Israël en guerre - Jour 371

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Le fils d’une victime du terrorisme se joint au gouvernement pour contrer le BDS

Micah Avni, dont le père a été tué dans un bus en 2015, dirige la lutte contre ceux qui diabolisent Israël. Il prévient : C'est l'existence d'Israël qui est en jeu

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Richard Lakin (à gauche) lit un livre à sa petite-fille, avec son fils Micah Avni, en janvier 2014. (Crédit : autorisation)
Richard Lakin (à gauche) lit un livre à sa petite-fille, avec son fils Micah Avni, en janvier 2014. (Crédit : autorisation)

Micah Lakin Avni tente l’impossible. Il dirige une organisation de plusieurs millions de dollars conçue pour superviser la défense stratégique d’Israël contre ses boycotteurs et ceux qui le délégitiment. Et il le fait en partenariat direct avec le gouvernement israélien, tout en essayant de rester en dehors de la politique partisane.

Avni, 49 ans, a le même intérêt que chaque Israélien dans le succès de son entreprise – anciennement appelée « Kela Shlomo » et maintenant rebaptisée « Concert-Together for Israel ». Selon lui, si jamais un consensus mondial s’établit sur le fait qu’Israël n’a pas le droit d’exister, le pays cessera effectivement d’exister – et c’est le but des diffamateurs et des diabolisateurs.

Et il a un intérêt personnel particulier en tant que fils de Richard Lakin, ancien directeur d’école du Connecticut, militant des droits civiques et militant pour la coexistence, qui a immigré en Israël avec sa famille en 1984 et a été assassiné par des terroristes palestiniens dans un bus dans le quartier de Talpiot à l’Est de Jérusalem, à l’âge de 75 ans, il y a quatre ans.

Avni, avocat et ancien investisseur en capital-risque, est aujourd’hui à la tête d’une société de prêt privée pionnière qui accorde des prêts aux petites et moyennes entreprises israéliennes. Depuis l’assassinat de son père, il est devenu un militant anti-terroriste acharné qui presse Facebook d’empêcher les usages abusifs de sa plateforme pour inciter au terrorisme, qui remet en cause l’hypocrisie internationale et son inaction devant le terrorisme palestinien et surtout, à consacrer son énergie considérable dans « Concert » comme président bénévole.

À l’extérieur, si les pays du monde entier convenaient que nous n’avons pas le droit d’exister, nous cesserions d’exister. Si ce concept devenait si profondément enraciné que tous les grands pays du monde disaient : ‘Nous n’avons pas besoin d’Israël’, en fin de compte, il cesserait d’exister. La même chose se produirait si nos concitoyens en arrivaient à cette conclusion. Ce sont les deux menaces

Si l’idée de recueillir beaucoup d’argent auprès de philanthropes pour mener une lutte stratégique et concertée contre les opposants d’Israël peut sembler simple, c’est tout le contraire, comme Avni le reconnaît d’emblée. Depuis des années, les Israéliens inquiets et leurs partisans se demandent pourquoi la Start-Up Nation, qui est apparemment super intelligente et qui peut faire œuvre de pionnier dans la chirurgie par ordinateur et extraire l’eau potable de l’air chaud, a constamment été incapable de marginaliser la propagande anti-Israël qui frappe les universités, pousse les campus à boycotter des artistes, prend Israël comme cible dans le commerce et l’économie, et influence toutes sortes de structures politiques d’extrême gauche et d’extrême droite dans le monde.

Le fait est que le défi est immense, le problème est profondément
enraciné : « L’anti-sionisme est l’antisémitisme d’aujourd’hui », comme l’a dit la députée Joan Ryan, dirigeante [non-juive] du UK Labour Friends of Israel [groupe parlementaire des amis d’Israël au sein du Labour], dans une interview accordée dans ces pages, (en anglais) de manière simple et dure. Et les meilleurs cerveaux n’ont pas réussi à battre cette haine depuis, eh bien, depuis toujours.

Une partie de la difficulté à relever le défi plus efficacement est qu’il y a d’innombrables organisations pro-israéliennes qui mènent déjà la bataille, certaines à contre-courant les unes des autres, d’autres fortement politisées, la plupart convaincues qu’elles ont la solution ou une partie de celle-ci, toutes à la recherche de financement et largement non coordonnées.

Micah Avni (Autorisation)

Avni et Concert cherchent à se démarquer en s’érigeant en « société d’utilité publique », une ONG qui travaille, de manière unique, avec le gouvernement israélien. L’objectif est, tout d’abord, d’établir une image stratégique de qui sont les diabolisateurs, ce qu’ils font bien et la meilleure façon de les contrer. Ensuite, aider à organiser, diriger et financer la contre-stratégie. Mais ce modèle unique présente ce qui semble être un obstacle quasi insurmontable : Agir en partenariat avec le gouvernement israélien, n’importe quel gouvernement israélien, semble certain de politiser et donc de compliquer énormément toute cette entreprise.

Tous les gouvernements israéliens suscitent, par définition, une opposition multiple, et la coalition actuelle est régulièrement controversée, y compris lorsqu’il s’agit de ses efforts de propagande pro-israélienne. Dans un article, j’écrivais que le gouvernement et surtout le ministère des Affaires stratégiques – qui a reçu des dizaines de millions de dollars pour superviser les efforts de propagande officielle d’Israël (bizarrement, plutôt que le ministère des Affaires étrangères) – agit souvent dans le secret, de manière inappropriée et contreproductive. Le ministère s’est également trouvé littéralement dans l’incapacité de donner son argent à de nombreuses organisations pro-israéliennes, ce qui pourrait constituer une infraction au Foreign Agents Registration Act – FARA, [Loi américaine sur l’enregistrement des agents étrangers].

La démocrate Ilhan Omar est interviewée par l’Associated Press le mercredi 7 novembre 2018 à Minneapolis après avoir remporté la 5e circonscription du Congrès du Minnesota à l’élection de mardi. (AP Photo/Jim Mone)

J’ai également souligné que plusieurs des sociétés israéliennes secrètes de renseignements privés, dont les pratiques illégales présumées ont fait les manchettes ces derniers mois et ces dernières années, tentaient de mettre la main sur une partie de l’argent du gouvernement, et que, bien que les fonctionnaires du ministère aient dit les avoir rejetées, il existe des preuves que ces sociétés avaient participé à diverses activités clandestines contre des dirigeants et des activistes des organisations Boycott, Disvestment, sanctions (BDS).

Depuis la parution de cet article, le site de réservation Airbnb a annoncé le retrait de la liste des locations de logements dans les implantations en Cisjordanie – une mesure célébrée dans les milieux BDS la semaine dernière comme un « temps fort » des « progrès extraordinaires » du mouvement en 2018, et considérée comme anti-israël, antisémite, dommageable, dangereux et illégitime, par Avni.

Rashida Tlaib,candidate démocrate pour le 13e district du Michigan, le 26 octobre 2018. (Crédit ! AP /Paul Sancya, File)

Parmi les autres « faits saillants » de l’année, mentionnons le retrait de la chanteuse Lana Del Ray d’un festival de musique israélien, l’annulation par l’Argentine d’un match de football à Jérusalem, le soutien au BDS par la Fédération canadienne des étudiants, et le soutien des membres du Congrès américain, Rashida Tlaib et Ilhan Omar.

De plus, depuis la publication de cet article, le gouvernement a réussi à marquer des points spectaculaires en arrêtant à l’aéroport Ben-Gourion, d’abord le journaliste juif américain et opposant à l’occupation Peter Beinart, qui était en visite pour la bat mitzvah de sa nièce, puis une ancienne étudiante militante du BDS, Lara Alqasem, qui avait obtenu une place dans un programme de maîtrise de l’Université hébraïque pour étudier la Shoah, et qui a été autorisée par la Cour suprême à intégrer l’université, après 15 jours passés dans un centre de détention à l’aéroport.

L’Américaine Lara Alqasem, (au centre), attend son audience devant le tribunal de district de Tel Aviv, en Israël, le 11 octobre 2018, alors qu’elle se bat contre une interdiction d’entrée sur le territoire. (AP Photo/Sebastian Scheiner)

Dans le sillage de la furie suscitée par de tels cas, l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet s’est maintenant engagée à ce que ses agents ne demandent plus aux entrants potentiels leurs opinions politiques, comme ce fut le cas pour Beinart, selon ses déclarations.

Nathan Sharansky (à gauche), président sortant de l’agence juive, et Isaac Herzog, son successeur, lors de la cérémonie d’accueil de quelque 300 nouveaux immigrants français à bord d’un vol spécial « alyah » organisé par l’agence juive à leur arrivée à l’aéroport Ben Gurion, le 23 juillet 2018. (Miriam Alster/Flash90)

La mise en œuvre à courte vue d’une législation inutile visant à combattre les diabolisateurs d’Israël a été critiquée par Isaac Herzog, l’actuel président de l’Agence juive, et par Natan Sharansky, son prédécesseur. Lors d’une interview publique il y a quelques semaines, Sharansky – qui connaît une chose ou deux sur l’antisionisme, l’antisémitisme et la façon de leur tenir tête – m’a dit qu’il souhaitait que le gouvernement, avant de passer à l’action, consulte au moins les gens qui luttent pour la réputation d’Israël dans la diaspora, notamment sur les campus universitaires. Pour les militants pro-israéliens à l’étranger, les manchettes sur les journalistes et les étudiants détenus à l’aéroport et, d’ailleurs, sur l’adoption d’une loi d’État-nation qui ne garantit pas explicitement l’égalité de tous les citoyens israéliens, constituent le contraire même de l’aide à la cause qui est soi-disant défendue.

Pourtant, Avni, qui est à l’origine de cette interview précisément à cause de l’article que j’avais écrit, et qui s’efforce au tout début de notre conversation de souligner qu’il a pris en compte l’impératif de mener la sale guerre de manière irréprochable, est convaincu que la seule façon efficace de fonctionner est en collaboration avec le gouvernement israélien – quel qu’il soit – et de pouvoir en même temps garder Concert hors des partis politiques.

« On ne peut pas parler de l’image d’Israël, ou de la lutte contre la délégitimation d’Israël, sans que le gouvernement n’y soit réellement impliqué d’une manière ou d’une autre », affirme-t-il, car sinon « tout serait complètement laissé à l’interprétation de chacun ».

« Comme vous l’avez dit dans votre article, il y a beaucoup de défis à relever en travaillant avec le gouvernement – et chaque jour, j’en apprends de nouveaux », dit-il en riant. Mais « à mon avis, vous ne pouvez pas aborder cette question de façon importante sans qu’ils s’assoient à la table ».

Il développe : « Si vous avez une organisation dont la mission est de protéger l’État et de renforcer son image, et qu’elle ne travaille pas en pleine coopération avec l’État, alors elle ne peut pas vraiment faire son travail. Et si vous ne voulez pas coopérer avec l’État parce que vous n’aimez pas le gouvernement, eh bien, j’ai l’impression que c’est quelque chose que vous devez régler avec vous-même, car nous sommes un État démocratique. Nous avons un gouvernement. Hier, c’était un autre gouvernement. Dans deux semaines peut-être, ce sera un autre gouvernement. C’est notre réalité, ce avec quoi nous devons composer… Voilà les règles du jeu. »

Micah Lakin Avni, fils de Richard Lakin, victime du terrorisme, à la Knesset le 8 février 2016. (Yonatan Sindel/Flash90)

Avni a récemment écrit un article sur son blog annonçant la création de Concert. Lors de notre entrevue, il a voulu en préciser la structure et les objectifs.

Concentré et sérieux, Avni arrive avec ce qui peut sembler être une déclaration préparée, si bien organisé pour dire ce qu’il veut transmettre, sauf qu’il n’a rien écrit. En tête de sa liste non écrite, se trouve la clarification de ce que Concert est et n’est pas, ou plus particulièrement ce qu’il va faire et ce qu’il ne fera pas. Dès qu’une nouvelle initiative prend forme dans ce domaine émotionnel, un récit commence à se former autour d’elle, tiré par les détracteurs et les partisans d’Israël (et il n’est pas toujours clair lesquels sont lesquels). Comme Avni et ses efforts ont déjà suscité des commentaires éclairés et moins éclairés, il veut donner son propre compte rendu.

Concert, le comment et le pourquoi

Avec pour mission de « lutter contre la délégitimation d’Israël et de contribuer à renforcer l’image d’Israël dans le monde », commence Avni, Concert est dirigé « par un conseil d’administration dont je suis le président et qui a des actionnaires comme toute entreprise d’utilité publique ». Sa PDG est Ayelet Shiloh Tamir, l’ancienne PDG de Massa (programmes d’expériences de vie en Israël). « Et il y a un comité directeur au sein duquel le gouvernement » – qui s’est engagé à fournir des fonds de contrepartie allant jusqu’à 120 millions de shekels (28 millions d’euros) au projet, avec possibilité de plus si nécessaire – « a la représentation et la supervision du budget, de sorte qu’il sait ce qui se passe et où cela se passe ».

Lutter contre la délégitimation est un projet à long-terme, dit-il, et Concert s’y engage sur le long-terme, selon un plan de travail pluriannuel. « Travailler pour renforcer l’image d’Israël n’est pas un problème qui a commencé hier, et ce n’est pas un problème que nous allons régler demain matin ».

Encore une fois, l’ampleur du défi souligne ce qu’il considère comme l’impératif d’une participation gouvernementale : « Quand on regarde du côté des donateurs, c’est un problème mondial, non ? Ce n’est pas seulement un défi pour les Juifs américains, les Juifs européens, les Juifs sud-africains ou Israël. C’est quelque chose sur lequel nous devons travailler ensemble. Ce n’est pas une question de gauche, de droite ou du centre. C’est une question d’existence d’Israël. De notre point de vue, quiconque croit qu’Israël devrait continuer d’exister et qu’il a le droit légitime d’exister en tant qu’État juif a un siège autour de cette table. »

Avni dit qu’il n’a pas lui-même « une vision politique claire » et qu’il est déterminé à faire en sorte que Concert n’ait « aucune orientation politique » et reste non partisan. C’est également pertinent lorsqu’il s’agit de prendre l’argent des donateurs.

« Il y a deux ou trois personnes qui seraient heureuses de financer un projet entier comme celui-ci avec des sommes d’argent illimitées, mais cela lui donnerait une saveur – politique, d’une manière ou d’une autre », dit-il. Donc, « bien qu’il eût été formidable d’avoir ces personnes avec nous, nous essayons d’établir un éventail de participants qui vous donne un équilibre – équilibre géographique, équilibre politique, équilibre géographique ».

Concert a récolté 10 millions de shekels, qui ont été versés avant l’arrivée du gouvernement il y a un peu moins d’un an, mais il ne gaspille pas d’argent (comme le ministère des Affaires stratégiques semble le faire ou l’avoir tenté de le faire). « Il faut d’abord élaborer le plan, puis former une coalition de personnes et d’organisations », dit Avni.

Richard Lakin (à gauche) lit un livre à sa petite-fille, avec son fils Micah Avni, en janvier 2014. (Crédit : autorisation)

Avni s’est impliqué dans ce qui est devenu « Concert » après l’assassinat de son père, alors que l’organisation était en phase de planification, bien avant l’arrivée du gouvernement.

Après le meurtre, « j’ai commencé à parler en public et à écrire beaucoup sur les questions d’incitation sur les réseaux sociaux, de soutien à la terreur et ainsi de suite », dit-il. « J’ai travaillé avec un grand nombre d’organisations pro-israéliennes sur différents projets, et j’ai ainsi pu me faire une idée de ce monde. Je viens du milieu des affaires et je n’ai jamais participé à des activités publiques avant cela. Je n’avais aucune idée du fonctionnement de ces organisations et de ce qu’elles font ».

De gauche à droite : Richard Lakin, Manya Lakin, Micah Avni et Karen Lakin en face de leur maison à Jérusalem en 1985, peu de temps après l’immigration de la famille en Israël des États-Unis. (Crédit : Autorisation)

Ce qu’il a découvert, c’était « un tas de structures cloisonnées – beaucoup d’organisations différentes, certaines faisant d’excellentes choses, d’autres moins efficaces – mais travaillant à peine ensemble, communiquant à peine. Et un gouvernement qui fait sa part à chaque fois, changeant avec des gouvernements et des ministres différents. »

Il a alors conçu le projet de coordonner les efforts et de les orienter stratégiquement. « Ce ne sont pas des gens qui s’assoient autour d’une table, qui s’entendent sur une stratégie unifiée, puis qui passent au peigne fin les organisations et font tout ensemble », souligne-t-il. Il s’agit plutôt d’être le facilitateur, de sorte que « lorsque différentes organisations peuvent collaborer à certains projets et que leurs compétences peuvent s’aider à se renforcer mutuellement, nous pouvons aider à faire en sorte que les choses avancent ».

Sa carrière dans les affaires a été son modèle, explique-t-il. « J’ai monté une affaire de prêt en Israël. Au cours des 15 dernières années, nous avons mis sur pied toute une industrie – nous avons établi toutes les normes, mis en place la réglementation, amené les gens à travailler ensemble, modifié les lois. Dans un grand projet à long-terme, vous pouvez établir des normes sur la façon de travailler. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de concurrents dans mon secteur d’activité, qui font leurs propres choses de façon indépendante, mais nous sommes capables de collaborer pour faire adopter des lois et atteindre [d’autres objectifs communs]. Au fur et à mesure que vous apprenez, vous devenez en quelque sorte un expert et les gens vous suivent… »

« J’ai donc eu cette idée de combattre la délégitimation d’Israël. Au début, il n’y avait pas d’organisation formelle. C’était juste des gens qui parlaient. Nous avons créé une ONG appelée Kela Shlomo (fronde de Salomon). Nous avons changé le nom pour Concert-Together for Israel, ce qui représente plus précisément la façon dont nous voyons les choses – c’est une chose positive, les gens travaillent ensemble ».

« Nous avons passé en revue différents cycles de réflexion sur la façon d’aborder l’ensemble de la question, et nous avons identifié quelques domaines où nous avons constaté qu’il y avait beaucoup de choses à faire. »

Un plan pluriannuel

Le premier d’entre eux, dit Avni, est la collecte d’informations de base – « sur ce qui se passe dans le monde de la délégitimation, quelles stratégies sont utilisées contre Israël, qui sont les acteurs, où se déroulent tous ces événements ».

Rassembler des informations accessibles au public, souligne-t-il. « Il est devenu très clair pour nous au fil du temps que nous devions nous distancier le plus possible de tout concept de collecte de renseignements ou de ce genre de choses. Nous travaillons totalement et exclusivement avec l’information publique. »

Des étudiants protestent lors d’une manifestation anti-Israël à l’Université de Irvine, en Californie. (Mark Boster/Los Angeles Times via Getty Images/JTA)

D’où vient cette limite ? « Si quelqu’un affiche un message, un message public sur Facebook, et dit que je suis un grand partisan de telle ou telle organisation anti-israélienne, non seulement ça, mais j’organise une manifestation sur mon campus demain – s’ils affichent ce message public pour que tout le monde le sache, c’est de l’information publique, donc il n’y a aucun mal à être conscient de ce message et à s’assurer que les étudiants juifs sur leur campus soient informés » dit-il. « Ce qui serait très différent de pirater le courriel de quelqu’un et de voir ce qui se passe là-bas ou de le suivre dans la rue.

« Notre ligne de conduite est très claire : nous ne recueillons que de l’information entièrement publique, en respectant chaque loi dans chaque État en matière de bases de données, en matière de confidentialité. Nous avons les meilleurs conseils juridiques. Nous avons fait un gros travail en termes d’élaboration de normes éthiques. »

Avni est catégorique sur le fait que Concert n’a « rien à voir avec les types Black Cube ou psyop (opérations psychologiques). Je suis sûr que le renseignement militaire et le Mossad font toutes sortes de choses pour protéger notre pays et protéger Israël. Si quelque chose comme ça doit être fait, c’est l’endroit pour le faire. »

Il a fallu  » beaucoup de travail et d’argent » pour mettre en place l’infrastructure nécessaire pour recueillir des informations accessibles au public sur ce qui se passe dans le monde de la délégitimation, les analyser et trouver des moyens de les transmettre aux acteurs de la communauté pro-Israël qui pourraient les utiliser à leur avantage, selon Avni. Mais c’est « au cœur de ce que nous faisons, car sans information, il est très difficile d’élaborer une stratégie efficace sur les autres fronts ».

Yossi Kuperwasser (Crédit : Flash 90)

Après l’intervention du gouvernement, ce travail d’information a été filialisé en une filiale créée début 2018. Dirigé par Yossi Kuperwasser – ancien chef de la recherche à la division du renseignement militaire de l’armée israélienne et ancien directeur général du ministère des Affaires stratégiques – il s’appelle Keshet David (littéralement, Arc en ciel de David), mais son nom anglais officiel est Innovative Collaborative Strategies (stratégies innovantes de collaboration). (Le nom Israel Cyber Shield, mentionné dans mon article et ailleurs) est l’un des noms qui ont été rejetés en faveur de Keshet David, a précisé Avni.

« Concert subventionne Keshet David et nous obtenons toutes les informations. C’est une de nos activités. »

Ensuite, dit-il, « nous construisons un programme pour faire venir en Israël des leaders d’opinion du monde entier, pour la plupart non-juifs ». Beaucoup d’organisations ont eu beaucoup de succès en amenant des Juifs en voyage d' »expérience israélienne », dit-il, et c’est une prochaine étape logique. « Nous ne mettrons pas en place des programmes, mais nous financerons et aiderons les organismes existants qui veulent le faire », note-t-il.

Après cela, l’ordre du jour de Concert, dit-il, prévoit « l’autonomisation de la communauté pro-Israël. Il s’agit essentiellement de mettre sur pied des tables rondes et de réunir les gens, les organisations, afin qu’ils puissent travailler plus efficacement, bénéficier d’information et d’un financement de contrepartie. Nous disposons d’un fonds commun qui nous permet d’égaler le financement d’activités qui nous permettent d’atteindre nos objectifs ». Encore une fois, note-t-il, cela prendra du temps à organiser. « Il ne suffit pas d’appeler 20 organisations et de dire : « Commençons tous à parler. »

Par la suite, il prévoit d’obtenir l’aide de Concert pour les campagnes publiques pro-Israël, « par l’intermédiaire des organisations existantes – marketing et relations publiques, transmission de messages ». Il y a des gens qui sont décidés à propos d’Israël, « d’une manière ou d’une autre », dit-il.

Et concernant ceux qui nous attaquent, nous devons comprendre ce qu’ils font, ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, et penser à des façons dont nous, en tant que communauté pro-israélienne, pouvons atténuer ce qui nous nuit réellement là-bas. Mais la plus grande partie du monde occidental est entre deux feux », affirme-t-il, « ne sait pas qui nous sommes, ne se soucie pas de savoir où nous sommes, n’a aucune opinion. Il y a des endroits où nous avons vraiment besoin d’influencer. »

Enfin, Avni souhaite que Concert serve d’“accélérateur pro-Israël – pour différentes start-ups, pour les personnes qui ont de grandes idées et des concepts inédits qu’elles veulent tester soit pour combattre le BDS soit pour développer l’image du pays”, comme il dit.

Les idées créatives, dit-il, « n’arrivent pas parce qu’on engage quelqu’un et qu’on se dit : Pourquoi ne pas s’asseoir à un bureau dans un coin et penser à une nouvelle idée ? Elles surviennent parce que les gens viendront nous voir avec des idées au fur et à mesure que nous deviendrons une plaque tournante, et nous leur dirons : Hé, on va vous mettre en contact avec ces trois organisations qui font des choses similaires et voir si elles pensent que c’est une bonne idée. Et vous voulez un peu d’argent pour tenter le projet ? »

Avni a fait toute la lumière sur ce programme non écrit : « C’est un peu le plan d’ensemble pour l’instant », dit-il. « Avec le temps, quand on met en place ce genre de chose, les données changent un peu, on apprend, on se recentre. Cela ne nous effraie pas. »

Définir le narratif

Mais il y a encore une chose qu’il veut clarifier, et c’est son rôle et son statut de bénévole : « Je le fais sur une base entièrement bénévole, dit-il. (Comme le fait Kuperwasser.) En critiquant un article qui laissait entendre qu’il profite de l’initiative, il précise : « Même si je vais parler à un donneur à l’étranger, je paie mon propre billet d’avion, mon propre hôtel. Rien. Je ne prends pas un centime. C’est complètement bénévole. »

Il y a des gens de toutes parts qui veulent attaquer ce projet, et c’est normal. Cela fait partie du jeu. Nous vivons dans une démocratie ouverte et libre. La seule façon pour nous d’y parvenir est d’être complètement ouverts et transparents dans tout ce que nous faisons. Mais personnellement – si nous n’avions pas été attaqués – j’aurais attendu d’en parler publiquement

« Il y a des gens de toutes parts qui veulent attaquer ce projet, et c’est normal. Cela fait partie du jeu », admet-il. « Nous vivons dans une démocratie ouverte et libre. La seule façon pour nous d’y parvenir est d’être complètement ouverts et transparents dans tout ce que nous faisons. Mais personnellement – si nous n’avions pas été attaqués – j’aurais attendu d’en parler publiquement, parce que j’ai l’impression que vous faites les choses d’abord et que vous en parlez ensuite, et stratégiquement nous n’avons pas besoin de parler ». Le problème, dit-il, c’est que « si vous restez assis tranquillement, le narratif est défini par quelqu’un d’autre… Je suis arrivé à la conclusion que nous devons avoir une sorte de discours public sur nos activités, car il y a trop de critiques et nous ne pouvons rester les bras croisés ».

Avni ne nommera pas les membres de Concert, ne dira pas combien ils sont, ne précisera même pas l’adresse de ses bureaux à Tel Aviv, et n’expliquera pas pourquoi : « Pour le gouvernement, c’est la transparence totale ; pour les donateurs, c’est la transparence totale. Mais nous vivons dans un défi. Il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas qu’Israël réussisse. Ils veulent la destruction du pays. Ils ne veulent pas que Concert réussisse. Ils nous attaquent à tous les niveaux ».

Si Concert publiait les noms de ses employés, dit-il, « tous ces gens seraient harcelés par les agents du BDS ». De même, si elle désignait ses donateurs, « leurs entreprises seraient harcelées par le BDS. Il y a donc certaines choses que nous préférons garder confidentielles, et nous ne sommes pas tenus par la loi de les rendre publiques. Les gens du ministère savent qui ils sont. Nos principaux donateurs savent qui sont les autres donateurs et qui sont les employés. »

Il a nommé les membres du conseil d’administration de Concert : « moi, Yossi Kuperwasser, Sagy Balsha et Sam Solomon ». D’autres suivront. Ces quatre personnes sont également actionnaires, et parmi les autres actionnaires figurent Amos Yadlin (chef du groupe de réflexion de l’INSS et ancien chef du renseignement militaire de Tsahal), Dore Gold (directeur du JCPA et ancien directeur général du ministère des Affaires étrangères) et Yaakov Amidror (ancien conseiller en sécurité nationale).

Miri Eisen, colonel à la retraite de l’armée israélienne et ancienne conseillère média de l’ancien Premier ministre Ehud Olmert. (Crédit : capture d’écran YouTube)

Miri Eisin, ancienne officier de renseignement de Tsahal et porte-parole du Premier ministre, ne fait plus partie de ce projet. « Elle était impliquée au début, avant que nous ne concluions l’accord avec le gouvernement, et elle m’a dit dès le premier jour qu’elle était opposée à un partenariat avec le gouvernement », explique Avni. « Elle croit personnellement qu’on ne peut pas travailler avec le gouvernement. Cela ne marche pas. Et je respecte sa position. »

Quel est le rôle des « actionnaires » ? Il s’agit d’une « entreprise d’intérêt public » dont le travail, dit-il, est de « représenter l’intérêt public ». Ils nomment les membres du conseil d’administration. Le gouvernement a un droit de veto sur tout autre actionnaire ou membre du conseil d’administration que nous ajouterons. »

Qu’est-ce que la surveillance gouvernementale implique d’autre ? « Le gouvernement reçoit une copie de chaque facture pour tout ce pour quoi les fonds de contrepartie ont été utilisés », précise Avni. « Ils ont une totale visibilité sur les comptes. Ils reçoivent des rapports mensuels. Tout cela est vu par le contrôleur du ministère des Affaires stratégiques et le conseiller juridique du ministère. Cela ne veut pas dire qu’ils ont un pouvoir de décision sur chaque facture ou dépense, mais ils sauront exactement où va l’argent, de sorte que si quelqu’un faisait quelque chose qui n’est pas casher, cela serait repéré et bien visible ».

Et si le ministère des Affaires stratégiques cessait d’exister (certainement une possibilité) ? « Ce projet relèverait directement du cabinet du Premier ministre qui en assurerait la supervision. »

Travailler avec le gouvernement et se tenir à l’écart de la politique

Malgré toute la sophistication et la méticulosité qu’Avni veut apporter au projet, il a cependant enfermé Concert dans un partenariat avec un gouvernement sous l’égide duquel Beinart a été arrêté à l’aéroport. Il travaille avec un gouvernement sous l’autorité duquel Alqasem avait été initialement banni. Il y a fort à parier que la recherche de Concert sur la manière de contrer le BDS et de renforcer l’image et la réputation d’Israël ne recommanderait pas de telles tactiques.

Peter Beinart, (à gauche), marchant avec d’autres militants du Centre pour la non-violence juive à travers la ville de Hébron en Cisjordanie, le 16 juillet 2016. A droite se trouve la PDG du mouvement, Ilana Sumka. (Andrew Tobin)

Avni semble à la fois admettre ce point et soutenir qu’il n’est pas pertinent : « Je n’ai pas le droit de décider de cela. Je n’ai pas mon mot à dire là-dessus. Le gouvernement, quels que soient les ministères, doivent prendre leurs décisions à cet égard et nous devons composer avec tout cela. Je ne crois pas que notre rôle soit d’exprimer une opinion sur les tactiques ou les stratégies du gouvernement, ou sur des décisions précises. C’est en fait essentiel pour réussir dans ce domaine, que nous restions en dehors de cela… Nous devons aussi rester en dehors du débat politique, car si nous le faisons, cela détruirait notre organisation et ses chances de succès. »

Mais la question clé, j’insiste, est de savoir si le fait d’être associé à un gouvernement, et plus particulièrement à un ministère, qui fait des choses très controversées dans ce domaine, va vous miner de façon continue et grave.

« Écoutez, reconnaît-il, c’est certainement un défi de travailler avec le gouvernement. (Mais) Je nous considère comme des partenaires de l’État. Le gouvernement est le représentant légitime de l’État. Donc si vous voulez travailler avec l’Etat, vous devez travailler avec le gouvernement. »

Le ministre de la Sécurité publique, Gilad Erdan, prend la parole lors de la conférence internationale des juristes à Jérusalem, le 5 février 2018. (Yonatan Sindel/Flash90)

Concert aura-t-il un moyen de peser sur les politiques gouvernementales qui influent sur l’effort stratégique ? Avni est circonspect : « Premièrement, nous bâtissons une nouvelle organisation… Je n’aurais pas l’audace de dire que je connais les bonnes réponses à toutes sortes de questions, et je ne voudrais pas donner de conseils au gouvernement, quel que soit le gouvernement, des conseils publics ou privés en ce moment ».

Et deuxièmement, « il y aura toujours des décisions gouvernementales que les gens critiquent. Il y aura beaucoup de décisions comme celle-là, et beaucoup de gens seront mécontents… Je pense vraiment que la bonne approche consiste à se déconnecter de cela. C’est pour dire qu’il y a un dialogue sur votre soutien au gouvernement ou à la politique du gouvernement, et un dialogue [séparé] sur ce que nous voulons faire pour protéger l’image d’Israël. Nous voulons nous occuper de ceux qui essaient de nous détruire – nous détruire idéologiquement, nous détruire par délégitimation. Nous voulons trouver un dénominateur commun. »

L’essentiel, insiste-t-il, c’est que les gens qui se soucient d’Israël doivent surmonter leurs problèmes avec ce gouvernement, ce ministre ou cette politique et s’attaquer à la menace stratégique de délégitimation.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et la ministre de la Culture Miri Regev à la Knesset le 8 février 2016. (Yonatan Sindel/Flash90)

Est-il vraiment en train de dire qu’il n’a pas été frustré quand, par exemple, Beinart a été arrêté à l’aéroport, que la ministre de la Culture Miri Regev a voulu faire adopter une loi pour que le financement public des arts par le gouvernement soit subordonné à la loyauté, que Benjamin Netanyahu a annulé un accord avec l’ONU pour résoudre la crise des clandestins, ou que le gouvernement a annulé « le compromis du mur Occidental », que le cabinet a voté la loi de l’Etat nation et a fourni des munitions aux détracteurs qui estiment qu’Israël est peu attaché à la pleine égalité pour ses citoyens ?

« En tant que citoyens d’une démocratie, avec de multiples partis politiques et tant de questions déroutantes, répond Avni, chaque jour, nous nous réveillons tous et lisons quelque chose dans le journal en disant : « J’aurais fait cela différemment… ».

Si, bien sûr, mais nous parlons du domaine spécifique du BDS, le domaine dans lequel il travaille en partenariat avec le gouvernement. Avni est résolu : « Vous n’allez pas m’entraîner à critiquer ce que fait le ministère. Et si dans deux ans, il y a un autre ministre, vous ne me ferez toujours pas critiquer ce qu’ils font. »

J’essaie une autre approche. Comment, lui dis-je, Concert se différencie-t-il des organisations juives ou pro-israéliennes avec lesquelles il va travailler ? Qu’en est-il de Canary Mission, par exemple, qui produit apparemment des listes que le ministère des Affaires stratégiques ou peut-être le Shin Bet, ou peut-être les deux, utilisent pour voir qui devrait être autorisé à entrer en Israël ? Connaît-il cette organisation ? Y a-t-il des organisations comme celle-là avec lesquelles il travaillera ou avec lesquelles il ne travaillera pas ?

Vous n’allez pas m’entraîner à critiquer ce que fait le ministère. Et si dans deux ans, il y a un autre ministre, vous ne me ferez toujours pas critiquer ce qu’ils font

« Pour ce qui est de travailler avec les organisations, ce qu’elles font doit nous permettre d’atteindre nos objectifs », répond-il. Quand il s’agit de financer une organisation » – ce que Concert ne fait pas encore, parce qu’il n’a pas terminé ce « processus de cartographie » – l’organisation devra être « entièrement alignée sur quelque chose qui, selon nous, va faire avancer la cause, dans notre stratégie globale ». Lorsqu’il s’agit de fournir des informations, celles-ci seront mises à la disposition de toute organisation pro-israélienne qui s’y intéresse.

En effet, dit-il, « nous allons probablement commencer tout juste à rendre cette information généralement publique – même si, à un certain niveau, ce n’est peut-être pas le moyen le plus efficace, parce que nous ne voulons pas que nos ennemis connaissent tout ce que nous savons sur eux mais cela contribuera en définitive à atteindre nos buts ».

Quant à Canary Mission ? « Je ne suis pas au courant de leur fonctionnement interne », dit-il.

Je lance un autre nom : Act.IL. Avni s’enthousiasme : « Nous envisageons de collaborer avec Act.IL pour obtenir de l’aide et rendre l’information accessible au public. Ils ont mis en place un merveilleux système qui permet aux militants pro-israéliens du monde entier de travailler ensemble pour influencer les choses en ligne. Nous nous penchons sur cette question, et peut-être que nous contribuerons à l’étendre à d’autres régions du monde. »

Comment Concert fait-il la distinction entre les organisations avec lesquelles il travaillera et celles qu’il considère comme irréprochables ? « Nous avons des gens qui ont une grande expertise dans ce genre de choses, dit-il, et il y a des projections pour s’assurer que nous travaillons avec des organisations qui ne font que suivre les règles du jeu ». Si vous financez quelque chose, vous pouvez creuser davantage, parce que cela vous donne le droit de voir ce qui se passe à l’intérieur. Nous ne voulons rien avoir à faire avec une organisation qui fait quelque chose d’illégal. »

Se conformer au FARA

Qu’en est-il des organisations que le gouvernement finance ou tente de financer ? Comme je l’ai mentionné dans mon article de juin, de nombreux organismes à but non lucratif pro-israéliens ont refusé d’accepter des fonds du gouvernement et du ministère des Affaires stratégiques au cours des dernières années. C’était en partie à cause des préoccupations concernant le FARA. C’est en partie grâce aux efforts déployés par le gouvernement pour superviser rigoureusement leur travail. Certaines organisations ont également été consternées par le fait que le ministère a parlé de gérer un service de collecte d’information, ce qui a donné l’impression que le ministère fait des choses sous la table.

« Le ministère finance directement toutes sortes de projets dans lesquels je ne suis pas impliqué », dit Avni avec vivacité, mais il a beaucoup à dire au sujet du FARA, « dont je pense être devenu un des experts mondiaux depuis un an ».

Le Foreign Agents Registration Act – FARA [Loi sur l’enregistrement des agents étrangers], dit-il, « est un véritable défi, non seulement pour ce que nous faisons, mais aussi pour les autres organisations pro-israéliennes ». Présentant un bref historique, il note que le FARA a été légiféré avant la Première Guerre mondiale, pour faire face à l’infiltration des Allemands aux Etats-Unis. Pendant longtemps, « elle a été relativement dormante. Très peu de cas, très peu de gens savent ce que c’est ».

Mais au cours des deux dernières années, « une grande partie de ce travail s’est fait autour de l’administration Trump, il a été en quelque sorte re-gentrifié, et les gens du ministère de la Justice aux États-Unis sont devenus très enthousiastes à ce sujet et ont fait travailler plus de gens à son sujet. Russie, Canada, Chine, Israël : C’est la même chose ; si vous n’êtes pas une organisation américaine, alors vous êtes un agent étranger. »

Et si vous êtes un agent étranger – un gouvernement étranger, une société étrangère ou une ONG étrangère avec ou sans participation gouvernementale – et que vous voulez être actif aux États-Unis dans la sphère politique (qui couvre tout ce qui n’est pas purement scientifique, religieux ou éducatif), vous devez vous inscrire auprès du ministère de la Justice à titre d’agent étranger et présenter des rapports périodiques et publics au Département de la Justice des États-Unis [DoJ].

Nous ne voulons pas générer de fausses nouvelles, de fausses identités, ni influencer les gens en manipulant leurs pensées

De nombreuses organisations américaines – dans la sphère pro-israélienne, comme dans toute autre sphère – « ne voudront donc pas recevoir d’argent directement d’une ONG israélienne, qu’elle soit ou non un partenaire du gouvernement », note Avni. « Il en va de même pour une ONG canadienne ou chinoise. Le ministère de la Justice envoie des lettres aux organisations – les organisations pro-israéliennes les reçoivent ; pro-canadiennes, pro-chinoises, peu importe quoi – en disant : « Pouvez-vous venir nous expliquer pourquoi vous pensez que vous devriez ou non être inscrit ici. »

Concert prévoit de répondre à ces questions en créant une filiale américaine qu’elle enregistrera en tant qu’agent étranger et qui rendra compte de « chaque centime que nous dépensons et chaque personne que nous rencontrons ». (A terme, Avni envisage une « présence » de Concert en Europe et en Amérique du Sud, « mais cela ne se produira pas d’ici un an ou deux », dit-il.)

Les organisations qui ne souhaiteraient pas s’enregistrer en tant qu’agent étranger ne seront pas financées directement par Concert. « Ce que nous allons faire, c’est financer des projets directement. »

Ainsi, par exemple, « un agent de voyage qui a besoin d’acheter des billets pour faire venir des gens en Israël n’aura aucun problème à recevoir cet argent ». Plutôt que de donner l’argent à l’organisation américaine qui organise les voyages pour qu’elle puisse acheter les billets, « nous pouvons juste les payer directement, et nous signalons que nous avons acheté, par exemple, une centaine de billets à El Al. Et ce sera accessible au public. » Peu d’autres pays ont des lois comme le FARA, mais « ceux qui en ont, nous les respecterons aussi. »

Pas de forces obscures

Il est clair qu’il est essentiel de travailler scrupuleusement dans le cadre de la loi pour une initiative résolument honnête comme celle-ci, mais je demande à Avni si, à un moment donné, on a envisagé une approche moins scrupuleuse sur le plan moral pour contrer les diffamateurs, c’est-à-dire l’utilisation, à des fins d’information trompeuse et autres tactiques sombres qui seraient employées par certains États et certaines entreprises privées.

Il reconnaît que « probablement dans les premiers temps, certaines personnes ont peut-être pensé à des types de campagnes plus agressives – des campagnes d’influence et d’autres choses du genre, qui pourraient probablement être efficaces ». Mais, poursuit-il rapidement, « il est très clair d’après l’environnement actuel aux États-Unis et dans le monde que nous ne voulons rien avoir à faire avec la production de fausses nouvelles ou de fausses identités, ni influencer les gens en manipulant leurs pensées. Certaines de ces manipulations peuvent être légales, d’autres non ; nous ne voulons rien avoir à faire avec cela ».

Le nerf de la délégitimation n’est pas externe, mais interne. Il s’agit de faire en sorte que le pays soit divisé, que les gens se disputent et qu’ils soient en désaccord. Et puis créer le chaos. Et puis intervenir et prendre le relais

« Si vous m’aviez posé la question il y a trois ans, poursuit-il franchement, j’aurais dit qu’il y a là un domaine dans lequel nous pourrions travailler pour le bien d’Israël, mais il est clair pour moi aujourd’hui que cette question est très contestable sur le plan éthique. Et donc nous ne voulons rien avoir à faire avec ça. »

Ce qu’il veut dire, c’est qu’il y a trois ans, le domaine « était encore en développement, et ce qui se passait n’était pas vraiment clair ». Et vous voulez regarder les choses les plus avancées et réfléchir à ce qui peut fonctionner pour nous aider et aider à combattre nos ennemis. Parce qu’en fin de compte, nous avons affaire à un ennemi, souligne-t-il. « Nous faisons face à des gens dont le but est de détruire l’État d’Israël. Mais c’est complètement en dehors du projet ».

Maintenant qu’il a parlé de son plan de bataille, je demande à Avni ce à quoi il pense qu’Israël est confronté ? Comment définit-il la menace de délégitimation et ses dangers les plus puissants ?

Une menace interne

Sa réponse n’est peut-être pas exactement celle à laquelle vous vous attendez : « J’ai lu beaucoup de choses sur la façon dont le KGB a changé les mentalités en Europe et s’est emparé des pays d’Europe de l’Est », commence-t-il. « Ils ont des processus très profonds, réfléchis et à long terme… » Ce qu’il veut dire ? « Le nerf de la délégitimation n’est pas externe, mais interne. Il s’agit de faire en sorte que le pays soit divisé, que les gens se disputent et qu’ils ne soient pas d’accord. Et puis créer le chaos. Et puis intervenir et prendre le relais. À mon avis, en tant que citoyen, nous sommes en proie à cela ici en Israël et je ne veux pas en faire partie. »

Logo du KGB

Pour ce qui est de Concert,  » pour des raisons de priorité, de légalité et d’impartialité, nous nous engageons à ne pas nous impliquer dans le dialogue local sur la délégitimation. Nous n’allons rien faire pour essayer d’influencer la pensée à l’intérieur d’Israël. » Mais, souligne-t-il, « je pense que c’est un problème grave, et je pense que nous tombons dans un véritable piège de sectarisme, qui constitue un danger à long terme pour le pays ».

Peut-il nous en dire plus ? « Notre éloignement de notre judéité – et je le dis en tant que juif séculier – est une grande partie de ce défi, parce que plus on s’éloigne d’un lien avec la religion, plus il est difficile de se placer sur cette carte », dit-il. « Vous et moi avons grandi dans une génération où l’éducation juive était plus forte et où il y avait des liens familiaux, qu’il s’agisse de Réformés, Massorti, orthodoxe ou autre. Et aujourd’hui, il y a beaucoup de Juifs dans le monde et en Israël qui grandissent sans aucun lien, ce qui est la cause de ce sectarisme ».

Et pense-t-il que les forces obscures en dehors d’Israël exacerbent soigneusement et délibérément ces frictions intra-israéliennes, intra-juives ? « Oui », dit-il. Comment cela se fait-il ? « Si vous regardez la façon dont le KGB s’y est pris, il y a des gens qui se disputent. Ils font toutes sortes de campagnes d’influence pour que les gens se disputent. » Via les réseaux sociaux ? « Eh bien, à l’époque, pas les réseaux sociaux, mais juste des idées. » Et aujourd’hui, dans le contexte israélien ? « Je ne veux pas en dire plus… Cette question me préoccupe. J’ai des idées précises, mais c’est un tout autre domaine. C’est quelque chose qu’à Concert, nous n’allons pas aborder. Rien de local. Point final. »

D’abord c’est une résolution sur un produit. Puis, c’est une résolution contre le fait que des Israéliens viennent s’exprimer. En fin de compte, cela aboutit à une résolution sur la question suivante : « Pourquoi avons-nous besoin d’eux ici ?

Mais si c’est là le « danger à long terme »… ? « Le cœur du défi est la délégitimisation, répète Avni. « La délégitimation est une menace externe et interne. À l’extérieur, si les pays du monde entier convenaient que nous n’avons pas le droit d’exister, nous cesserions d’exister. Si ce concept devenait si profondément enraciné que tous les grands pays du monde disaient : « Nous n’avons pas besoin d’Israël, en fin de compte, il cesserait d’exister. La même chose se produirait si nos concitoyens en arrivaient à cette conclusion. Ce sont les deux menaces. »

Et puis est arrivé Airbnb

Cependant, Concert ne s’occupe que de la menace extérieure, luttant pour la légitimité d’Israël à l’échelle internationale. « Le leadership est compliqué et, dans différents pays, il fonctionne de différentes façons, mais ce sont les gouvernements, les journalistes, les universitaires, les artistes, les gens dans tous les domaines, les hommes d’affaires. Lorsqu’un consensus change ou que les idées changent, on peut en arriver à la conclusion, comme beaucoup de gens dans le monde entier l’ont fait, qu’ils ne pensent pas que nous sommes ici en toute légitimité. Ils ne veulent pas de nous ici. C’est encore une vaste minorité. Mais il y a une tendance croissante comme ça. »

« D’un côté, Israël est de plus en plus fort, mais de l’autre, tout à coup, un syndicat sort des résolutions contre Israël ; il a quitté le monde universitaire, il est entré dans le monde du travail, il est entré dans les administrations municipales – des gens arrivent avec des résolutions contre Israël. D’abord c’est une résolution sur un produit. Puis, c’est une résolution contre le fait que des Israéliens viennent s’exprimer. En fin de compte, cela aboutit à une résolution sur la question suivante : « Pourquoi avons-nous besoin d’eux ici ? »

Où s’inscrit le retrait d’Airbnb des locations de logements dans les implantations dans ce mix ?

« La décision d’Airbnb est de nature politique et a été prise à la suite d’une longue campagne multiforme et organisée par des organisations anti-israéliennes et pro-BDS. La décision d’Airbnb est également clairement antisémite, anti-Israël, discriminatoire et non conforme aux objectifs commerciaux légitimes. C’est un dangereux précédent dans la communauté technologique mondiale et préjudiciable à l’Etat d’Israël et au peuple juif. »

Selon lui, Concert s’est fixé comme priorité absolue de convaincre Airbnb d’annuler sa décision. De notre point de vue, il s’agit d’une jonction stratégique dans l’expansion des efforts de nos ennemis pour délégitimer l’État d’Israël. »

Il y a quelques jours à peine, note-t-il, « le site web du Mouvement BDS a publié une liste intitulée « 18 Highlights of BDS Impact in 2018 » citant la décision d’Airbnb comme leur plus grande réussite. Il ne fait aucun doute que la décision Airbnb constitue une attaque dans la guerre politique menée par nos ennemis qui visent à détruire Israël. »

Brian Chesky, cofondateur et PDG d’Airbnb, prend la parole lors d’un événement à San Francisco, le 22 février 2018. (AP Photo/Eric Risberg, Dossier)

D’un point de vue moral, Avni dit qu’il ne voit « aucune différence » entre les décideurs politiques d’Airbnb et Bhaa Alyan, « le terroriste qui a poignardé mon père à mort. L’un d’eux a utilisé un couteau dans son attaque et a causé un résultat immédiat et ciblé – la mort d’un Juif. Et l’autre utilise des mots vénéneux voilés dans des ‘politiques d’entreprise’ qui ont un impact beaucoup plus large et dommageable dans le but ultime de détruire Israël et de tuer beaucoup, beaucoup de Juifs. Malheureusement, il est trop facile de se cacher derrière un clavier dans la tour d’ivoire de la Silicon Valley et de fermer les yeux sur la moralité et l’impact de ses décisions », s’exclame-t-il. « A long terme, les actions d’Airbnb sont en fait plus dangereuses pour Israël, car elles ont une plus grande influence et un impact plus large. »

Et qu’en est-il de l’argument d’Airbnb selon lequel il ne s’agit pas d’une action anti-israélienne ? « Bien sûr, lorsqu’une entreprise est contestée par le vice-président (Mike Pence), les gouverneurs, les législateurs, les médias, la communauté financière, elle passe en mode de gestion de crise des relations publiques et commence à obscurcir ses actions et à s’envelopper dans le discours des entreprises », explique Avni. « Mon explication préférée de Chris Lehane (responsable mondial des politiques et de la communication d’Airbnb) était qu’Airbnb ne vise pas Israël parce qu’il a également fermé des hôtes qu’il a identifiés comme néo-nazis. Donc la logique de l’entreprise est que les Juifs qui vivent en Judée sont dans la même catégorie que les Nazis ? » (Airbnb n’avait pas répondu à une demande de commentaires au moment de la rédaction du présent article.)

Mon explication préférée était qu’Airbnb ne vise pas Israël parce qu’il a également fermé des hôtes qu’il a identifiés comme néonazis. La logique de l’entreprise est donc que les Juifs qui vivent en Judée sont dans la même catégorie que les Nazis ?

Avni insiste pour que la décision d’Airbnb soit « contestée à tous les niveaux – moral, politique, juridique, commercial, médiatique… L’écosystème pro-israélien doit exiger que cette décision soit annulée. C’est d’une importance stratégique. Au cours des deux dernières semaines, nous avons vu des hôtes et des utilisateurs désactiver leurs comptes ; des campagnes de presse et de réseaux sociaux contestant les motivations et la moralité d’Airbnb ; le vice-président Pence, les gouverneurs et législateurs de plusieurs pays soulever des questions sur les principes de la décision de Airbnb et sa légalité ».

En Israël, dit-il, « des décisions opérationnelles sont en cours d’élaboration, des procès ont été intentés aux États-Unis et en Israël, et d’autres activités d’influence similaires s’accumulent dans un système à haute pression. Je m’attends à ce que cet élan se poursuive. Nous n’avons pas encore entendu le conseil d’administration et les actionnaires d’Airbnb réagir à cette question. Je serai très intéressé d’entendre leurs positions. »

Ce que les Juifs d’Israël et du monde entier ne comprennent pas, c’est que lorsqu’ils soutiennent publiquement des boycotts et des actions qui délégitiment des politiques gouvernementales spécifiques, ils renforcent l’ennemi, dont le but clair et déclaré est de détruire Israël. Ils fournissent par inadvertance un fondement moral aux gens du monde entier pour qu’ils acceptent les idéologies qui cherchent à nous détruire.

Où Concert établit-il une distinction entre les pressions diplomatiques, économiques et autres spécifiquement axées sur les implantations, et les pressions diplomatiques, économiques et autres exercées contre Israël ? La réponse d’Avni, essentiellement, est qu’il n’y a pas de différence :

« Quand je suis assis chez moi à Tel Aviv avec de vieux amis autour d’un dîner – qu’il s’agisse d’amis de Tsahal, de l’Université hébraïque de Jérusalem, du camp Ramah au Massachusetts ou du Solomon Schechter Day School au Connecticut – nous avons souvent des discussions politiques passionnées… En Israël, les débats et la discussion politiques sont des éléments essentiels de notre démocratie. Cependant, ce que les Juifs d’Israël et du monde entier ne comprennent pas, c’est que lorsqu’ils soutiennent publiquement des boycotts et des actions qui délégitiment des politiques gouvernementales spécifiques, ils renforcent l’ennemi, dont le but clair et déclaré est de détruire Israël. Ils fournissent par inadvertance un fondement moral qui permet aux gens du monde entier d’accepter des idéologies qui cherchent à nous détruire.

« La plupart des gens dans le monde n’ont pas d’opinion sur Israël, alors lorsqu’un rabbin, un professeur ou une célébrité juive se lève et dit : « Je m’oppose à la politique d’Israël sur tel ou tel point », ce que l’auditeur entend en fait, c’est un Juif dire « Je suis contre Israël ». Cela justifie la délégitimation et l’antisémitisme. Nous devons rester unis face à nos ennemis. Concert ne fait donc pas de distinction entre les attaques diplomatiques, économiques et autres axées spécifiquement sur les implantations et les attaques diplomatiques, économiques et autres visant généralement Israël. Les deux servent le même but, et nous devons rester fermes et unis contre eux. »

Dans l’ensemble, dit-il, « nous devons changer de trajectoire. Changer cela signifie engager ceux qui n’ont pas d’opinion. Quant à ceux qui essaient d’influencer ceux qui n’ont pas d’opinion contre nous, il faut trouver des tactiques et des stratégies pour les arrêter. »

Il n’y a pas un seul cerveau maléfique qui est assis là et qui a un millier d’organisations qui s’occupent des plans. Mais il y a des organigrammes que nous voyons, et il y a des flux d’argent…

Les efforts de BDS et le boycott ne sont « qu’une partie du problème », poursuit Avni. « Les campus n’en sont qu’une partie, mais nous le constatons dans les syndicats, dans les administrations municipales et à l’ONU. Vous voyez un nombre croissant d’artistes qui ont des problèmes. Il ne s’agit même pas nécessairement de boycottage. Il s’agit d’exprimer des opinions. Vous avez peut-être quelqu’un aux États-Unis qui envoie un tweet à 50 millions de personnes : Je n’aime pas Israël, ou, Israël n’a pas besoin d’être ici. Même s’ils n’annulent pas un concert, c’est la façon de penser. »

Connaître l’ennemi

D’après les recherches effectuées jusqu’à présent, comment cette campagne de délégitimation est-elle orchestrée ? Coordonnées à partir de sources spécifiques clés ou moins centrées ? L’image qui se dégage est celle d’une « influence certaine de l’argent des gouvernements étrangers », principalement dans le monde arabe,  » et de l’argent des organisations terroristes[islamistes], qui soutiennent de manière semi-coordonnée des efforts disparates de délégitimation ». Il n’y a pas un seul cerveau maléfique qui est assis là et qui a un millier d’organisations qui s’occupent des plans. Mais il y a des organigrammes que nous voyons, et il y a des flux d’argent ».

Certains de ces gouvernements arabes sont-ils les mêmes que ceux qui resserrent actuellement leurs liens avec Israël ? Apparemment, oui : « Vous avez peut-être quelqu’un qui parle de paix avec vous, quelque part d’autre qui, par inadvertance, fait quelque chose de différent », dit-il.

Jeremy Corbyn prend la parole lors d’un rassemblement pour Gaza à Hyde Park, Londres, le 8 août 2014. (Capture d’écran : YouTube)

Y a-t-il des pays en particulier où il voit la menace devenir particulièrement dangereuse, en mentionnant la Grande-Bretagne, par exemple, avec son chef de l’opposition profondément anti-Israël Jeremy Corbyn. Avni acquiesce.

« Nous mettons l’accent sur l’Europe de l’Ouest pour ce qui est de la compréhension et de la planification. Il y a beaucoup plus de ressources aux États-Unis. Les choses deviennent de plus en plus difficiles en Europe, et il y a moins de progrès dans ce domaine. C’est quelque chose sur lequel nous travaillons et étudions en ce moment. J’espère que nous accomplirons beaucoup de choses là-bas. Très bientôt.

« Au fond, conclut-il, nous nous heurtons à une menace contre l’État d’Israël, et nous nous efforçons de défendre le pays contre cette menace. Pas tel ou tel gouvernement, mais le pays dans son ensemble. « Beaucoup de détracteurs [de cet effort] perdent de vue cette idée très fondamentale. »

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