de subvention à l’association gestionnaire de la Maison d’Izieu pour l’année 2025 », déclare le président Les Républicains du département Jean Deguerry dans un communiqué.
Des voix s’étaient élevées pour protester après la révélation dans la presse que le département ne verserait pas de subvention en 2025 à la Maison d’Izieu pour des raisons de contrainte budgétaire.
La sénatrice socialiste du département Florence Blatrix-Contat avait exprimé vendredi sur X sa « stupéfaction » face à la suppression de « la subvention annuelle de 50 000 euros allouée au Musée-mémorial de la Maison d’Izieu ».
Dimanche, la collectivité a tenté de justifier une décision « difficile » qui « s’inscrivait dans un plan d’économies globales, nécessaire pour permettre au Département de l’Ain de boucler son budget dans un contexte de fortes tensions financières ».
Cette décision « ne remettait en aucun cas en question notre soutien indéfectible à la Maison d’Izieu, lieu emblématique de mémoire et d’éducation », assure le département.
La décision était « ponctuelle » pour l’année 2025, « année blanche », précise M. Deguerry.
Après discussion avec l’association gérant la Maison d’Izieu, le département a jugé finalement « indispensable de maintenir une partie de cette subvention ».
Sollicité par l’AFP, le département n’était pas en mesure de donner un montant précis dans l’immédiat.
« Nous ferons cet effort, malgré nos contraintes financières, car nous sommes profondément convaincus de la nécessité de préserver ce haut lieu de mémoire », explique M. Deguerry dans le communiqué.
Entre mai 1943 et avril 1944, une centaine d’enfants ont trouvé refuge dans la colonie d’Izieu, fondée par Sabine Zlatin, résistante juive d’origine polonaise.
Le 6 avril 1944, les 44 enfants juifs de 4 à 12 ans accueillis dans ce lieu en bordure de village étaient raflés par la Gestapo de Lyon sur ordre de Klaus Barbie, avec leurs sept éducateurs, juifs également. Tous furent déportés dans les camps d’Auschwitz-Birkenau (Pologne) et de Reval (Estonie). Seule une éducatrice a survécu.
Le président Emmanuel Macron est venu à Izieu en avril pour les commémorations du 80e anniversaire de la rafle.