Le Fatah d’Abbas encense l’auteur de l’attaque à Jérusalem
Le chef de la branche de Silwan loue « le héros qui a percuté les colons" ; la mère affirme que son fils était instable
Elhanan Miller est notre journaliste spécialiste des affaires arabes

Le mouvement d’Abbas, le Fatah, a publié sur Facebook une photo jeudi pour célébrer le terroriste palestinien, Abdel Rahman Al-Shaludi, qui a tué un bébé de trois mois, Chaya Zissel Braun, et blessé huit autres Israéliens lors de son attaque bélier à la voiture à Jérusalem mercredi soir.
« La branche de Silwan du Fatah honore le martyr héroïque Abdel Rahman Al-Shahudi, qui a mené l’opération de Jérusalem où il a percuté des colons dans la ville occupée de Jérusalem », pouvait-on lire sur la page officielle du Fatah sur Facebook.
Au regard de ses publications sur Facebook, on croyait que Shaludi, le neveu de l’expert en bombes tué, Mohiyedine Sharif, était un fervent membre du Hamas. Mais cette affiche du Fatah indiquerait que son affiliation tendrait plutôt vers l’organisation palestinienne rivale.
L’Autorité palestinienne n’a, pour le moment, pas officiellement commenté cet incident, mais le membre du Comité central du Fatah, Sultan Abu-Aynayn a qualifié Shaludi de « héros » dans un commentaire posté sur Facebook jeudi.
Il évoque aussi le temps que celui-ci a passé en prison, indique l’institut de veille Palestinian Media Watch [un institut de veille israélien des médias palestiniens].
La dépouille de Shaludi – la police lui a tiré dessus alors qu’il tentait de fuir les lieux du crime, il a succombé à ses blessures à l’hôpital – a été transférée à l’institut médico-légal d’Abu Kabir jeudi pour être autopsiée contre la volonté de sa famille, précise l’agence de presse palestinienne Maan. La mère de l’auteur de l’attentat affirme que cette attaque était un accident et que son fils a été « tué de sang-froid ».

Ces deux dernières années, ce jeune Palestinien avait fait plusieurs séjours dans les prisons israéliennes.
L’état mental de Shaludi s’était détérioré après avoir été incarcéré pendant trois semaines à la prison « Russian Compound » à Jérusalem, où il a été interrogé par les services de sécurité du Shin Bet plus tôt cette année, ajoute sa mère. Quelques heures avant son attaque, elle l’avait emmené voir un médecin qui l’avait adressé à un psychiatre.
« Les forces de l’occupation ont continué à le harceler après sa libération en le convoquant encore et encore pour l’interroger », raconte-t-elle à Maan.
« Ils le menaçaient toujours et l’insultaient, ils lui ont même dit une fois ‘nous ne te laisserons pas poursuivre ta vie ; tu n’étudieras pas et ne travailleras pas’ ».